Clap de fin pour la trilogie Vauvert-Svärta. Un drôle de couple, décidément. Un policier à Toulouse aux méthodes douteuses et au physique de colosse et une policière albinos au caractère bien trempé.

On ne verra pas réellement leur talent opérer. La Mort en tête n'est qu'une gigantesque course-poursuite effrénée à travers la France entre les deux policiers et un psychopathe barbare. Pas de pause à part chez la médium avant l'affrontement final. La mort n'est pas seulement dans la tête de Barbarossa. Elle est absolument partout. Ils la sèment derrière eux comme le Petit Poucet le faisait avec ses petits cailloux.

On n'est donc pas réellement dans un roman policier. Cédric Sire mêle aussi bien l'horreur (et certains meurtres sont bien gratinés comme souvent chez lui) et le fantastique. Ça pourra désarçonner cette incursion dans le surnaturel. Moi même, je ne suis pas un très grand fan. Je préfère plus de réalisme comme chez d'autres auteurs de polars eux-mêmes flics à côté bien souvent. Mais il y a un tel rythme, une telle tension, un tel savoir-faire chez cet auteur pour embarquer son lecteur et faire en sorte qu'il ne lâche plus son livre pendant sept cents pages qu'on se sent bien obligé de l'emprunter son train fantôme. Et le voyage sera sans escale.

Je ne sais pas si c'est moi ou si c'est bien le cas (toujours est-il en tout cas que ce roman est à ce jour le dernier de l'auteur à mettre en scène Vauvert et Svärta, donc, quelque part...), mais j'ai l'impression d'une petite lassitude de l'auteur vis-à-vis de ses personnages récurrents.
L'histoire, qui met en scène un jeune journaliste indépendant spécialisé en paranormal et prêt à tout, absolument tout, pour faire de l'audience (et vivant, qui plus est, depuis des années, avec une balle dans la tête, qui ne l'a donc pas tué mais a détruit, en lui, toute appréhension, toute peur), est assez moyenne, je trouve. Ca tourne un peu en rond.
Je ne vais pas crier au ratage, clairement pas, mais c'est le moins bon de ses romans pour le moment (même si je n'ai lu ni "Vindicta", ni ses premières oeuvres gothiques comme "Angemort").

Des chapitres courts, des dialogues percutants, de l'action, un peu de fantastique, et une bonne dose de tension, c'est ce que propose l'auteur dans ce roman mettant en scène pour la troisième fois le duo Vauvert/Svärta.

À propos des personnages justement, on a le droit à un manichéisme banal avec ces deux flics increvables qui combattent un psychopathe représentant le mal le plus extrême.
De plus certaines scènes ne sont pas crédibles du tout , et ce même si l'on met de côté l'aspect fantastique qui lui-même gêne parfois la lecture tant il s'inclue assez mal au récit.

En résumé l'ensemble se lit bien mais souffre d'un scénario peu original et d'un déséquilibre entre l'aspect thriller plutôt agréable, et l'aspect surnaturel assez mal assorti.