Le cinquième corridor
de Daniel Leblanc-Poirier

critiqué par Libris québécis, le 26 avril 2015
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Un jeune à Montréal
Voici un autre jeune auteur qui fait son entrée en littérature romanesque avec un roman sur la crise de la vingtaine. À cet âge, on a réponse à tout, mais on est incapables de se comprendre. Le pauvre héros arrive de Gatineau pour s’installer à Montréal. Il a choisi d’habiter le quadrilatère compris entre les rues Saint-Denis et Saint-Laurent dans l’axe est ouest. Du nord au sud, il se promène entre les rues Mont-Royal et Sainte-Catherine. C’est le quartier réunissant la faune bigarrée de la ville, où les contacts sont plutôt faciles.

Comme le héros est dépressif, ses rencontres risquent de ne pas être très salvatrices. Qui se ressemble se rassemble. Voilà le jeune homme déjà amoureux de deux femmes. Que peut-il faire de deux femmes s’il ne s’aime pas ? Il végète en sillonnant les rues de l’arrondissement. Ses velléités sociales l’effleurent le temps d’un éclair. Rapidement, il revient à un questionnement imperméable à tout salut possible. Il tourne en rond comme un chien courant après sa queue. C’est un bon gars qui se laisse tenter par les facilités de la vie, soit les béquilles que tous connaissent. Se sortira-t-il de son marasme moral en trouvant le bon couloir à suivre ? Voilà un dilemme qui se butera à un dénouement décevant.

L’auteur détenait les clefs d’un bon roman sur les états d’âme d’un jeune, mais il a loupé son projet littéraire. Son œuvre est ennuyeuses parce qu’elle se tient à la surface des choses. Espérons que ce premier jet n’est qu’un exercice préparatoire en vue d’une publication plus consistante. En passant, l’éditeur aurait dû s’attarder aux accents circonflexes à mettre sur le u quand il en faut un.
Le corridor charmant de la tristesse 10 étoiles

Avec ce premier roman, Daniel Leblanc-Poirier m'a charmée directement. Sa façon de raconter l'histoire et la simplicité de sa langue m'a touchée directement à ma fibre littéraire. Le cinquième corridor est une narration complexe où plusieurs vecteur s'échafaudent, chose qui peut échapper à un lecteur peu averti. La jeunesse de cette écriture et son caractère résolument sexy m'a fait rêver tout au fil de ma lecture, à une jeunesse qu'on aimerait tous retrouvés. Rafraichissant et fort de caractère, ce roman mérite qu'on le creuse et qu'on s'y attarde profondément. Leblanc-Poirier a accompli, par ce livre un tour de maitre de narration en nous conduisant habilement dans les corridors intrigants de sa réalité.

Il faut lire se livre pour sa puissance d'évocation et il faut le relire pour revisiter le plaisir de la première lecture et pour comprendre de nouveaux corridors qui émerveillent.

Louise - - 60 ans - 30 avril 2015