Les raisins de la colère
de John Steinbeck

critiqué par Aethus, le 13 janvier 2004
(Evreux - 38 ans)


La note:  étoiles
Une grande leçon de vie
Ce bouquin n'est pas seulement un roman, c'est le récit de la misère, le récit du combat pour la survie, plusieurs leçons de vie, plusieurs études sociologiques, une étude des comportements humains. Il est écrit de façon claire et limpide, avec des descriptions que certains trouveront trop longues, je les trouve personnellement juste comme il faut. C'est aussi le récit presque historique des prémices de l'avènement du capitalisme aux Etats-Unis, et de toutes les externalités négatives qui s'en suivent. Le récit de la vie d'une famille qui va subir la rationalité humaine en matière de travail, le récit du passage de l'ère traditionnelle à l'ère capitaliste... Au milieu des années 30, aux Etats Unis, vous suivrez les périples d'une famille de métayers, les Joad. Une grande leçon de vie, il faut lire ce livre un jour ou l'autre, avec attention, derrière de simples phrases se cachent parfois de grande leçons, de grandes études sociologiques.
"Plus qu'un roman, Les raisins de la colère (The grapes of wrath ) est une étude sociologique d'un phénomène qui marque l'histoire des États-Unis dans les années 1930, soit pendant la période de la "Grande dépression " marquée par les séquelles de la Crise et la sécheresse dans le sud du pays. Si les ouvriers des villes sont durement touchés par les mises à pied des usines et des commerces, les agriculteurs sont également éprouvés par de très graves difficultés. Avec une grande humanité, Steinbeck raconte l'histoire sociale de milliers de fermiers du sud des États-Unis à travers le destin de la famille Joad, une famille dont les conditions de survie sont affectées par des circonstances climatiques et sociales éprouvantes. Ce sont d'honnêtes gens, motivés par la force de la vie. Ils ne cherchent non pas la richesse et la facilité, mais simplement un espace où ils pourront travailler pour gagner leur vie. L'un des thèmes importants de la trame du récit est la dualité entre, d'une part la perte (matérielle et humaine) et le deuil et, d'autre part, l'espoir et le courage
[...]
L'histoire des Joad est un voyage dans la contrepartie du Rêve Américain, cette moins belle Amérique qui ne figure pas dans les magazines du moment. À l'époque d'une immigration importante en provenance d'une Europe au bord de la guerre, cette histoire n'est pas l'histoire des immigrants d'ailleurs, mais celle de la réelle misère des Américains eux-mêmes. Une oeuvre aussi courageuse que les personnages qu'elle met en scène. Jacques Bertrand"
Intemporel 10 étoiles

Il m’aura fallu trois lectures pour que j’arrive à écrire une critique de ce monument de la littérature américaine. Dès les premières pages relatant l’expulsion orchestrée et déshumanisée des fermiers "ce n’est pas nous c’est la banque", du vendeur de voitures véreux, à tous les profiteurs croisés sur la route, le lecteur est plongé dans la détresse d’une famille.
Mais cette attachante famille va aussi croiser des gens formidables, de belles personnes capables d’humanité, d’entraide.
Passionnant du début à la fin, j’en retiendrai l’intemporalité du récit, des réflexions sur le profit, sur une forme d’esclavage des temps modernes, mais aussi sur la religion, la foi.
Et le lecteur sera passé par de nombreuses et variées émotions : admiration, colère, émotion, révolte...
L’intemporalité, les personnages variés et attachants voilà ce qui en fait, pour moi, un chef d’oeuvre de la littérature.

Marvic - Normandie - 66 ans - 13 décembre 2021


Le cauchemar américain 8 étoiles

Ce grand classique de la littérature américaine est avant tout un plaidoyer pour dénoncer l’injustice sociale en évoquant la tragédie de la famille Joad, victime de la dépression économique qu’ont subi les Etats-Unis en 1929 et les années qui ont suivi.

Le lecteur ressent l’angoisse subie par les membres de ce clan, ruiné et à la dérive sur les routes de l’Ouest, à la recherche d’une dignité volée par un capitalisme sauvage.

La moindre plainte est interprétée comme une opinion communiste qui vous mène au mieux en prison, le plus souvent vers l’errance, voire carrément vers la mort.

Certes le style littéraire du lauréat du prix Nobel 1962 est moins relevé que celui proposé dans « Des souris et des hommes », œuvre beaucoup plus ramassée et allégorique que le présent roman qui privilégie l’aspect narratif, voire la pédagogie grâce notamment à des intermèdes évoquant l’Amérique, cet immense pays qui a aussi bâti sa grandeur sur une misère extrême.

