La Table du Roi
de Bernard Clavel

critiqué par CCRIDER, le 19 janvier 2004
(OTHIS - 76 ans)


La note:  étoiles
Bernard , où est passé ton souffle épique ?
C'est une toute petite histoire de bateliers du Rhône au moment où Napoléon fait son retour de l'île d'Elbe et marche sur Paris . Mathias , sa fille et son équipage ont amarré leur péniche sur une île du Rhône appelée "la Table du Roi" , le temps d'attendre que les éléments déchainés se calment . Et voilà que dans la nuit , ils repêchent un jeune royaliste qui allait se noyer . S'ensuivent quelques évènements assez insignifiants ou convenus . La trame est mince , elle permet surtout à l'auteur d'illustrer ses idées pacifistes et anti-militaristes . On approuve bien entendu .
Le texte est écrit dans une langue si agréable et légère que le livre est lu en un rien de temps .Malheureusement les personnages , à part Mathias , une force de la nature brisée par la perte de son fils pendant la guerre d'Espagne et celle de sa femme , disparue trop tôt , sont à peine esquissés voire caricaturaux . Dans des circonstances aussi hostiles , on ne voit pas un jeune royaliste se mettre à brailler à tout propos "Vive le Roi" au risque d'y laisser sa peau . Quand à l'Histoire avec un grand H , elle n'est qu'un simple prétexte avec lequel on prend des libertés . Clavel place Arcole le 8 juin 1896 alors qu'il s'agit du 17 novembre 1796 . Grossière erreur d'un siècle ou coquille typographique ? Peu importe .
Nous sommes très loin du souffle épique que j'avais tant aimé dans le "Royaume du Nord" , "la Grande patience" ou "les colonnes du ciel " . Même les très grands devraient savoir quitter le devant de la scène quand ils n'ont plus grand chose à dire .
Huis clos. 6 étoiles

Sous le prétexte de raconter une histoire de bateliers sur le Rhône, début XIX ème, aux prises avec une tempête, alors que Napoléon fait un come-back remarqué de l’île d’Elbe, B. Clavel se livre à un réquisitoire en règle contre la guerre (qui ne sera pas d’accord), la violence (idem). OK mais un plaidoyer pacifiste ne fait pas forcément un bon roman. Manque quelque chose ; un vrai souffle (?), un parti-pris moins marqué ( ?) pour scotcher le lecteur. La « patte » de Clavel est toujours là, notamment dans tout ce qui touche à la nature, au Rhône en pleine furie, à ces bateliers livrés un peu à leur seul courage et leur seul instinct. Mais dans la partie qui touche à l’humain, la politique du temps de l’Empire en l’occurrence, c’est plus faible et trop … pacifiste. Point trop n’en faut.
Pas le meilleur B. Clavel.

Tistou - - 68 ans - 22 octobre 2005


D'accord avec les critiques précédentes 5 étoiles

Bernard Clavel écrit toujours aussi bien mais cède ici à la facilité. Les personnages sont trop caricaturaux et la fin se devine dès le début.
Quel dommage car le décor (le Rhône pendant une tempête) est merveilleusement bien décrit...

JEANLEBLEU - Orange - 56 ans - 6 mars 2005


Trop fade ! 5 étoiles

Ce réquisitoire contre la guerre m'a paru bien fade ! Les personnages sont trop caricaturaux pour être crédibles.
Malgré cela, ce livre est agréable à lire, mais c'est tout !

Cartouche - Bruxelles - 46 ans - 26 juin 2004