Paroles de Jacques Prévert
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie
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Du rêve et de la fantaisie
Lors de la découverte de ce recueil, une bonne partie de notre génération est devenue poète.
Il était possible de faire de la poésie sans rimes et longueur de vers plus ou moins imposées ?. Fissa !…Tous à nos plumes !… Et tous les Rimbaud en puissance de se mettre à remplir des feuilles. Nous pensions que les états d'âme, la mélancolie chronique de l'adolescence, les déceptions amoureuses, suffiraient à faire de nous de grands poètes… Mais il faut bien plus que cela et je n'ai pas vu apparaître de nouveaux Rimbaud autour de moi. Ce qui après tout ne me dérangea que fort peu, sauf que je fus bien forcé de reconnaître que je n'en étais pas un non plus !… Dur !. Très dur !.
Prévert est un poète, lui, et un vrai. Sa capacité de jouer avec les mots, de créer des images, d'inverser les expressions toutes faites, de bousculer l’ordre établi et la bourgeoisie ne pouvaient que plaire à nos coeurs révoltés contre tout. Ceci ne veut d’ailleurs pas dire qu'on ne l'apprécie pas bien plus tard encore. C'est " Paroles " qui est le recueil que je préfère, mais il est loin d'être le seul. Il y a " Histoires ", " Spectacles ", " la Pluie et le beau temps ", etc.
Les éditions
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Paroles [Texte imprimé] Jacques Prévert [dossier par Michel Bigot et Bruno Vercier]
de Prévert, Jacques Vercier, Bruno (Editeur scientifique) Bigot, Michel (Editeur scientifique)
Gallimard / Folio plus (Paris).
ISBN : 9782070394258 ; 2,22 € ; 13/03/1997 ; 315 p. ; Poche -
Paroles
de Prévert, Jacques
FOLIO PLUS CLASSIQUE
ISBN : 9782070316977 ; 8,10 € ; 23/09/2004 ; 368 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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Poésie, fantaisie, engagement et provocation.
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 16 février 2020
Ce recueil de poèmes est très moderne. Prévert alterne les vers et la prose, voire même mêle les deux. Certains poèmes sont très brefs et ne comportent que quelques vers, un autre atteint les trente pages. Il aborde aussi des thèmes contemporains et certains textes ont un ancrage historique. Il crée des associations de termes surprenantes qui permettent de s'évader et de construire une réalité plus amusante, voire absurde. Il n'hésite pas à inventer aussi des mots et à tordre le cou aux règles de versification et de métrique classiques afin que ses phrases soient en accord avec ce qu'il décrit. A la manière d'Apollinaire, la ville et le quotidien font leur entrée en poésie. Il y a même des données chiffrées dans certains textes. L'humour est aussi très présent et permet un ton irrévérencieux comme dans "L'éclipse" où Louis XIV est éclipsé par son postérieur, la lune couvrant le soleil ... Il pratique beaucoup l'anaphore et les accumulations qui ont un côté enfantin et permettent de faire des listes d'expressions parfois insensées, mais tellement drôles et poétiques. Il fait aussi des clins d'oeil à des artistes qui incarnent la modernité comme Picasso ou Blake ou n'hésite pas à se moquer gentiment de Pascal.
La poésie de Prévert est vraiment musicale et l'on comprend pourquoi tant d'artistes ont adapté en chanson ses textes. Les enfants aussi aiment beaucoup certains poèmes que nous avons tous appris à l'école car leur rythme rappelle quasiment les codes des comptines. Prévert est un grand enfant. Et puis il défend une valeur sûre : l'amour qui permet de résister face aux forces politiques, belliqueuses et religieuses qui nous gouvernent. Ce recueil est magnifique et permet de voyager dans un univers si proche de nous et pourtant si éloigné par son côté fantaisiste.
Jeux de mots
Critique de Nomade (, Inscrite le 14 février 2005, 13 ans) - 8 janvier 2012
Prévert, un nom découvert pour ma part à l’école élémentaire. Alors si vous le voulez bien, embarquez dans le retour au passé. Si l’envie ne vous gagne pas, arrêtez votre route ici. Vous serez excusés, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas…
La scène se déroule dans une vieille école à l’image de celle qu’a pu connaître le poète petit. C’est la deuxième classe en partant de la gauche, celle de Mme N. qui encadre les élèves de CE2. C’est jour de poésie et comme à son habitude, l’institutrice lit trois ou quatre poèmes avant que son public choisisse celui qu’il allait apprendre. C’est ainsi que la Chanson des escargots qui vont à l’enterrement décroche le plus de mains levées. Magique. Des escargots qui titubent pour avoir bu de la bière, cela fait rire toute la classe. Puis, L’orgue de barbarie répond à l’invitation des écoliers. Il effraie un peu puisque l’histoire est sans cesse à recommencer. Mais en même temps, ce poème est joyeux avec tous ces inconnus qui jouent différents instruments de musique. Quel enfant n’est pas attiré par la musique ? Puis l’année scolaire touchant à sa fin, le poème Pour faire le portrait d’un oiseau est choisi à l’unanimité. Quelle douceur, quel silence mélodieux… nous nous rêvons à être peintre et nous tâchons de nous appliquer pour illustrer notre cahier de poésie.