Pour conclure, je suis satisfait d’avoir ajouté cette brique incontournable à la façade de ma culture, mais j’avoue que cette lecture ne m’a pas conduit à un engouement profond, bien qu'on ne puisse pas nier que ce livre soit marquant.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 22 novembre 2020


toujours très bons, ces "raisins" 10 étoiles

Je l'ai lu pour la première fois pendant l’été 1961, alors que j’étais en vacances chez mon oncle Alfred, ma tante Marie et mon cousin Michel, dans les Basses-Pyrénées (comme on disait à l’époque, mais depuis, des tas de départements ont supprimé de leur appellation les adjectifs "bas", "inférieur" !), ils avaient quitté leur village de Gouze et vivaient désormais à Mourenx dans des sortes de HLM flambant neuves réservées par la compagnie des Pétroles d’Aquitaine pour ses employés (donc, mon oncle). Finies les corvées d’eau à la pompe (elle coulait du robinet), les bains dans la cour dans la baignoire en aluminium chauffée au soleil (il y avait une salle de bains), les chiottes au fond de la cour (les w.-c. étaient dans l’appartement), la froidure en hiver et les corvées de bois pour la cuisinière (chauffage central et cuisinière à gaz avaient fait leur apparition). Mais curieusement, la télévision n’était toujours pas là, il y avait un cinéma à Mourenx, et la tante (qui n’y allait pas) nous donnait de l’argent de poche pour y aller. Et, malgré nos virées à vélo, nos jeux dans les espaces libres entre les immeubles, où l’on refaisait le monde avec les autres ados et préados, il nous restait encore du temps pour lire.

Justement, avant de partir chez eux, sur mon maigre argent de poche, j’avais acheté le bouquin de Steinbeck en livre de poche, avec une photo du film en couverture et au dos le slogan : « Vous n’oublierez pas les personnages de ce livre ; ils entreront à jamais dans votre vie ». Bigre ! Il faisait 500 pages, écrits en caractères minuscules (mais bien que déjà myope, avec mes lunettes, j’avais de bons yeux, l’édition en Folio d’aujourd’hui fait 639 pages, la typographie est un peu moins petite). Et j’ai mis tout ce beau et chaud mois d’été à lire Steinbeck. Je connaissais déjà le film, vu au ciné-club du lycée deux ans auparavant. Mais à l’époque (moins maintenant, encore que ça m'arrive toujours), le cinéma me donnait envie de lire. Et ça ne me gênait pas du tout d’avoir vu le film d'abord…

J’ai cette fois été frappé de faire le lien avec l’actuel mouvement des gilets jaunes. Cet exode des paysans de l’Oklahoma (ces "oakies") vers la terre promise de Californie, cette mise en mouvement de pauvres gens pour tenter de vivre mieux, avec son lot d’entraide et de solidarité qui rend les hommes meilleurs (voir le chapitre 15), eh bien on est en plein dedans aujourd’hui.

Je lis : "Tout est en mouvement aujourd’hui. Les gens se déplacent. Nous savons pourquoi et nous savons comment. Ils se déplacent parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement. C’est pour ça que les gens se déplacent toujours. Ils se déplacent parce qu’ils veulent quelque chose de meilleur que ce qu’ils ont. Et c’est le seul moyen de l’avoir". Remplacez dans cette phrase "se déplacent" par "manifestent", et ça traduit bien les gilets jaunes.

Plus loin, je lis : "Vous qui n’aimez pas les changements et craignez les révolutions, séparez ces deux hommes accroupis ; faites-les se haïr, se craindre, se soupçonner. Voilà le germe de ce que vous craignez. […] C’est là qu’est le danger, ces deux hommes ne sont pas si solitaires, si désemparés qu’un seul". N’est-ce pas ce que fait le gouvernement en dressant la police conte le mouvement ? Je lis aussi : "Ne vous faites pas de tracas. Nous sommes trop contents de vous aider. Y a longtemps que je m’étais pas sentie aussi… aussi… en sécurité. Les gens ont besoin de ça… de se rendre service". N’est-ce pas ce que me disaient les gilets jaunes, qu’enfin, après des années de galère et de solitude, ils redécouvrent la camaraderie, le dialogue, la fraternité des ronds-points, l’entraide, le service, la cohésion, l'amour parfois : ils ne sont plus seuls !

Enfin, je lis ce qui suit et qui définit parfaitement notre caste dirigeante : "le fait de posséder vous congèle pour toujours en « Je » et nous sépare toujours du « Nous »". Je sais bien que les intellos ont toujours considéré Steinbeck comme un écrivain de seconde zone, lui reprochant sa philosophie de bazar. Ils ne peuvent empêcher qu’il avait un grand sens de l’observation, que ses dialogues sont percutants, les chapitres documentaires de reportage qui entrecoupent la trame romanesque sont d’une intelligence remarquable (On vient de publier chez Seghers " Jours de travail : les journaux des Raisins de la colère", les notes qui lui ont servi de matériau pour écrire le livre). J’ai déjà lu le premier tiers et je suis frappé de faire le lien avec l’actuel mouvement des gilets jaunes.

... Si, en plus, ça nous aide à comprendre les gilets jaunes, lisons ou relisons "Les raisins de la colère" ! Il est vrai qu’à les écouter, nos gouvernants ne lisent sans doute pas grand-chose !!!

Un livre qui reste excellent ! et qui n'a pas pris une ride...

Cyclo - Bordeaux - 79 ans - 18 septembre 2019


Une rude crise économique pour le monde agricole 8 étoiles

Tom Joad sort de prison et se lie à un prédicateur, Jim Casy. Il retourne dans sa famille et découvre tous les problèmes de l'exploitation agricole, notamment liés à des difficultés climatiques. Les dettes s'accumulant, la famille emprunte la route 66 vers l'ouest, en espérant refaire sa vie, la paysannerie pouvant s'appliquer partout. Or, en route, ils rencontrent une multitude de semblables opérant le même exode et réalisent qu'ils sont peu ou prou condamnés à une chiche existence.
Ce grand roman social retrace les rudes conditions de vie du monde ouvrier, dans un secteur spécialisé, suite à la crise de 1929. Cette oeuvre âpre retrace une époque et constitue un appel à la prise de conscience, face à un mythe américain qui s'effrite. L'exploitation des travailleurs milite, selon l'auteur, pour un dynamisme syndical de redistribution, ce qui n'est pas une tradition dans les pays de langue anglaise. Tant sur le plan économique que social, ce livre fait réfléchir.

