Sous l'étoile d'automne
de Knut Hamsun

critiqué par CCRIDER, le 27 janvier 2004
(OTHIS - 76 ans)


La note:  étoiles
Encore une histoire de vagabond
N'ayant encore rien lu du Norvégien, je suis tombé par hasard sur ce bouquin qui correspondrait à sa période nostalgique et désenchantée. Le thème du livre est celui de l'errance d'un être à la recherche de paix intérieure et d'identité. Il part sur les routes comme une sorte de cheminot ou de vagabond en se faisant engager ici ou là, dans des fermes. En fait, il est quasiment tout le temps accompagné plus ou moins bien. Il se fait engager comme bûcheron, garçon de ferme ou terrassier .
Il n'y a pas véritablement d'intrigue, mis à part le fait que l'auteur vieillissant se retrouve amoureux de sa patronne qui ne le regarde même pas et qu'il est repoussé par toutes les petites servantes qui le trouvent trop vieux et trop ridicule à leur goût. On peut qualifier ce roman de mineur et le trouver relativement sans grand intérêt mis à part un style profondément dépouillé qui en rend la lecture très aisée. Une sorte de pèlerin russe sans spiritualité , mais avec un côté tragique et profondément humain. Il faudrait que je lise encore deux ou trois autres bouquins d'Hamsun pour me faire un idée plus précise sur cet auteur. En tous cas, pour celui-ci, une méditation sur la vieillesse et la solitude .
Vagabondage... 9 étoiles

« Sous l’étoile d’automne », publié en 1906 est le premier volet d’une trilogie dite « du vagabond ». Il sera suivi de « Un vagabond joue en sourdine » en 1909 et « La dernière joie » en 1912.
A la sortie de ce premier volume, Knut Hamsun (de son vrai nom, Knud Pedersen) a quarante-sept ans et vient de divorcer. Une période difficile de sa vie qui le tournera résolument vers celle qui ne l’a jamais déçu : la Nature …

On retrouve ici un narrateur que l’on associe facilement à l’auteur. Un personnage romantique et solitaire, toujours en quête d’une sérénité que seul le contact rapproché avec la Nature semble lui procurer ; « un vagabond par essence ». L’expression est de l’éditeur, mais tellement vraie…
Paradoxalement, ce vagabond solitaire va de ferme en ferme à la recherche d’un travail accompagné d’un compagnon : Grindhusen. Tous deux n’ont que leur force de travail à proposer.

Il y aura bien entendu des rencontres au cours de ce vagabondage mélancolique où le narrateur semble à chaque pas ne pas trop savoir ce qu’il cherche pas plus qu’il ne se contente de ce qu’il a ; des rencontres comme celles de ces deux femmes dont l’amour qu’elles lui témoignent lui semblera inaccessible, impossible… amour qui l’obsédera néanmoins dans son « inaccessible quête ».
Un remarquable roman du Prix Nobel 1920 dont le personnage principal ne manque pas de rappeler certains personnages de Giono ou de Hermann Hesse.

Lecassin - Saint Médard en Jalles - 68 ans - 1 décembre 2013


Bof ! 6 étoiles

Je trouve que Hamsun a assez mal vieilli. Je n'avais pas particulièrement aimé Sous l'étoile d'automne, et les seuls romans dont j'ai conservé le souvenir sont Victoria et surtout Pan, mon préféré.
Régis Boyer, amateur de la littérature scandinave, et universitaire spécialisé dans l'histoire et la civilisation des Vikings, brosse d'ailleurs un portrait peu flatteur de l'écrivain, et une étude critique sévère de son oeuvre. J'avoue que je n'ai guère envie de relire ses oeuvres aujourd'hui...

Folfaerie - - 55 ans - 30 janvier 2004


A propos d'Hamsun 7 étoiles

En effet, une écriture dure et dépouillée de tous artifices inutiles. Puisque tu parles d'en lire éventuellement d'autres, je te conseillerais "Faim" Une sorte de concours de l'auteur contre lui-même pour voir jusqu'où il pourrait aller... Une errance dans une ville à regarder des étals tout en n'ayant rien pour acheter, mais aussi et surtout, en ne voulant rien acheter ! Sauf de temps à autre le minimum vital.
Un certain Régis Boyer, dans son introduction écrit en parlant de Hamsun: "... il est clair qu'il avait l'intime certitude d'être unique et irremplaçable, irréductible aux normes communes, et qu'il lui importera absolument de le dire, de le donner à entendre."

Une solide personnalité que cet homme là ! Aussi dur que le climat de son pays !

Jules - Bruxelles - 80 ans - 28 janvier 2004