Ma belle-mère russe et autres catastrophes
de Alexandra Fröhlich

critiqué par Pucksimberg, le 9 juillet 2015
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Une bonne comédie qui permet de passer du bon temps
Paula, 40 ans, avocate, se trouve dans une phase de son existence de renouveau, de changements brutaux. La voilà célibataire, son cabinet l'abandonne ... Histoire de compliquer les choses, voilà qu'une famille russe vient à sa rencontre dans son cabinet et là sa vie va basculer ! Elle est confrontée à des êtres radicalement différents d'elle tant dans les tenues vestimentaires que dans leur comportement. Elle ne met pas longtemps à tomber sous le charme du fils de cette famille et à s'engager dans un mariage. Le problème est que les parents d'Artiom sont envahissants, trop envahissants, surtout Darya, cette femme haute en couleur et inoubliable, qui pourrait être tout droit sortie d'un roman d'Arto Paasilinna. Certaines scènes sont d'anthologie ( enterrement du chien, cadeaux d'animaux ... )

Ce roman est une très bonne comédie, les chapitres s’enchaînent rapidement et proposent des situations qui feront sourire le lecteur, même le faire complètement rire. Voilà un roman divertissant, sans prétention, écrit correctement sans effets de style particuliers, qui sait emporter l'adhésion du lecteur face à cette rencontre étonnante. Ce roman, derrière ses excès et ses scènes extravagantes, peint aussi l'opposition entre le monde de l'est et celui de l'ouest. C'est un peu le choc des cultures et cette confrontation est le ressort principal de ce roman comique.

Alexandra Fröhlich livre un roman honnête et amusant qui permet au lecteur de se détendre avec une histoire bien sympathique. On a tendance parfois à mépriser la littérature essentiellement divertissante, mais encore faut-il prendre en compte que ces écrivains doivent savoir jouer avec le rythme et captiver le lecteur, ce qui n'est pas chose facile.
Culturelles différences. 8 étoiles

Agréable roman d’une journaliste-écrivaine allemande, Alexandra Fröhlich, apparemment liée d’une quelconque manière à la Russie ou au moins l’Ukraine (il est dit qu’elle a fondé un magazine féminin à Kiev). Une connaisseuse de l’âme slave et, subséquemment, des différences culturelles d’avec nos cultures occidentales.
Le sujet n’est pas traité de manière didactique mais par le biais de ce roman « Ma belle-mère russe et autres catastrophes », des plus réjouissants.
Paula est une avocate quadragénaire, en Allemagne. Sa vie prend un tournant plutôt gris ; son mari, Bernhard, et collègue du même cabinet d’avocats, vient de la quitter et de l’éliminer du cabinet par la même occasion. Elle est toute déboussolée quand une famille russe investit un beau matin son cabinet :

« Tout avait commencé par un mandat apparemment lucratif. Un jour du mois de mai, il y a un an environ, cette famille russe est entrée dans ma vie par la porte de mon petit cabinet et ne l’a plus quittée depuis. »

Cette famille russe, c’est la famille Polyakov, Monsieur et Madame et Artiom, le fils (adulte le fils). Ils sont des réfugiés au statut improbable de juifs – bien que pas juifs – et la débrouille est le maître – mot de leur vie.
Paula tombe amoureuse d’Artiom, et réciproquement. Mariage et donc la « belle-mère » du titre, Darya qu’elle s’appelle. Et péripéties toutes plus saugrenues les unes que les autres mais en réalité toujours en lien avec ces différences d’approches culturelles.
Plein d’optimisme tout cela puisque malgré des situations toutes plus inextricables les unes que les autres (c’est vrai qu’entre la rigueur allemande et la fantaisie et l’exubérance slaves … !), Paula et Artiom finissent toujours par retomber sur leurs pieds et à trouver un modus vivendi. Jusqu’à la chute finale :

« « Je vais avoir un fils ! crie Artiom. Je vais avoir un fils ! »
Comment peut-il le savoir, pensé-je, c’est ce qu’on va voir, et je me remets à vomir.
Ma famille me regarde faire avec recueillement. Darya tapote ma tête : « Tout va biennn, Poletchka.
- Quelle nouvelle merveilleuse, dit ma mère, il était temps ! »
Mon père a l’air déconcerté mais semble touché. Dedouchka et Mme Hinrichs se tiennent la main, comblés.
« Fais attention, Paula, dit Artiom, ça sera super quand le petit galopin sera là.
- Mais le cabinet … je gargouille.
- Ne te fais pas de soucis, ma chérie, Artiom écarte les mèches de mon visage, on arrangera tout. Tu travailles et maman s’occupe du bébé. N’est-ce pas maman ?
- Khorocho, khorocho, confirme Danya.
- Et je suis là aussi », fait remarquer maman d’un ton mordant.
J’enfonce plus profondément ma tête dans la cuvette. C’est exactement ce que je craignais. »

Tistou - - 68 ans - 14 janvier 2019


Babayaga à Hambourg 6 étoiles

Cette belle-mère russe, (et toute la famille qui va avec ! ), qui en fait voir de toutes les couleurs à cette pauvre Paula, m’a permis à moi aussi de passer un sacré bon moment très divertissant et plein de drôlerie ! Ce n’est effectivement pas chose aisé d’écrire une comédie, plus d’un auteur s’y est cassé les dents. Je ne sais pas si Alexandra Fröhlich a étudié les ressorts de l’humour de P.G. Wodehouse, mais en tout cas le résultat s'en rapprocherait presque par certains côtés !

En effet ici (et même si le procédé peut-être tend à s’épuiser vers la fin du livre par la répétition des situation et une fin convenue), j’ai trouvé que tout fonctionnait très bien : la joyeuseté des situations invraisemblables, le rythme plutôt enlevé du récit, et surtout des personnages aussi caricaturaux qu’attachants. C’est ce qui je pense fait aussi une des réussites de Ma belle-mère russe.... En dépit des traits forcés des protagonistes, l'humanité de ces gens n'est jamais très loin. Je me suis donc bien amusé je l'avoue, ça fait du bien par les temps qui courent !

Fanou03 - * - 49 ans - 7 avril 2018