Une femme à gros seins qui court le marathon
de Éric Dejaeger

critiqué par Débézed, le 4 mars 2015
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
La part des anges
« J’allume / un cigarillo / parce que chez moi / on peut encore fumer. / Je décapsule / une Chimay bleue / parce que chez moi / on peut encore boire de l’alcool. / J’ouvre un recueil de nouvelles parce que chez moi / on peut encore lire. / Il me vient une idée pour un texte / parce que chez moi / on peut encore penser. » Voilà, le poète est installé, il peut penser, créer, et quand il voit, à la télé, « une femme à gros seins qui court le marathon », il ne pense pas, comme la majorité de la population mâle, à Pamela Anderson qui cavale sur la plage ensoleillée de Malibu, non il pense à un beau texte, une belle poésie, qu’il va offrir, à ses amis. Une poésie contemporaine, percutante, sans contrainte de forme ou de rime, libre comme il a toujours été, fraîche comme il pense rester longtemps, militante comme tous ses amis et surtout impertinente et iconoclaste comme une personne libre. Mais Eric est aussi un tendre, un sentimental, un cœur d’échalote généreux qui n’oublie jamais la part des anges, celle qui s’évapore on ne sait où … quoique ! Et toujours, en empruntant les chemins détournés de l’aphorisme, de l’allusion et de toutes les formes de bons mots, Il défend avec conviction la nature comme les droits de l’homme.

« Ces vieux démons / tapis au fond de toi / ne dorment pas / aussi profondément / que tu le penses »