Veneziano - Paris - 47 ans - 17 septembre 2019


Une histoire bouleversante 10 étoiles

Comment ne pas être touché par cette histoire, qui raconte le quotidien d'une famille, les Joad, chassée de sa ferme par le gouvernement lors de la crise de 1929 ? Comme beaucoup d'autres, ils traversent les Etats-Unis pour se rendre en Californie, l'Eldorado où on leur promet du travail. Bien entendu, la réalité est tout à fait différente : "pour soulever la charge d'un seul homme, cinq paires de bras se présentent ; pour une portion de nourriture, cinq bouches s'ouvrent" et ils font face à la misère et la faim. Traités comme des bêtes, ils luttent pour survivre et ne pas perdre leur dignité, avec une force de caractère incroyable. C'est dramatique ... Mais cela reflète le destin de nombreuses familles. Il y a toujours beaucoup d'émotions et de justesse dans les descriptions et les dialogues de Steinbeck. Un très très grand livre et un vrai coup de cœur.

Psychééé - - 36 ans - 11 juin 2019


La course à l'Eldorado 8 étoiles

Les Raisins de la Colère est une grande saga familiale avec en toile de fond la dépression des années Trente aux États-Unis, qui avait lancé sur les routes de la Californie des milliers de familles paysannes complètement ruinées.
Dans ce genre de littérature on doit s’attendre à des récits assez longs, mais ici, le récit est tellement tiré en longueur qu’il en devient par moment fastidieux ; surtout dans la première partie.

Cette première partie raconte les préparatifs puis le voyage d’une famille emblématique que nous allons suivre pendant tout le récit.
Les causes du départ sont bien expliquées, souvent dans des chapitres hors récit remarquablement bien écrits. Mais les préparatifs du départ et les péripéties du voyage par la route de l’ouest, sont embarrassés de tant de détails sans intérêt que le lecteur pressé finit parfois par s’ennuyer.
Ce qui n’améliore pas les choses, dans cette première partie, c’est que les personnages sont souvent présentés de manière tellement caricaturale qu’on peine à s’y intéresser vraiment.

Par contre, dans la deuxième partie, quand la famille découvre enfin la Californie, le récit prend de l’ampleur. Les personnages ont pris de la consistance, comme si l’épreuve de la route les avait mûris. Ensuite, les conditions épouvantables que subit cette famille en Californie nous font découvrir un monde trop ignoré et d’une impitoyable cruauté. Le cours du récit, au fur et à mesure qu’il avance, devient de plus en plus prenant et le lecteur devient réellement passionné. Les passages hors récit sont de plus en plus intéressants et instructifs. Et certains chapitres, qui décrivent la lutte de l’homme contre les fléaux naturels, sont de véritables morceaux d’anthologie.

Mais un esprit par trop critique pourrait reprocher à l’auteur sa tendance au manichéisme : pour lui, plus on est bas dans l’échelle sociale, plus on est bon et plus on s’élève, plus on est mauvais. Comme si la nature de l’homme dépendait de l’épaisseur de son porte-feuilles ! Ça m’a paru un peu court comme psychologie des sociétés mais ça n’a en rien affecté mon intérêt pour ce – finalement – très beau roman, ni ma compassion pour ces personnages, finalement pleins d’humanité. Et ça n’a pas empêché Steinbeck de réussir, avec Les Raisins de la Colère, un roman que d’aucuns considèrent comme un chef-d’œuvre absolu du XXème siècle.

Saint Jean-Baptiste - Ottignies - 88 ans - 21 mai 2019


Du courage et de la dignité 9 étoiles

Une famille s'enfuit de chez elle, chassée, avec l'espoir de s'en sortir. De très beaux personnages qui restent dignes, respectueux et proches de leurs valeurs de vie (l'entraide, la fraternité ..) jusqu'à la fin. Nous traversons des épisodes de vie très très dure, mais nous nous attachons à cette famille car, malgré la misère ambiante, ils continuent sans relâche. Après avoir fini ce livre, je me suis surprise à continuer à penser à cette famille car nous pouvons nous retrouver un peu dans chacune de leurs difficultés. C'est un roman très bien décrit dans tous les détails avec un Steinbeck qui sait embrasser avec merveille tous les éléments de la vie (la nature, la flore, la faune ..), c'est un monde vibrant de vie qu'il a su créer.. Et, pour moi, des personnages modèles, avec de bonnes valeurs humaines et qui cherchent à s'en sortir sans écraser les autres. La fin est atypique, j'ai lu dans son journal qu'il a dû se battre pour que son éditeur ne la déforme pas et bravo à lui pour avoir eu le courage de se battre pour son oeuvre.. un vrai écrivain avec une belle technique d'écriture et une conviction intime .

