Bye Bye Elvis
de Caroline De Mulder

critiqué par Ddh, le 20 mars 2015
(Mouscron - 83 ans)


La note:  étoiles
Elvis Presley en "come back"
Elvis, il n’y en a qu’un Elvis Presley, bien sûr ! Il a fait rêver plus d’une génération. Caroline De Mulder nous le fait revivre, à sa façon…
Le décès d’Elvis Presley est annoncé. Graceland est en ébullition. C’est un tsunami. Yvonne vient de perdre Maurice, l’amour de toute une vie. Elle trouve un emploi : gouvernante de John White.
Et puis, c’est le retour à la vie d’Elvis, de l’enfance à la disparition. En alternance avec celle d’Yvonne, des années auprès de John White.
The king Elvis est raconté avec des accents d’une telle vérité que l’on s’y croirait.
Le personnage de John White est tellement attachant que l’on comprend l’acharnement d’Yvonne à lui être aux petits soins.
Une fois de plus, Caroline De Mulder apporte le bonheur au lecteur. Une stylistique originale mais qui ne le tourmente pas. L’alternance entre l’univers d’Elvis et celui de John White donne un décalage intéressant. L’attention apportée à la description des caractères des personnages : la vie d’Elvis est redécouverte, le John White ajoute les points d’interrogation sur son parcours de déchéance.
Elvis the return 7 étoiles

Ce roman de Caroline Mulder mêle deux histoires, celle d'une star planétaire et celle d'un parfait inconnu. D'un côté, nous suivons Elvis Presley de façon intimiste, de l'autre celle de John White, vieil homme, dont s'occupe Yvonne pendant 20 ans depuis qu'elle est veuve. Le lecteur s'interrogera souvent sur le lien entre les deux histoires. La partie sur Elvis est vraiment intéressante même si le lecteur n'est pas fan de ce chanteur. Caroline de Mulder évoque sa jeunesse, ses parents, ses débuts, ses amours pour les jeunes femmes, Priscilla, la folie des fans, les tournages de films, les médicaments, les amis parasites ... Tous les grands événements de la biographie d'Elvis sont abordés en parallèle aux soins apportés à John White.

C'est la décrépitude que l'écrivaine dépeint. Les deux personnages ne semblent pas maîtres de leur destin et sont entourés par un ou plusieurs personnages qui exercent un certain pouvoir sur eux. Le vieillissement est vu comme une punition et les deux personnages décrits par l'écrivaine font tout pour cacher leur âge. Vient s'ajouter aussi la perte d'êtres chers. Caroline de Mulder aborde aussi les disparus, ceux qui meurent et ceux qui disparaissent socialement sans que l'on sache ce qui leur est advenu, alimentant ainsi les plus folles rumeurs. Combien de personnes encore pensent qu'Elvis est allé passer ses vieux jours dans un lieu reculé et anonyme ? Et ce John White que l'on suit 17 ans après la disparition d'Elvis, qui est-il ? Une sorte de double ?

Le roman se lit avec plaisir même s'il ne véhicule pas vraiment d'idées joyeuses, mais l'on prend un malin plaisir à vivre de l'intérieur la vie d'Elvis. On sent que l'écrivaine s'est bien documentée sur l'artiste sans pour autant nous noyer sous une somme de détails. On a parfois l'impression de faire du voyeurisme comme si ce récit était plus fiable que tous les autres romans ou films sur le sujet. Le lecteur a l'impression d'entrer dans les coulisses d'Elvis et découvrir la vérité sur lui.

Un roman agréable à lire même s'il m'a fallu un peu de temps avant d'entrer véritablement dans l'histoire.

Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 9 février 2025