CM1, classe d’en face. M. V. impose ses choix. Prévert à nouveau avec Le cancre. Une autre révélation. Tellement réel, tellement touchant, tellement beau. Un nouvel ami s’invite dans la classe. Puis au lycée, M. D. exige une étude littéraire de Barbara. C’est chiant à mourir. Le bac français approche. Ce n’est pas la joie.
Paroles de Prévert, c’est tout cela. Un recueil de sentiments d’évasion, de joie, de découverte mais aussi d’ennui. Mais quel que soit le ressenti, l’œuvre est de grande qualité et a le mérite d’être simple. C’est à dire que tout est fluide. Personne avant Prévert ne l’avait encore fait. La poésie est innovée, dépoussiérée, plus populaire puisque encore plus accessible. Les codes ont changé. Prenons Souvenirs de famille ou l’ange garde-chiourme qui a l’allure d’un court récit. L’accent grave s’apparente à un texte théâtral. Paster Noster à une prière. L’avantage d’un recueil poétique est de piocher à n’importe quel moment et à n’importe quelle page. Avec le temps, les goûts évoluent ou s’affinent. C’est ainsi que Page d’écriture me séduit de plus en plus. Quant à Barbara, elle gagne très lentement mon cœur.
touchant...
Critique de Ungrin (, Inscrite le 6 août 2011, 44 ans) - 6 août 2011
tout simplement: MAGNIFIQUE...
La simplicité d'un chef d'oeuvre
Critique de Corentin (, Inscrit le 24 janvier 2011, 29 ans) - 20 février 2011
Le premier mot me venant à l'esprit quand je lis cette oeuvre est simplicité.
Le Poème semble improvisé, les images coulent, et l'harmonieuse mélodie des mots se met en place doucement.
Certains poèmes peuvent concurrencer les plus grands poètes: Barbara et son pacifisme, l'orgue de barbarie, la grasse matinée sont autant de textes touchant le lecteur dans ce qu'il a de plus cher
Si vous ne le connaissez pas, à lire absolument
Et si c'était le plus beau recueil de poésies contemporaines ?
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 28 mars 2008
Magique
Critique de Maga9769 (, Inscrite le 24 juillet 2007, 34 ans) - 24 juillet 2007
Du Prévert tout simplement.
Recueil de poèmes d’un artiste qui sait trouver les mots et toucher là où il faut.
A apprécier à tout instant.
Parolons
Critique de Andrea87 (Montréal, Inscrite le 17 février 2006, 37 ans) - 21 avril 2006
sublime
Critique de Azerty61 (normandie, Inscrite le 3 août 2005, 37 ans) - 5 août 2005
J'ai passé des bons moments auprès de l'illustre Prévert en lisant ces poèmes.
Beau, tout simplement.
humour, émotion, dénonciation, amour, tristesse, espoir et délicatesse
Critique de Elmejeco (, Inscrit le 5 juillet 2005, 36 ans) - 24 juillet 2005
Prévert est pour moi un génie, d'avoir su créer des poèmes plus beaux, novateurs et pétillants les uns que les autres aussi bien sur les grands sujets de son époque (et encore d'actualité) que sur des moments les plus banals du quotidien.
En tout cas, Prévert fait sourire à chaque page.
Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu...
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 10 avril 2003
Je me souviens du terrible petit bruit de l'oeuf dur que l'on casse sur un comptoir d'étain.
Je me souviens de "bandit, voyou, voleur, chenapan !"
Je me souviens de "Je suis allé au marché à la ferraille Et j'ai acheté des chaînes De lourdes chaînes Pour toi mon amour".
Je me souviens de "La pipe au papa du pape Pie pue".
Je me souviens de "La grande dolichocéphale sur son sofa s'affale et fait la folle".
Je me souviens de Barbara.
Je me souviens du cancre.
Je me souviens de ceux qui fabriquent dans des caves des plumes avec lesquelles d'autres écriront en plein jour que tout va pour le mieux.
Je me souviens de trois allumettes allumées...
Je me souviens de Jacques Prévert.
De l'émotion
Critique de Sandy (Bretagne, Inscrite le 5 février 2001, 47 ans) - 8 août 2001
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