Hirondelle4 - Paris - 44 ans - 5 mai 2015


Chef d'Oeuvre 10 étoiles

Apres "Des souris et des hommes " lu il y a quelques mois j'avais à cœur de découvrir cet autre roman de Steinbeck.
Quelle claque, roman magnifique souffrant de quelques longueurs par moment, on ne peut sortir normalement de cette lecture tant la solidarité dans le malheur est magnifique.
Un très grand texte qui me marquera longtemps.
Je n'ai qu'un seul regret..ne pas l'avoir lu avant.
Incontournable !

Ndeprez - - 48 ans - 29 août 2014


Une famille admirable 7 étoiles

Dans les années 30, en Oklahoma, de pauvres familles se voient chassées de leurs terres. Les banques se développent et affirment leur pouvoir, telles des pieuvres que personne ne peut freiner. Des prospectus circulent promettant à ces pauvres hommes du travail en Californie, terre idéale, fertile, recouverte d'orangers et de vignes, qui n'attend plus que de la main-d’œuvre pour cueillir les fruits. Cet eldorado attire ces êtres rejetés qui voient en ce lieu une solution à leurs problèmes. Les Joad sont les personnages centraux de ce roman, une famille comme les autres, déracinée et pourtant volontaire qui se démène par instinct de survie. Il faut dire que dans cette famille, il y a encore des enfants, une jeune femme enceinte, des grands-parents et d'autres qui ont besoin d'équilibre.

Le lecteur suit donc ce flux migratoire vers la Californie, toutes ces populations paniquées et déboussolées dans l'immensité américaine, considérées comme des parasites. Steinbeck a construit un roman dans lequel il alterne les chapitres narratifs où l'on suit les avancées de ces personnages et les chapitres explicatifs ou argumentatifs dans lesquels il évoque les banques, le capitalisme, les magasins, la situation de ces hommes démunis. On passe donc de l'individuel à l'universel. Ce qui est raconté dans ce roman reflète des éléments vécus en Amérique, mais ont une portée plus grande car de nombreux hommes peuvent se reconnaître dans ces personnages, les personnes issues de l'immigration par exemple.

Le roman contient des scènes marquantes, qu'elles soient touchantes ou révoltantes parfois. De nombreux dialogues essaiment ce roman, dialogues très américains qui m'ont souvent fait penser à ceux d'Hemingway. Le roman n'avance pas forcément vite, ce qui permet au lecteur de se familiariser avec les personnages. Certains sont très beaux, je pense surtout à la figure maternelle et à Tom, personnage sanguin et entier.

Le roman reste une oeuvre de qualité indéniable, mais je dois reconnaître tout de même m'être souvent ennuyé. J'ai aimé ces personnages, le tableau de cette époque qui est fait et la charge critique, mais je n'ai pu réprimer quelques impatiences. Les goûts et les couleurs ... Je ne remets absolument pas en cause la qualité du roman.

Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 1 juillet 2014


Voyage au centre de la société avec la famille Joad 8 étoiles

Les raisins de la colère est, une fois de plus, un ouvrage exceptionnel. Tout commence doucement, Tom Joad sort de prison et cherche simplement à retrouver sa famille. Après l'avoir retrouvée, ils se préparent à partir en Californie, qui passe alors à leurs yeux comme l'eldorado économique. Ainsi, tout s'accélère, et surtout les problèmes, de manière effrayante. Le voyage pour arriver en Californie, déjà, est criblé de désastres. Une fois là-bas, dans un camp pour les accueillir, les Joad découvrent la vrai face du soi-disant "eldorado". Ils travaillent, certes, mais dur pour une paye qui n'est pas suffisante. Le coût de la vie est terrifiant et pour une grande famille comme les Joad, il est très difficile de s'en sortir aisément (sans compter les autres problèmes qu'ils croisent au fil des pages).
L'ouvrage de Steinbeck dépeint une société qui rend invivable la situation des plus pauvres. Il est malheureusement encore trop d'actualité.
L'écriture de l'auteur est moderne et très simple à lire. Les dialogues sont vivants et les remarques des personnages sont lucides et très intéressantes à décrypter.
N'importe quel lecteur peut venir à bout de ce pavé. Ce n'est pas parce qu'un livre est épais qu'il faut trembler devant lui, les raisins de la colère fait partie de ceux que tout le monde peut lire et devrait lire.
Donc je le recommande avec une grande ferveur, tout simplement.

Benson01 - - 28 ans - 25 juillet 2013


Cela ne termine jamais 8 étoiles

Le début est laborieux, les premières pages s'égrènent difficilement au rythme des descriptions qui laisseront heureusement leur place au récit lui-même par la suite. On assiste au retour de Tom Joad au sein de sa famille après un séjour en prison, et comme lui on découvre (lui le redécouvre) un univers désolé, triste, quasi apocalyptique. Une région dans laquelle la poussière recouvre tout, dans laquelle la faim tiraille les estomacs, où les pasteurs ont des crises de foi, où les tracteurs chassent les gens. Au sens strict du terme puisque les maisons sont démolies par ces engins motorisés où l'âme du conducteur semble se fondre dans la mécanique.
Steinbeck retranscrit le ressenti des agriculteurs qui sont frappés de plein fouet par la montée du capitalisme ; ogre sans tête visible, contre lequel on ne peut lutter car, le roman l'exprime si bien, il n'y a pas de personne physique au sommet de la chaîne contre laquelle se rebeller.

