Source de changement, de création, de vie

Les auteurs nous invitent à partager une réflexion philosophique sur la complexité sous-jacente à la notion de conflit. Ils sont ainsi conduits à un jugement sévère à l’égard des démocraties. A vouloir trop uniformiser l’ordre social, celles-ci produisent un refoulement préjudiciable aux individus comme aux populations. A l’appui de cette thèse illustrée par des exemples pris dans les cabinets de psys, dans la stratégie militaire, dans l’extension du néolibéralisme, dans la politique sécuritaire et ailleurs, sont invoqués Héraclite dans la Grèce antique, Sun Tsu auteur chinois il y a 2400 ans d’une « stratégie de la guerre » dont nous aurions beaucoup à apprendre, ou Spinoza et Michel Foucault.
Le conflit se traduit par un régime de tension dans un système dynamique aux dimensions multiples. Un conflit ne se résout pas, il se déplace, se transforme au gré des situations, représente un élément permanent dans la régulation du monde et de la vie. Il se distingue ainsi de l’affrontement, trop réducteur et qui n’en serait qu’un aspect superficiel limité aux deux seuls composants du « pour » et du « contre ». Faute d’en comprendre les fondements, l’affrontement ne cherche qu’à éliminer l’opposant quitte à ignorer toute limite, et peut conduire aux plus ignobles des barbaries dont les manifestations ne manquent pas.
La thèse soutient par exemple que la résistance à l’oppression comme à la domination est une forme positive du conflit, et que ni l’humanisme ni l’utilitarisme ne sont en mesure d’ouvrir sur des lendemains qui chantent. L’optimisme serait du côté de ceux qui s’engagent pour agir de l’intérieur à un niveau local et sans vouloir pour autant refaire le monde.

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  Éloge du conflit [Texte imprimé] Miguel Benasayag et Angélique Del Rey

  de Benasayag, Miguel Del Rey, Angélique
  la Découverte / La Découverte-poche. Sciences humaines et sociales
  ISBN : 9782707171528 ; 10,50 € ; 02/02/2012 ; 227 p. ; Poche

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