Le ventre de l'Atlantique de Fatou Diome

Le ventre de l'Atlantique de Fatou Diome

Catégorie(s) : Littérature => Africaine , Littérature => Francophone

Critiqué par CCRIDER, le 26 janvier 2004 (OTHIS, Inscrit le 10 janvier 2004, 76 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 10 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 742ème position).
Visites : 14 246  (depuis Novembre 2007)

Quand le ventre crie famine , il reste le rêve

"Chaque miette de vie doit servir à conquérir la dignité." Fatou Diome, enfant illégitime, a émigré à Strasbourg. Rejetée par sa communauté qui vit au Sénégal sur une petite île de l'Atlantique, elle prend sa revanche en réussissant dans ses études ( elle est en doctorat de Lettres modernes ) et par l'exil en France. "Le départ est le seul horizon offert à ceux qui cherchent les mille écrins où le destin cache les solutions de ses mille erreurs ". Elle essaie de dissuader son jeune frère qui poursuit la chimère de devenir champion de football, de l'imiter.
Elle a beaucoup de peine à faire admettre la face cachée de l'immigration à tous ceux qui sont fascinés par le mythe de l'Eldorado français. Elle a l'honnêteté de dire ce que chacun pense: " Le RMI. Tu passes la journée à bailler devant la télé et on te file le revenu maximum d'un ingénieur de chez nous". Ou bien au sujet des allocations familiales: "Chaque nuit d'amour est un investissement ."
Le livre vaut surtout par la description bienveillante et réaliste de la micro-société dont elle est issue. Elle ne cache aucun des handicaps de l'Afrique: la natalité galopante, la mentalité d'assisté, la fascination malsaine pour l'eldorado français ainsi que le poids des traditions avec la lamentable condition des femmes. Mais même cela, elle le présente avec légèreté, élégance: "Sur chaque bouche de femme est posée une main d'homme". On tue les filles illégitimes ou surnuméraires à la naissance, on les noie dans l'Océan? Elle dit: "Ils transforment les bébés noyés en dauphins et les adoptent ..."
Le récit est très agréable à lire, bien écrit, chaleureux et émaillé de jolies trouvailles poétiques du genre: "Des graines d'espoir attendaient de germer pour faire sourire la terre..."
"Le bruit d'un coeur qui bat couvre toutes les sirènes de la morale ..."
"Les vagues peuvent toujours frapper, elles ne feront qu'affuter le rocher ..."
Il faut savoir tisser le vent pour tresser une laisse aux mots ..."
Seul léger reproche: une trop grande place accordée à la description de matchs de football .
Un beau livre sur l'Afrique éternelle et chaleureuse .

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Le dilemme de l'exil

6 étoiles

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 8 septembre 2015

Cette histoire qui a fait connaître Fatou Diome en 2003 est un peu, et peut-être même beaucoup, la sienne, celle d’une jeune Sénégalaise, née sur l’île de Niodior sur la côte atlantique de son pays, qui refuse depuis son enfance de vivre selon la tradition. Enfant adultérine, elle aurait dû être confiée au « Ventre de l’Atlantique » mais sa grand-mère en a décidé autrement et l’a élevée. Dès son plus jeune âge, elle a voulu apprendre le français en s’imposant à l’école où elle n’était pas inscrite, malgré le refus de sa grand-mère qui pliera finalement devant la ténacité de la gamine et de l’instituteur convaincu par sa volonté d’apprendre. Elle poursuit ses études sur le continent où elle émigre très jeune puis à l’université de Dakar. Elle se nourrit grâce à des petits boulots jusqu’à ce qu’elle rencontre un Français qui l’épouse et l’emmène en métropole où elle est rejetée par la famille du jeune homme. Seule sans ressource, elle fait des ménages pour payer ses études, jusqu’à ce qu’elle puisse enseigner et écrire.

Elle écrit ce livre, son histoire et celle de son jeune frère resté au pays, fanatique de Paolo Maldini, l’emblématique capitaine de la « Squadra Azzura », l’équipe nationale de football italienne, il téléphone régulièrement à sa sœur pour avoir des informations sur les matchs, des posters du joueur, des revues de football, etc.…, tout ce dont un gamin passionné de ballon rond peut rêver. Mais, il ne rêve pas que de foot, il rêve aussi de la France où il voudrait venir gagner beaucoup d’argent en intégrant un centre de formation. Sa sœur et son instituteur-entraîneur, font tout de qu’il s peuvent pour qu’il ne cède pas aux chants des sirènes qui veulent lui faire croire au mirage européen.