Alors il faut partir en Californie, terre fertile, paysage de rêve, où les orangers abondent pour briller dans les yeux des émigrés fatigués, où le travail réclame des milliers de mains besogneuses, où le cinéma promet des heures de détente en famille. Images de prospectus, loin de la réalité.
Le trajet est laborieux, l'interdiction pour Tom de quitter le territoire pèse comme une épée de Damoclès sur les épaules de sa mère, la crainte des ennuis mécaniques sur celles de Al ; certains abandonnent (Connie et l'un des frères de Tom), certains flanchent par instant (l'oncle John), les rencontres se font et se défont, d'autres meurent (les grands-parents) sans que l'on ai le temps de les enterrer convenablement et de les regretter. Las ! Le deuil sera pour plus tard.

Le style de l'auteur nous rappelle sans cesse le manque d'éducation voire illettrisme de ses personnages mais l'on admire avec d'autant plus de ferveur leur courage, leur abnégation, on s'amuse de voir la mère prendre les choses en main dans un foyer habituellement patriarcal quant à l'autorité, masculin quant à la prise de décision.
Il y a des moments de répit pour ces braves, comme quand ils trouvent une place dans un camp du gouvernement. Steinbeck en profite pour faire l'apologie d'un système politique et sociétal où les "citoyens" se dirigent et se régulent de par eux-même, sans aucune police critiquée pour sa violence et son manque d'humanité.
Mais la joie est de courte durée car le travail n'est pas là et les fonds viennent à manquer. Le cheminement reprend, les épreuves aussi.

Le récit s'arrête de manière abrupte, sans que l'on sache le destin qui attend notre famille de Okies ; comme une parenthèse fermée sur une tranche de vie. Point de happy end, pas de fin à vrai dire. Comme la poussière recouvrant toute chose, on la dégage mais elle revient inlassablement. Cela ne termine jamais.

Ngc111 - - 38 ans - 17 mai 2013


Intemporel 10 étoiles

50ème page de ce roman écrit en 1939:
" -C'est le monstre. Une banque n'est pas comme un homme.
-Oui, mais la banque n'est faite que d'hommes.
-Non, c'est là que vous faites erreur... complètement.
La banque, ce n'est pas la même chose que les hommes. Il se trouve que chaque homme dans une banque hait ce que la banque fait, et cependant la banque le fait. La banque est plus que les hommes, je vous le dis. C'est le monstre. C'est les hommes qui l'ont créé, mais ils sont incapables de le diriger."
Une histoire dure et belle et intemporelle, qui pourrait être arrivée à n'importe quelle époque et pourrait se reproduire n'importe quand dans n'importe quelle partie du monde. 5 étoiles.

LeonTELG - - 36 ans - 8 mars 2012


toujours d'actualité .........hélas!!!...UNE CRUELLE ACTUALITE 10 étoiles

Le témoignage du siècle!!!
EST-ce un roman???? une critique???? un positionnement politique ???? un travail de journaliste "engagés"???? sans aucun doute un peu tout à la fois....
L''autre Amérique... Une misère inattendue avec une brutalité inouïe s'abattra d'une manière impitoyable sur des familles relativement stables et travailleuses ....fragilisées , hébétées exsangues .....Une délinquance qui montera en flèche, criminalité et prostitution.... "on achève bien les chevaux" film des années 60 sur ce thème....
La grande dépression économique des années 30 , le monde entier en sera affecté.... et qui entraînera d'une certaine manière la seconde guerre mondiale.... liée en grande partie à ce fait mais pas la seule cause, se rappeler également de l'humiliation imposée à l'Allemagne par des vainqueurs de 14/18.... avec la France comme vecteur N°1 de cette ignominie ...L'humanité et l'ensemble des peuples au niveau planétaire le paieront cher!!! très cher....
Les premières interrogations sur le progrès , puisque des millions de petits fermiers américains en feront brutalement les frais. La mécanisation de l'agriculture en un laps de temps tellement court et condensé que les autorités politiques ne trouveront aucune solution.... il en va de même aujourd'hui avec les délocalisations industrielles et la pression imposés aux salariés occidentaux , comment tenter de sauver les emplois ....avec en prime les atteintes à l'environnement irréversibles.
Une planète qui n'en peut plus des Humains.... Nous n'avons rien retenu des leçons de l'histoire . Pire nous ne voulons rien retenir!!! Et aussi la militarisation effrénée des nations est toujours là plus menaçante que jamais....

Donnet - - 71 ans - 24 novembre 2011


" Nous sommes les Joad ! " 10 étoiles

Années 1930 . Les terres grises de l'Oklahoma ne sont pas assez rentables . Le métayage a fait son temps et les banquiers propriétaires expulsent par milliers des familles de fermiers.
S'ensuit un exode massif vers " la terre promise " , l'Ouest , la Californie.
La famille Joad au grand complet prend la route à bord d'un camion de fortune. La Nationale 66 , la Grand-route des migrations , des réfugiés , la route de la fuite . La 66 se couvre de pauvres éclopés qui s'en vont vers l'Ouest , un grand rêve commun.
Au fil des miles , la famille va se disloquer ( mort des grands-parents , départ d'un fils , ... ) . Ces expropriés deviennent des émigrants, des Okies , occupants de campements de fortune , étrangers en leur pays.
Une armée sans bride , ni harnais qui entreprend une course au travail semblable à une ruée vers l'or .
Les vallées de Californie sont comme des mers odorantes d'arbres à fleurs mais la travail est rare.
Dans l'âme de ces gens , les raisins de la colère se gonflent et mûrissent , annonçant les vendanges prochaines.
Tant que leur peur pouvait se muer en colère , les hommes ne flancheraient pas .

