Si tu m'entends
de Pascale Quiviger

critiqué par Pascale Ew., le 9 août 2015
( - 57 ans)


La note:  étoiles
Le malheur à apprivoiser
David est tombé d'un échafaudage sur un chantier et est dans le coma. Sa femme Caroline et son fils Bertrand, 6 ans, essaient de faire face au tsunami qui les emporte. Le plus dur, c'est l'incertitude : combien de temps cela prendra-t-il ? Se réveillera-t-il ? Face au malheur, chacun réagit à sa manière : les amis s'éloignent, mal à l'aise; la famille culpabilise et le monde médical se réfugie dans les actes techniques, la rationalité ou parfois l'empathie et l'ouverture d'esprit. Et ce faisant, chacun révèle son vrai visage. Cette épreuve soude la famille ou accuse ses failles. Pendant ce temps, David voyage sur une autre planète où il pressent certaines présences, réelles ou passées, certaines sensations. Ces pensées sont consignées dans un style décousu et parfois même poétique.
Ce roman est écrit d'une très jolie plume et dévoile une grande sensibilité. N'ayant pas l'habitude de lire la prose québécoise, j'ai parfois été déroutée et en tous cas, légèrement dépaysée. Ce livre m'a fait penser à « Juste avant le bonheur » d’Agnès Ledig. L'auteure nous parle de la mort avec des mots lumineux, paisibles et rassurants.