Découverte inopinée d'un vrai métier/La vieille dette de Stefan Zweig

Découverte inopinée d'un vrai métier/La vieille dette de Stefan Zweig

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Isis, le 2 mars 2015 (Chaville, Inscrite le 7 novembre 2010, 79 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 610ème position).
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Humour et émotion

Voici deux courtes nouvelles de Stefan Zweig qui ne sauraient laisser le lecteur indifférent, tant elles sont originales, voire drôles, du moins en ce qui concerne «Révélation inattendue d’un métier». Cela est suffisamment exceptionnel de la part de cet auteur, certes talentueux, mais néanmoins souvent aussi particulièrement sombre, pour qu’on le souligne ici !

Dans le premier texte donc, point question de retour sur un passé mélancolique, voire dramatique, (le suicide, qu’il soit simplement évoqué en pensée, ou, souvent effectif, n’est-il pas omniprésent dans cet univers si attachant, au demeurant ?), ou des tourments d’une passion destructrice.

Non. Juste une unité de temps de lieu et d’action particulièrement reposante pour ce récit dans lequel le narrateur, paresseusement assis à une terrasse de café parisien, une belle matinée de printemps, observe le curieux manège d’un personnage, l’air fuyant et secret, qui ne cesse de se perdre dans la foule des badauds pour revenir à son point de départ et se reperdre à nouveau. S’agit-il d’un détective ? d’un policier ? Je vous laisse découvrir la réponse qu’il serait dommage de déflorer ici et, surtout, l’épilogue qui, immanquablement, vous fera sourire et même carrément rire.

Il est d’ailleurs possible que cette anecdote, pour être aussi vivante, ait été réellement vécue par Stefan Zweig, au cours de ses nombreux séjours parisiens, le narrateur et l’auteur se confondant parfois au fil des lignes.

La seconde nouvelle, «La vieille dette» est, pour sa part, beaucoup plus brève et classique par la forme, celle du récit enchâssé, une autre spécificité de S W. Ici, la double narration à la fois dans le présent et le passé se matérialise sous la forme épistolaire.

Une femme- la petite cinquantaine- écrit une lettre à une amie d’enfance dans laquelle elle lui révèle un secret qu’elle seule peut comprendre dans le cadre de leur passé commun. Et, là encore, je n’irai pas plus loin dans la révélation. L’histoire est touchante et stimulante par la générosité qui en émane et l’idée toujours réconfortante qu’un bienfait n’est jamais perdu même si la réponse se fait parfois attendre...

Un double message d’espoir et d’humour et qui plus est, dans une collection à 2 €. Il serait donc vraiment dommage de s’en priver !

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Parfait !

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 28 janvier 2018

Deux nouvelles.
- « Découverte inopinée d’un vrai métier ». Le narrateur décrit la stratégie d’un pickpocket dans les rues de Paris et à l’intérieur de la maison de vente Drouot.
- « La vieille dette ». Alors qu’elle est dans une auberge pour suivre une cure de repos, la narratrice rencontre un vieil homme qui fut jadis un immense acteur de théâtre. Désormais, les clients de cette auberge respecteront ce vieux qui a plutôt tout l’air d’un clochard. Respect !

Extraits :
- Chaque partie de notre corps devient très sensible dès qu’on pense à elle, chaque dent, chaque doigt de pied, chaque nerf.

- Hofschauspieler : ces acteurs de la Cour étaient des fonctionnaires nommés à vie par l’empereur. Après la représentation, ils n’avaient pas le droit de s’incliner devant le public, en raison de leur haute distinction.

- Une cure miraculeuse , a-t-il dit. Mais moi, je ne vois là rien de miraculeux. Rien n’est meilleur pour la santé que le bonheur, et il n’y a pas de bonheur comparable à celui de rendre heureux son prochain.

Deux nouvelles originales

6 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 14 décembre 2016

Ce petit recueil a pour mérite de nous faire découvrir deux nouvelles inédites de Stefan Zweig. La première nouvelle, particulièrement originale de par son sujet tranche par rapport aux récits auxquels nous a habitués le célèbre écrivain autrichien. Momentanément sur Paris, Zweig, assis à la terrasse d’un café, observe un drôle de manège, la découverte d’un métier très spécial. Une nouvelle très légère, de par son ton et son histoire. Je ne peux pas dire que j’ai été transcendé mais elle a le mérite d’apporter un autre regard sur le romancier.
La deuxième nouvelle, plus dans le style habituel, m’a pour le coup plus enthousiasmé. Le style si élégant de Zweig fait de nouveau mouche. Le récit a beau être court, son impact n’en reste pas moins puissant.
Une lecture rapide mais plutôt agréable et pour pas cher.

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