Ainsi, ce livre est un énième texte sur la migration de l’Afrique vers l’Europe, cette Europe que les Africains accusent, souvent à raison, parfois à tort, de tous les vices et de toutes les misères que connait actuellement leur continent. Le tropisme européen est plus fort que la rancœur des Africains, ils croient tous que l’Europe est un Eldorado où ils pourront trouver la solution à tous leurs maux. Comment, dans ces conditions, quand on réside soi-même en France et qu’on commence à s’y faire une place plus confortable, convaincre un jeune Africain de rester au pays pour y construire sa vie ? C’est tout le problème de Fatou Diome qui ne veut pas que son petit frère vienne grossir les effectifs du sous-prolétariat qui croupit dans les banlieues dans grandes villes françaises et qui ne peut pas, elle-même, rentrer au pays où elle n’est qu’une bâtarde, une mal blanchie à la solde des ex colonisateurs.

Ce livre édité en 2003 pourrait paraître daté mais il prend à nouveau tout son sens quand on voit le flot des réfugiés s’abattre sur les côtes méditerranéennes où se répandre dans les plaines d’Europe centrale. L’Afrique connait une époque dramatique, la décolonisation n’a pas été concluante, les élites ont quitté le pays, les affairistes ont prospéré, la corruption gangrène nombre de pays, les grandes puissances ont pillé les richesses du continent qui vogue à la dérive. Alors que faire d’autre que de se jeter dans le « le Ventre de l’Atlantique », comme le jeune footballeur rejeté par son club d’accueil et ses recruteurs, sinon émigrer vers des pays plus riches ou moins pauvres.

j'ai deux amours...

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 1 septembre 2012

Partie de Niodior, son île natale, quelque part sur la côte atlantique au large du Sénégal, au bras d'un expatrié français, la narratrice vit de sa plume à Strasbourg, où elle a décidé de rester après leur séparation. Sa visite au village va être l'occasion de mesurer la distance qui maintenant la sépare de son pays d'origine. Largement autobiographique, le récit doux-amer de Fatou Diome nous plonge au cœur de la Françafrique, vue sous un tout autre jour que celui des barbouzes et des marchands d'armes. Avec un humour bien à elle, glissant parfois vers la pure poésie, voici apparaître Madické, le demi-frère fanatique de football, à qui il faut raconter par le menu, au téléphone, les matches de la coupe d'Europe qu'il ne peut suivre sur l'unique poste de télévision de l'île. Voici également Ndétare, l'instituteur progressiste, rélégué sur Niodior depuis sa jeunesse turbulente, qui a fait de l'enseignement du français son arme favorite pour ouvrir les consciences et lutter contre la misère. Épisodes cocasses et récits poignants alternent au sein de cette petite comédie humaine qui, l'air de rien, aborde des sujets profonds qui touchent chacun d'entre nous.

Partir

8 étoiles

Critique de Alexis92 (, Inscrit le 31 mai 2008, 32 ans) - 24 août 2009

Madické, comme tous ses amis, souhaite partir en France pour rejoindre sa soeur, Salie. Il se voit ensuite dans l'équipe nationale italienne aux côtés de Maldini, son idole. Salie qui vit en France connaît les revers que doivent subir les immigrés et refuse que son frère vienne en France. Il y a également les autres habitants de cette petite île au large du Sénégal. Certains voient l'enfer à travers l'immigration. D'autres y voient un paradis. Mais tous y pensent, rêvent et espèrent. La plupart se font rattraper par la désillusion. Quelques uns réussissent et alimentent de nouveaux rêves. Ce cercle vicieux est très bien décrit par F.Diome. Elle cerne avec brio les pensées de ces jeunes qui se voient en Europe mener une carrière de rêve. Elle dresse des portraits psychologiques fouillés et nous transmet cette idée fixe qui tiraille ses protagonistes: partir. Arguments et contre-arguments s'enchaînent à travers une écriture explosive et vivante pour finalement poser une réflexion très fouillée sur l'"Eldorado européen", but ultime de tout immigré. Un beau roman qui explique les motivations des immigrés qui ne reculent devant rien pour partir. Moins violente que Tahar Ben jelloun et moins lyrique que L.Gaudé, F.Diome a un style bien à elle, pétillant et remplit d'humour.

Un autre visage du Sénégal

9 étoiles

Critique de Solange (, Inscrite le 28 avril 2005, 55 ans) - 16 mars 2008

Je trouve forte cette image de l'Atlantique, ventre énorme se remplissant de la vie de tous ces Africains qui rêvent d'un monde meilleur. Fatou Diome dénonce les dérives d'un système et les illusions de l'immigration avec beaucoup de doigté et de l'humour, ce qui permet d'alléger ce récit, celui d'une histoire tragique. Elle parle notamment du miroir aux alouettes, variable selon le bon ou mauvais côté de la frontière, c'est triste et révoltant à la fois.
J'ai trouvé son écriture charmante et vivante, on lit avec plaisir les tribulations pas marrantes du frère de Salie.