Je m'associe à Lfrobin qui indique que "faire une critique de ce roman est déjà une prétention".
Nous ne sommes plus dans le " chef-d'oeuvre " mais dans l'Indispensable.
Steinbeck signe plus qu'un roman . On est emporté par l'Histoire. Pas seulement celle des Etats-Unis des années 30 mais par un phénomène mondial. La mécanisation , l'exode rural , la pauvreté , le rejet de l'étranger......
C'est une oeuvre intemporelle .
Un hommage à la femme. " Ma " , la mère . "Ses yeux noisettes semblaient avoir connu toutes les tragédies et avoir gravi , comme autant de marches , la peine et la souffrance". Une femme qui a tant d'amour en elle qu'elle en est effrayante !

Je me suis inquiété pour cette famille , ai souffert, souri , espéré avec elle !
Le dernière page vaut - à elle seule - la lecture du roman .
Que vous dire d'autre, si ce n'est de vous précipiter pour dévorer ce miracle de la littérature .

Frunny - PARIS - 59 ans - 20 novembre 2011


Les Raisins de la colère 10 étoiles

J'avais adoré Des Souris et Des Hommes mais j'ai préféré Les Raisins de la Colère. Je le mettrai dans mon top 10 de mes meilleurs livres à vie. J'aime voir la vie de ces pauvres américains qui avaient décidé d'immigrer dans l'ouest durant la Grande Crise. Ces gens pensaient avoir une vie meilleure mais ce fut loin d'être le cas. C'est exactement mon type d'histoire et ça me fait beaucoup réfléchir sur la condition humaine, comme lorsque je lis du Zola.

Exarkun1979 - Montréal - 45 ans - 6 août 2011


Une histoire qui ne vieillit pas 10 étoiles

J'ai entendu parler de ce livre il y a seulement quelques semaines et je suis venue lire les critiques de CL qui m'ont fortement donné envie de le lire. Alors je l'ai fait très vite, comme happée par ce roman, ces vies, ces personnages, cette page historique, cette misère sociale... C'était grandiose, vraiment. Je viens à peine de finir et me voilà déjà en train d'écrire mes impressions, comme pour prolonger encore un peu ces moments si passionnants.

Nous sommes immergés dans l'histoire par l'intermédiaire d'un homme tout juste sorti de prison et qui recherche ses terres et sa famille, dont il n'a eu que très peu de nouvelles pendant ses 4 ans d'emprisonnement.
Tout de suite nous découvrons deux caractéristiques qui font de ce livre, à mon goût, un chef d'oeuvre : des descriptions minutieuses et très réalistes des lieux, bruits, personnes. Parfois entre 2 chapitres qui nous livrent les péripéties des personnages, un chapitre entier est consacré uniquement à une description de ce qui pourrait paraître un détail au premier abord (un champ, une scène de vie comme un père qui achète deux sucettes à ses enfants...).

"Les tracteurs arrivaient sur les routes, pénétraient dans les champs, grands reptiles qui se mouvaient comme des insectes, avec la force incroyable des insectes. Ils rampaient sur le sol, traçaient la piste sur laquelle ils roulaient et qu'ils reprenaient. Tracteurs Diesel, qui crachotaient au repos, s'ébranlaient dans un bruit de tonnerre qui peu à peu se transformait en un lourd bourdonnement. Monstres camus qui soulevaient la terre, y enfonçant le groin, qui descendaient les champs, les coupaient en tout sens, repassaient à travers les clôtures, à travers les cours, pénétraient en ligne droite dans les ravines. "

Mais c'est cette somme de petit détails qui finalement constitue cette oeuvre si riche dans le fond et la forme.
L'autre élément qui ressort de façon prépondérante de ma lecture est le poids qui est apporté à l'entité familiale. Les Joad, cette famille dont nous suivrons le parcours à travers une partie des Etats-Unis, chassés de ce qui était pourtant jusqu’alors leur terre, leur maison, malgré sa pudeur et sa colère, accorde une importance sacrée à tous ses membres, du grand père au petit dernier, en passant par les compagnons des enfants. Quand on n'a plus rien, plus qu'une auto et quelques matelas, on a encore et pour toujours ceux avec qui l'on a grandit. Et ce qui m'a encore plus touchée, c'est la place qu'accorde le romancier à la mère de famille, qui est véritablement le fondement même, la force, le cerveau de tous, qui ne baissera jamais les bras pour les siens, malgré les décès, les abandons, la famine, et ce jusqu'à la dernière ligne :

"Ses yeux noisette semblaient avoir connu toutes les tragédies possibles et avoir gravi, comme autant de marches, la peine et la souffrance jusqu'aux régions élevées du calme et de la compréhension surhumaine. Elle semblait connaître, accepter, accueillir avec son joie son rôle de citadelle de sa famille, de refuge inexpugnable." (...) "Elle semblait avoir conscience que si elle vacillait, la famille entière tremblerait, et que si un jour elle défaillait ou désespérait sérieusement, toute la famille s'écroulerait, toute sa volonté de fonctionner disparaîtrait."

