Bakou, derniers jours
de Olivier Rolin

critiqué par Lectio, le 2 avril 2015
( - 75 ans)


La note:  étoiles
Guide d'un routard.
Si vous avez lu "Suite à l’hôtel Crystal" vous vous souvenez du destin d'Olivier Rolin. Il mourrait cinq ans plus tard à l'hôtel Apcheron dans la chambre 1123, d'un coup de pistolet "Makarov" 9mm. L'année présumée de ce décès notre reporter se rend dans la capitale de l'Azerbaïdjan. La réalité rejoindrait-elle la fiction ? L'hôtel Apcheron n'existe plus. A sa place un trou béant. Qu'importe. Entre journal de voyage assorti de photos (mauvaises) et journal intime, le globe trotter nous embarque dans une balade géographique, historique, érudite et littéraire. Nous partageons ses lectures d'auteurs pour le moins inconnus (du moins en ce qui me concerne) comme le poète paysan soviétique Essenine, les personnages d'Ali et Nino d'Essad Bay ou la vie surprenante des espions Reginald Teague Jones et Richard Sorges. L'écrivain ne s'oublie pas et réfère volontiers à ses ouvrages (Port Soudan, Méroé, Tigre en papier, un chasseur de lions). On ressent de l'ennui dans ces lieux peu attrayants de champs pétroliers, de désert, de ruines industrielles de l'ancien empire soviétique. Malgré les cours de Russe, la barrière linguistique rend les rencontres superficielles et parfois inquiétantes. Ces brèves séquences de lieux visités, de personnages croisés et d'érudition écrites avec nostalgie, ironie ou amusement révèlent un ensemble décousu mais peu ennuyeux. Après tout le voyage n'est pas banal et traduit bien le déracinement même d'un voyageur confirmé. Mais laissons à l'auteur lui-même le résumé de son ouvrage :"D'ailleurs ce récit que j'écris, que vous lisez, à quoi ça rime? Et d'abord qu'est ce que c'est ? Un journal de voyage, des lambeaux de souvenirs mal cousus entre eux, un testament ? Un livre sur rien, presque sans sujet..." Bien vu, Monsieur Rolin, mais c'est parfois intéressant un bric à brac.