Témoignage sur le postcolonialisme

7 étoiles

Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 14 mars 2008

L’Atlantique représente pour Fatou Diomé un océan qui absorbe en son ventre les Africains attirés par les sirènes de l’Occident et qui les rejette sur le sol français, un paradis trompeur.
L’héroïne vit une vie rude à Strasbourg ; elle, une intello qui se souvient de son île natale, de la condition de vie des gens de là-bas mais aussi de celle des Sénégalais qui rêvaient de la France et qui se sont heurtés à la réalité quotidienne. Elle met en garde Madické, son demi-frère, qui n’a qu’un objectif : venir jouer au foot en France. L’auteur nous fait pénétrer dans la vie de tous les jours des Sénégalais tant sur notre continent que dans leur pays d’origine. Elle exprime bien le mal-être qui l’habite : elle se sent impuissante face à l’immigration clandestine qui engendre une misère plus grande. Le happy end semble d’ailleurs surprenant et ne correspond pas vraiment à la psychologie des personnages.
Fatou Diomé étale une palette bien différenciée : des proverbes africains riches en images, des citations bibliques dépaysantes sous la plume d’une musulmane, un style b.c.b.g. qui contraste avec certaines expressions plutôt crues.

Emancipation

7 étoiles

Critique de Loupi82 (, Inscrite le 1 février 2005, 42 ans) - 28 février 2007

Moi il me semble que Le Ventre de l'Atlantique est avant tout l'histoire d'une émancipation (de plusieurs personnages) ou plutôt de la recherche d'une émancipation....

Ces personnages, qui évoluent en huis-clos sur cette ile de Niodor, qui happe ses enfants même lorsque ceux-ci l'ont quitté, n'ont qu'une idée, chercher leur propre liberté, leur émancipation, c'est juste dommage que dans cette quête du graal, le rite de passage passe inévitablement par l'Europe et surtout par des valeurs qui à l'origine ne sont pas inhérentes à ces gens-là!

Le Ventre de l'Atlantique c'est l'histoire d'une double mauvaise copie: celle de l'Afrique qui attend beaucoup trop de l'ailleurs et celle de l'Europe qui refuse de traiter le problème à la source...Le Ventre de L'Atlantique dit tout ceci sans en avoir l'air... dans une écriture qui danse, qui chante, qui amuse, qui fait son one man show et qu'on boit en définitive comme du petit lait...

du petit lait dont il ne faudrait pas abuser; je pense à ces passages qui m'ont paru un peu "cliché", parce que collant certainement avec le continent africain, mais surtout collant beaucoup trop parfaitement à l'idée que l'on s'en fait en Occident.. il fallait bien émettre une critique!

un soleil en hiver

6 étoiles

Critique de Mahaxai (Perpéte, Inscrit le 3 juillet 2004, 52 ans) - 12 décembre 2005

A l’heure où les banlieues brûlent on devrait se pencher un peu plus sur le sort de ceux qui vivent sur le sol de ces lieux où tout n’est pas synonyme de tristesse. Le ventre de l’Atlantique ouvre son appétit sur des rêves d’ailleurs et nous donne à manger les idéaux d’une vie meilleure. Salie vit en France et elle sait la difficulté à n’être pas comme les autres… Quelles sont tes chances quand avant d’être français ta peau parle pour toi d’un autre pays ? Semble dire le livre…
C’est le téléphone qui relie la sœur au frère et par là même au pays… Une voix qui au lieu de lui raconter la vie des siens lui parle de Maldini et des grands matchs qui passent à la télé… Le petit frère ne rêve que d’aller en France, mais sa sœur essaye de lui dire que leurs peaux noires sont des stigmates qui rappellent à qui les regardent qu’ils ont une histoire complexe et qu’ils se battent pour vivre, pour envoyer au pays de quoi aider la famille… Salie est là, vivant à Strasbourg, on ne sait pas grand-chose de son quotidien, de ses amis, tout tourne autours d’un lieu, là bas, perdu au cœur de l’atlantique… Et des questions viennent, des critiques qui pourraient salvatrices si elles étaient entendues… En écho voilà un extrait qui n’est en soi pas représentatif d’une narration légère qui parfois prend quelques virages serrés et qui vient s’échouer sur quelques réalités…
« le tiers-monde ne peut voir les plaies de l’Europe, les siennes l’aveuglent ; il ne peut entendre son cri, le sien l’assourdit. Avoir un coupable atténue la souffrance, et si le tiers-monde se mettait à voir la misère de l’Occident, il perdrait la cible de ses invectives. Pour Madické, vivre dans un pays développé représentait en soi un avantage démesuré que j’avais par rapport à lui, lui qui profitait de sa famille et du soleil sous les tropiques. Comment aurais-je pu lui faire comprendre la solitude de l’exil, mon combat pour la survie et l’état d’alerte permanent où me gardaient mes études ?... »
En un mot, un bon livre dans l’ensemble sans longueur et qui va à l’essentiel. Surtout qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas un roman sur l’immigration ou sur la difficulté d’être noir, c’est l’histoire d’un amour entre une sœur et son frère, entre une fille de quelque part et son bout de terre perdue dans l’Atlantique… Merci Fatou Diome…