Je ne peux parler de ce livre sans évoquer bien sûr le sort des Okis, ces personnes dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'alors. Ou comment combler une lacune en histoire de la plus belle manière qu'il soit. Comment ne pas être sensible à ce peuple, uni dans l'adversité, aux leçons de bravoure et de solidarité qu'ils nous ont fait parvenir. Et comment ne pas penser aux émigrants d'aujourd'hui, comment ne pas faire des liens entre ces enfants Okis s'amusant avec les détritus des camps californiens, et ceux des roms qui jouent dans les fontaines des grandes villes, vêtus des même haillons.

Une merveilleuse lecture, émouvante, qui ne peut que soulever des questions sur les inégalités sociales. Et nous rappeler notre position au sein de notre famille et sa valeur, que ce soit celle de père, de mère, de fils, de grand mère.

Elya - Savoie - 34 ans - 22 avril 2011


Une épopée tragique 9 étoiles

Relatant les difficultés des paysans durant la grande dépression, Steinbeck nous émeut, même dans l’adversité, ses personnages sont beaux et attachants. Les joad pensant que la migration vers l’Ouest sera leur salut, ils vont vivre durant leur voyage de terribles moments, et une fois arrivés que la déception est grande. Une très belle étude sociologique sur cette époque

Ichampas - Saint-Gille - 60 ans - 20 décembre 2010


magistral 10 étoiles

j'ai adoré ce livre
Steinbeck réussit l'exploit de présenter ses personnages comme des monuments de dignité et de courage baignant dans une enveloppe de misère, ce qui fait que bien que les Joad aient à traverser les pires épreuves, ils redressent la tête au moment même où on s'attend à les voir flancher. A ce titre le livre donne une leçon de courage, où l'espoir et la volonté de lutter finissent toujours par revenir, et où à aucun moment les protagonistes ne se détachent de leur profonde humanité... le livre explore bien plus que l'exploitation de l'homme par l'homme, et on comprend que les plus grands sont en fait les plus petits, et ce jusqu'à la dernière ligne...

Vincent430 - - 41 ans - 25 août 2010


Une déception sans équivoque 3 étoiles

Lorsque j'ai vu ces critiques , je me suis attendu à un livre merveilleux qui m'aurait accroché du début à la fin avec aucune longueur , bref comme un de ses livres "Des souris et des hommes" que j'ai adoré qui nous donnait un bon aperçu des U.S.A dans les années 30 . Mais les raisins de la colère est un récit qui n'a aucune action , qui est décourageant à la longue à cause de tous ces malheurs qui leur arrivent. Ce n'est pas un livre que je recommande, pas avec ces 640 pages qui n'en finissent plus. Bref , je ne comprends pas pourquoi les gens l'ont tant aimé . . .

Ento93 - - 31 ans - 28 décembre 2009


Un grand roman 9 étoiles

Que dire de plus, sinon que j'adhère complètement aux autres critiques. C'est un roman poignant, très intéressant, et qui nous apprend beaucoup de choses sur la vie des années 30 aux Etats Unis.

PA57 - - 41 ans - 24 septembre 2009


70 ans et plus que jamais d'actualité! 10 étoiles

Quel livre sonne plus juste que celui-ci par les temps qui courent ? Véritable épopée mais également véritable témoignage d’une population opprimée par une crise économique qui fait le jeu des riches exploitants.
Dans les années 30, la Grande Dépression sévit et oblige les familles humbles à migrer vers la Californie, considérée comme un Eldorado où l’on fonde tous ses espoirs de réussite. A travers la famille Joad, on suit cette lente décadence inévitable vécue par tous les humbles tombés dans le cercle vicieux d’un système en faillite.
« Les Raisins de la Colère » sonne un peu comme un hymne aux pauvres. Très partisan, mais également très lucide, Steinbeck dresse un portrait quasi-exhaustif des injustices sociales qui paraissent au fil des pages totalement immuables. Casy, le « pasteur libéré » lutte contre cette discrimination et analyse très bien le problème. La famille, principale tissu social à l’époque, constitue un frein au changement. On accepte la situation sociale et on tente de s’en sortir par tous les moyens. On est libre que lorsque l’on est seul, et c’est le grand paradoxe de toute révolution.
Enfin Steinbeck, comme dans « A l’Est d’Eden », entrecoupe son histoire de petits chapitres très instructifs sur la vie dans les années 30. Cela nous permet de constater à quel point l’entraide et la solidarité sont des valeurs fortes pour les pauvres mais également à quel point cette solidarité peut très vite se travestir en concurrence lorsque les riches exploitants jouent aux enchères avec les travailleurs.
Au final, un livre qui nous donne la rage, nous fait rêver, nous instruit, nous fait réfléchir… un chef-d’œuvre.

Baader bonnot - Montpellier - 41 ans - 10 janvier 2009


oui,inoubliable!!!! 10 étoiles

D'ailleurs,toute l'oeuvre de Steinbeck a une puissance que je n'ai pu retrouver chez d'autres auteurs.
A compléter par le film avec Fonda.....Indispensable,également.

