L'amazone du désert : Gertrude Bell
de Geneviève Chauvel

critiqué par Colen8, le 19 août 2015
( - 83 ans)


La note: étoiles
Amitiés, amours, aventures traversées par l’Histoire
C’est la vie romancée d’une riche héritière anglaise de l’époque victorienne. Durant toute son existence cette jeune fille sera une pionnière. Très vive d’esprit, autorisée par son père à faire des études supérieures, elle commence à sortir des sentiers battus faisant involontairement fuir les prétendants sans se départir aucunement du sens des convenances propres à sa famille et à son milieu social. En toile de fond il y a toute l’histoire de 50 ans de politique britannique au Moyen-Orient qui compte pour beaucoup dans l’intérêt de ce livre. Malheureusement plus d’un siècle après la décomposition de l’empire ottoman, c’est comme un retour à la case départ au vu de la situation actuelle.
Pour ce qui est du roman, dès l’âge de 25 ans l’héroïne va découvrir les uns après les autres ces pays d’Orient au point d’y finir ses jours. Tout commence lors d’un séjour en Perse qui l’enchante. Elle en apprend aussitôt la langue pour en connaître la poésie. Derrière le paravent de l’archéologie à laquelle elle s’est formée, puis celui de la géographie pour en établir les cartes, elle n’aura de cesse de parcourir des contrées quasi inconnues des européens entre le croissant fertile de la Mésopotamie et les déserts infinis de l’Arabie.
Ses connaissances des tribus locales, sa parfaite aisance en arabe la font engager par le Renseignement britannique pendant le 1er conflit mondial sur le front oriental. Là se joue l’avenir de l’empire ottoman soutenu par les allemands contre l’empire britannique et ses alliés. Des rivalités persistent avec la France quand il s’agit de donner un statut politique et des gouvernements à des provinces qui ont toujours vécu dans une forme d’anarchie sous la domination turque. Là encore l’héroïne sera une pièce maîtresse du dispositif imposé par la Grande Bretagne dont le souci majeur est de se ménager un contrôle des zones pétrolières (déjà) et celui de préserver la route des Indes.