Une petite musique dans la tête

7 étoiles

Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 48 ans) - 30 août 2004

Sur son île au large du Sénégal, le frère de Salie, la narratrice du "Ventre de l'Atlantique" qui vit en France, lui téléphone pour parler des derniers exploits de Maldini, célèbre footballeur italien. Aussi pour quémander de rejoindre la France, cette terre promise, l'Eldorado pour tous les jeunes sénégalais désoeuvrés et qui s'imaginent gagner beaucoup d'argent grâce au football. Pour exemple, les joueurs évoluant dans l'équipe nationale ou ces quelques locaux revenus au pays après avoir amassé une fortune en France. Mais ce que tous refusent de voir, de comprendre et d'admettre c'est la lourde réalité, le cruel sort réservé aux émigrés au sein d'une société occidentale dite égoïste, toute-puissante et raciste. Là, Fatou Diome met le doigt sur tous les points sensibles qui font la une des actualités : émigration clandestine, intégration, racisme, tiers-monde et mondialisation. L'auteur n'épargne personne : des sociétés grasses de l'Occident, de l'Afrique qui se meurt presque consentante et déjà condamnée si elle ne se ressaisit pas.
"Le ventre de l'Atlantique" n'est pas un ouvrage politique, mais bien un très beau et très juste roman qui nous embarque sur l'île de Niodore où évolue une petite communauté passionnée de football, où se révèlent drames et passions en tout genre. Fatou Diome fait exprimer la jeune Salie, écrivain vivant à Strasbourg, étudiante, séparée d'un mari français, exilée d'un pays qui la rejetait. Fille d'ici et d'ailleurs, déracinée, nostalgique et à jamais incomprise, Salie est la Voix de Fatou Diome. Toutes deux parlent aussi des femmes africaines, de leurs douleurs, leurs fardeaux et les cruautés qui les attendent à tout instant.
Dépeint d'une grande finesse, ce roman est remarquable. Sa musique vous colle à la peau et vous ouvre les yeux sur une réalité qu'on devrait tous reconnaître. Un formidable roman et une plume digne d'une grande poétesse !

Une immigration, deux visages

7 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 7 juillet 2004

Fatou Diome est une femme étonnante, pleine de vivacité et de lucidité. Son livre lui ressemble. Comme elle, sous des apparences non trompeuses d’humour et d’énergie, il dénonce des situations humaines difficiles, voire pathétiques. La France, un paradis ? Allons donc ! Pour qui ? Pourquoi ? Comment une telle image est-elle encore véhiculée ? Et puis combien de temps entre l’arrivée sur le territoire français et la fin de toute illusion ? Autant de questions auxquelles Fatou Diome tente d’apporter une réponse. Elle ne prétend pas avoir la science infuse mais elle a son idée sur beaucoup de choses et semble bien décidée à nous la faire partager. Avec verve et talent, elle n’a pas sa langue en poche et c’est tant mieux. Le résultat est ce petit bijou d’ironie et de réalisme, traitant de la situation de l’immigration sous des aspects plus quotidiens, plus personnels, loin des chiffres, des statistiques officielles ou des campagnes politiques. Ici, on est en plein dedans, on reçoit une version différente de l’habituelle, une version de l’autre côté de la barrière et c’est très intéressant. Une réalité de l’immigration terriblement différente selon que l’on se trouve en France ou au Sénégal. Se pose la question de l’humiliation et de l'amour propre, ces craintes qui finissent par se transformer en mensonges quand l’africain débarqué en France n’ose pas raconter comment il vit et survit. Au Sénégal, on continue à faire croire à la famille que tout va bien. Et après tout, cela semble parfois tellement difficile, voire impossible, de briser l’espoir d’un petit frère qui rêve d’un monde meilleur et est persuadé qu’il le trouvera dans l’Hexagone. Très belle lecture, humaine et enrichissante.

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