Cette nuit, la mer est noire
de Florence Arthaud

critiqué par Veneziano, le 28 avril 2015
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un hommage aux navigateurs et à la mer
Cette chronique autobiographique s'avère être l'occasion de rendre hommage aux grands navigateurs qu'a connus l'auteure, au monde de la mer plus généralement.
Les chapitres alternent sa carrière personnelle et l'expérience tragique de chute en mer dont elle a failli être victime. Elle ne ment pas ni ne maquille rien. Elle livre la grandeur et les risques de son métier, ses conséquences sur sa vie familiale. Le style est sobre, épuré, mais ce livre est assez bien écrit. Le ton est précis, chirurgical, synthétique. Il n'empêche pas l'auteure d'exprimer ses émotions, son ressenti, ses joies et ses détresses, et se fait le porte-parole d'un monde qui communique peu, ou se livre peu, en tout cas, ce qui peut se traduire formellement par certains traits.
Ce livre se montre donc instructif sur la beauté de ce "métier", ses fortes exigences. Il nécessite sans doute d'aller plus loin, pour mieux le connaître, le maîtriser, mais cet ouvrage est avant conçu comme un témoignage, sans réelle portée scientifique ou exhaustive.
Il est fort, précis, structuré, réfléchi et émouvant, il reflète une vie. Il prend une ampleur inattendue, après la disparition de l'auteure par accident aérien, alors qu'elle évoque la mort qu'elle a frôlée dans l'eau, même si l'essentiel n'est pas vraiment là. Ce livre est donc à conseiller.
La mer sa raison de vivre 8 étoiles

En octobre 2011, Florence Arthand tombe de son voilier et se retrouve à la mer sans gilet de sauvetage. Elle devra faire face à cette situation désespérée avec son courage et toute sa capacité de résistance afin de survivre et ne pas couler. Heureusement, elle découvre dans une de ses poches son téléphone portable étanche et peut ainsi communiquer avec quelques proches dont sa mère qui lui envoie des secours. Après plusieurs heures passées dans l’eau, elle est secourue et sauvée d’une mort certaine.

La question qui me taraude est celle-ci : il n’y a donc pas de toilette à bord d’un voilier ? Enfin, je ne sais pas mais se soulager en risquant sa vie de cette façon, c’est tout de même étonnant. Une vague plus grosse que les autres et hop par-dessus bord ! Le portable lui a sauvé la vie alors qu’elle ne le gardait jamais sur elle sauf cette nuit-là. Sa bonne étoile veillait.

Florence Arthaud alterne les chapitres où elle raconte sa mésaventure et où elle narre des épisodes de sa vie qui l’ont marquée : ses voyages, ses amis et ses rêves d’adolescente. Elle évoque aussi les grands navigateurs qui ont croisé sa route et sont aujourd’hui disparus comme Tabarly entre autres. Elle parle aussi de sa vie sentimentale compliquée et de sa détermination à ne pas vivre une vie morne assise derrière un bureau ou à la maison à tricoter bien qu’elle adore cela.

Une femme que je trouve très sympathique et attachante, une femme hors du commun qui recherchait l’adrénaline que lui procuraient les situations périlleuses que tout navigateur solitaire se doit affronter. Le livre se lit en quelques heures et il m’a passionnée.

Dirlandaise - Québec - 69 ans - 5 mars 2017