Une fille de la faim
de Hong Ying

critiqué par Dirlandaise, le 9 juillet 2015
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Récit autobiographique
Née en Chine à Chongqing en 1962, Hong Ying raconte sa vie familiale dans un quartier ouvrier pauvre de la ville. Son père presque aveugle est inapte au travail et sa mère doit travailler comme coolie pour subvenir aux besoins de la famille. Dernière de la famille, Hong Ying sent bien qu’un mystère entoure sa naissance car elle est en butte à l’hostilité de ses frères et sœurs qui la rejettent en l’accusant de leur enlever le pain de la bouche par sa présence. De plus, un homme la suit régulièrement lorsqu’elle se rend à l’école mais sans jamais l’aborder. Le jour de ses dix-huit ans, sa mère lui révèle enfin les circonstances de sa naissance.

Récit autobiographique, l’auteure relate en détails la vie quotidienne marquée par la pauvreté et la promiscuité régnant dans la petite maison de ses parents. Le quartier est sordide, la vie y est dure et les voisins impitoyables les uns envers les autres. Sans être passionnante, l’histoire de Hong Ying ne m’a pas laissée indifférente. Tant de misères et de souffrances au sein d’une famille, c’est difficile à concevoir pour des gens qui n’ont pas connu des conditions de vie aussi pénibles que celles décrites dans ce livre. La vie de Hong Ying n’est qu’une longue suite de privations, de désillusions et de problèmes de toutes sortes. Mais l’auteure n’a-t-elle pas noirci le tableau délibérément, c’est la question que je me pose en refermant ce livre. Elle semble s’être attardée à décrire tout ce qu’il y avait de pire autour d’elle en occultant les bons moments. Les détails répugnants ne manquent pas comme dans ce chapitre entier décrivant l’état des toilettes publiques et le contenu de ce qui y était déposé… C’est ce qui m’a agacée à la longue cette propension à tout décrire en détail. Nul besoin d’en écrire autant pour intéresser le lecteur il me semble. J’aurais aimé qu’elle s’attarde plus aux personnages plutôt que de mettre l’accent sur les détails matériels à soulever le cœur. Le contexte social et politique est souvent évoqué : Guerre sino-japonaise, règne du président Mao et les événements de Place Tian’anmen

Malgré quelques aspects moins appréciés, j’ai bien aimé le récit de cette jeune fille réussissant à survivre à son misérable destin pour finalement parvenir à déjouer le mauvais sort qui semblait s’acharner sur elle et réussir à devenir une écrivaine reconnue dans son pays.