Kikiliberte - - 70 ans - 12 novembre 2008


un des meilleurs romans du XXe siècle 10 étoiles

Pour moi, sans doute un des meilleurs romans du XXe siècle si ce n'est le meilleur. Il raconte la détresse d'une famille de paysans qui se voit dans l'obligation d'abandonner leurs terres pour pouvoir survivre.
Un grand moment de littérature.

Dani69 - - 58 ans - 10 novembre 2008


Inoubliable 9 étoiles

J'apporte ma modeste pierre à cet édifice de critiques élogieuses. Ce roman a effectivement tout : une histoire simple et forte, magnifiée par un style épuré que seuls maitrisent les tout grands. Cela fait plus de 6 mois que je l'ai lu et j'ai l'impression que c'était hier.

Erve - Jalhay - 58 ans - 3 octobre 2007


Incontournable 10 étoiles

LE livre américain à lire absolument. C'est un de mes romans préférés à vie, on est vraiment imprégnés de l'atmosphère de l'époque de la Grande dépression.

Janiejones - Montmagny - 39 ans - 11 juillet 2007


une métaphore de la mondialisation 10 étoiles

Le départ des Joad fait suite à leur expropriation par les grands propriétaires terriens. L'industrialisation de l'agriculture voit la naissance d'une catégorie de nouveaux paysans, plus exploitants commerciaux que paysans. La misère pousse donc cette famille là où se trouve le travail, à cette époque là, à savoir la Californie.
Or les nouveaux immigrants déchantent vite, car, au lieu d'une terre promise, ils se retrouvent traités comme des marginaux, "des étrangers venus voler le travail des autochtones".
Je pense que ce roman a une valeur d'exemple, à méditer, du système économique mondial actuel; la Californie symbolisant les pays du nord, les pays du sud étant incarnés par les okies.

Matru - cagnes sur mer - 50 ans - 30 mars 2006


douloureux 10 étoiles

ce livre ne se calcule pas, quand on est pris dans l'histoire on n'en sort pas. Il m'a fallu 200 pages avant de vraiment accrocher. J'ai bien fait d'attendre car à partir de là on s'attache vraiment aux personnages: on vit et on souffre avec eux. J'ai rarement eu autant de compassion envers des personnages d'un livre. Et Tom, ah ce sacré Tom... Ce bougre là est le plus fin, le plus charismatique de l'histoire. Mais les autres émeuvent autant... Casy... man...
Ah quelle histoire!... elle te prend les tripes et tu sais que ça ne peut finir bien... J'ai adoré la fin... Malgré le froid, la faim, la pauvreté, la dernière scène est un emblème de la solidarité entre les miséreux.
Je ne connaissais pas le génie de Steinbeck, et j'imaginais pas une telle justesse, une telle finesse dans l'écriture. Ca ressemble beaucoup au réalisme de Zola, avec des descriptions aussi grandioses.
un chef d'oeuvre.

Elmejeco - - 36 ans - 11 juillet 2005


La larme à l'oeil 10 étoiles

Du début à la fin, vous êtes remplis de cette lueur d'espoir qui accompagne les personnages. Un avenir meilleur, un endroit décent où vivre, une petite maison pour vivre à l'abri.... réellement jusqu'à la dernière page j'ai cru moi aussi à cet avenir, à quelque chose de meilleur. Malheureusement, la fin nous laisse sur notre faim.
Un livre véritablement poignant qui nous montre le combat d'une famille et son périple mais c'est le sort de milliers d'autres. La misère, l'incompréhension des forces de l'ordre, le combat chaque jour pour pouvoir manger convenablement... J'ai adoré ! A lire absolument

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 11 septembre 2004


L'histoire d'une casquette... 9 étoiles

Quelle aventure que la lecture d'un tel livre !
Un véritable voyage dans le temps et l'espace, un voyage au bout de la vie, une leçon, une Histoire.
Cette famille de travailleurs américains ruinés mais unis, guidée par la survie dans l'immensité politique et géographique des état-unis est profondément touchante, et tellement réelle...
La faim, la mort, le courage et la force, la misère et l'alcoolisme, le désespoir plus fort que la vie, mais la vie plus forte que le désespoir.
L'incompréhension. C'est elle, le moteur du livre, de cette famille, entassée dans ce vieux tacot, en quête d'un avenir non pas meilleur, mais simplement juste et vivable.
Toute l'histoire est menée d'une main de maitre, fluide et pénétrante, avec un principe de zoom, si je puis m'exprimer ainsi, des plus agréables.
Je n'ai rien à redire à ce livre, et en faire la critique est déjà une prétention. (que j'assume)

Merci Mr Steinbeck !

Lfrobin - - 41 ans - 2 septembre 2004


Tragique 10 étoiles

Un roman qui se dévore, un roman émouvant, intéressant, tragique. La désillusion des Joad, ils pensent qu'il va y avoir du travail en Californie à cause de prospectus jaunes, ca sera pire que chez eux. Un roman intéressant qui nous montre que, plus on s'enfonce dans la misère, plus il y a de solidarité, de civisme, d'amitié. Un pavé dans la gueule à tous ces propriétaires ne sachant même pas quoi faire de leur terre immense, alors que des milliers de gens crèvent de faim.

KIM

Le petit K.V.Q. - Paris - 32 ans - 8 août 2004