La maison au citronnier
de Sandy Tolan

critiqué par Mimi62, le 23 août 2015
(Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans)


La note:  étoiles
Pour y voir clair dans une période et un lieu bien troubles
Avec "Da Vinci Code" nombre de personnes (Etaient-elles toutes des lecteurs ?) se sont insurgées à propos des libertés historiques et religieuses prises par l'auteur. Elles ont omis de lire l'un des tous premiers mots de l'ouvrage : "Roman".

Avec "La maison au citronnier", l'erreur serait de s'arrêter à ce premier mot "roman". Si l'on ne peut nier que la rédaction s'en rapproche pour la forme, il en est tout autre pour le fond.

Le livre est annoncé comme un roman traitant de la relation entre une jeune Israélienne habitant dans la maison évacuée par un jeune Palestinien alors que ce dernier revient sur les lieux de nombreuses années après cet exil.
Si effectivement ce fait est utilisé dans le livre, ce n'est vraiment pas l'élément moteur. Il n'est qu'anecdotique hormis vers la fin où il sert de support à une forme de conclusion.

Pour le reste, il s'agit d'un document historique s'appuyant sur des faits réels, remettant en correspondance les diverses étapes de l'avancée dans le temps de ces deux peuples. La rédaction permet de le lire davantage comme un roman. Il nécessite des conditions de lecture favorables pour bien saisir tous les mécanismes mais cela ne relève nullement d'un pensum.

Surpris car ne m'attendant nullement à ce type d'ouvrage, je l'ai lu avec plaisir et intérêt. Je comprends bien mieux maintenant l'histoire de ces territoires depuis le début du XXème siècle.

Je le recommande vivement à ceux qui, à mon instar, sont assez ignorants des faits de cette période en ces lieux.
A lire je pense pour ceux qui ont quelques notions mais souhaitent mettre tout cela en correspondance et rafraîchir leur connaissance de la chronologie.

A noter que l'ouvrage de 570 pages se partage en un petit 400 pages de "roman" et de 170 pages de justification des sources et de leur utilisation dans le récit. Je n'ai que survolé cette dernière partie mais le curieux y trouvera des renseignements nombreux.

Les 4 étoiles se justifient par l'intérêt, la richesse de la documentation, la rigueur de l'exposé.

Extrait de la quatrième de couverture :
"Israël, 1967. Dans la ville d'al-Ramla, un jeune Palestinien, Bashir Khairi, frappe à la porte d'une vieille bâtisse de pierre flanquée d'un citronnier. C'est la maison dans laquelle il a grandi ; il est revenu voir le cadre de son enfance, dix-neuf ans après que sa famille a fui précipitamment, au moment de la première guerre israélo-arabe. Bashir est accueilli par Dalia Eshkenazi, une jeune Israélienne ; la famille de la jeune femme vit dans l'ancienne demeure des Khairi depuis qu'elle a quitté la Bulgarie pour Israël en 1948"