Aimer à peine
de Michel Quint

critiqué par CCRIDER, le 24 janvier 2004
(OTHIS - 76 ans)


La note:  étoiles
De la culpabilité et du devoir de mémoire
Ce très court roman est une sorte de longue lettre de l'auteur , jeune étudiant à son père qui vient de décéder . Nous sommes en 1972 au moment des attentats terroristes aux Jeux Olympiques de Munich .
Il rencontre Inge , une jeune allemande dont il tombe amoureux alors qu'il séjourne en Bavière pour faire un mémoire sur les coulisses politiques du milieu sportif . Il découvre que le club équestre de l'endroit est tenu par des notables anciens nazis et que les clubs de football ne sont pas plus clairs . La plupart des gens qu'il rencontre ne lui semblent pas avoir renié leur passé . Il rencontre même l'officier allemand qui arrêta , à titre d'otages, son père et ses amis résistants qui venaient de faire sauter un transformateur et les envoya en camp de concentration au lieu de les fusiller . Sa liaison avec Inge finira tragiquement et montrera ainsi que malheureusement les enfants paient souvent pour les erreurs de leurs parents .
Une longue méditation sur le courage et la lâcheté , la mémoire et l'oubli , dans un style agréable et émaillé de quelques mots et expressions chtimi .
La mort qui est présente dans tout le livre lui donne un ton un peu triste et mélancolique . Mais il ne laisse pas indifférent et donne à réfléchir .
Fin de l'histoire 7 étoiles

L'histoire d'"Effroyables jardins" dont ce livre est la suite arrive à conjuguer la tristesse de certains évènements historiques et l'espoir qui permet quand même d'espérer dans tout à chacun.
Quand on lit cet ouvrage, on est heureux de se dire que le beau premier volume connaît une suite. Malgré tout "Aimer à peine" n'a pas la même force.
Lire les deux ouvrages ensemble semblent être un bon compromis.

Vinmont - - 50 ans - 19 septembre 2019


Un jour il faut rendre des comptes 9 étoiles

Voici la suite d’effroyables jardins et de ces conséquences. On pense que l’histoire de ces parents s’arrête là, et bien non. Il est parfois des situations qui nous projettent en plein cœur de leur histoire. Là aussi, Michel Quint parle du revers de la médaille. Les générations d’après guerre, comment peuvent-elles vivre l’histoire de leur parent. Quel héritage, quelle culpabilité faut-il assumer ? Ces douleurs longtemps cachées sortent inexorablement un jour ou l’autre d’une façon ou d’une autre. Dois-t-on payer les dettes de ses parents ?
Dans « effroyables jardins » on ressort plein d’espoir sur l’être humain et là, tout d’un coup alors que l’on pense que tout est ordonné, on est de nouveau face à son histoire même si l’on n'en est pas responsable.
Je n’ai pas changé d’opinion sur le style de Michel Quint de effroyables jardins, mais l’histoire est tellement importante à transmettre que j’ai presque oublié cette faiblesse.

Les éditions Joelle Losfeld ont réuni « Effroyables jardins » et « Aimer à peine » en un petit coffret. Une très belle idée de cadeau.

THYSBE - - 67 ans - 5 avril 2005