Black-out: Demain il sera trop tard
de Marc Elsberg

critiqué par Homo.Libris, le 31 juillet 2016
(Paris - 58 ans)


La note:  étoiles
Roman sans lumière !
Par une froide soirée d'hiver, les lumières de plusieurs villes européennes s'éteignent, en Italie, puis en Suède, en Allemagne, en France, etc. Partout en Europe, le réseau électrique émet des signaux d'alerte poussant les centrales à stopper la distribution, puis la production. Les centrales nucléaires montrent des signes inquiétants de dysfonctionnement des processus de refroidissement des cœurs radioactifs. Manzani, ex-hacker italien, découvre incidemment une anomalie dans des systèmes de régulation locaux du rapport besoin/fourniture en électricité, systèmes contrôlables à distance. Il cherche désespérément à en informer les autorités. Bollard, policier français affecté à Europol, enquête sur cet acte supposé terroriste. Il rencontre Mazani, mais doute de la bonne fois d'un hacker, d'autant que le portable de ce dernier est piraté par les terroristes. Manzani part alors en cavale avec une journaliste américaine. L'Europe s'enfonce dans l'obscurité et la pénurie des matières de première nécessité, plusieurs centrales nucléaires menacent la vie de millions d'êtres humains. Commence alors en parallèle pour Bollard et Manzani une véritable course contre la montre contre les terroristes à l'origine de ce fléau.
L'idée de départ est excellente. A première vue, l'enchainement des diverses catastrophes et conséquences de l'arrêt de distribution d'électricité dans les pays d'Europe semble bien étudié. En tout cas, pour un roman, ça tient la route…
Mais ça s'arrête là… C'est le grand problème de ce roman. Tout le reste est digne du plus mauvais film destiné à mettre en valeur un quelconque Bruce Willis ou Tom Cruise dans le grand rôle du sauveur du monde ! Et ce, pour ne parler que du fond, parce que la forme… la traduction française est, ne mâchons pas nos mots, à chier ! Pierre Malherbet comprend sans doute l'Allemand, mais il serait bien qu'en plus il apprenne le Français : sa version est un concours d'approximations verbales, de mésusages du vocabulaire de notre belle et riche langue, de psittacismes du moment, et de franglais, enrobés dans une syntaxe hésitante.

Allez, quelques petites perles :
- Page 88 : "Le Monitoring Information Center (MIC) était armé […] par une trentaine de fonctionnaires." … qui, du coup, s'en trouvèrent désarmés… Ah ces fonctionnaires, toujours prêts à faire travailler les autres !
- Page 187 : "Aucun accident grave n'avait été reporté." … donc ils avaient tous eu lieu en temps et en heure, et aux lieux dits… ouf nous voilà rassurés !
- Page 464 : "Le soleil brille dans la capitale mexicaine." … où il est venu passer ses vacances… Heureux soleil !
- Page 466 : "Treize personnels ennemis appréhendés." … le personnel de l'ambassade, le personnel des transports, le personnel médical, etc. Treize en tout, cela doit faire beaucoup de personnes ?!

Il n'y a plus de relecteurs dans les maisons d'édition ?!
Intéressant techniquement 6 étoiles

Un roman bien documenté, ou alors, un document romancé ? Question qui reste à la fin de la lecture.

L'auteur connait très bien son sujet : les réseaux de distribution de l'électricité, les possibilités d'un accident grave (entendez : coupure totale de courant) et ses conséquences.
Cet aspect là est très réaliste, précis et, évidemment, anxiogène, puisque aucun réseau informatique n'est à l'abri d'un piratage. Alors pourquoi pas une attaque terroriste ou d'une nation ennemie sous cette forme ? Cela n'a rien d'une fable !

Voilà pour le positif du livre. Après, on n'est pas vraiment embarqué dans l'histoire des personnages. On ne vibre pas pour eux. On ne se sent pas plus concerné par les conséquences terribles du black out, plus évoquées que vraiment décrites et mises en scène. Or, il y avait là matière énorme à plonger les héros dans des situations hors-normes, et donc à plonger le lecteur dans l'effroi.

De mon point de vue, l'auteur a pris le parti de romancer son sujet. C'est dommage !

Colt - - 52 ans - 15 juin 2017


Réaliste 9 étoiles

J'ai trouvé ce bouquin très réaliste mais aussi effrayant par rapport à notre dépendance vis-à-vis de l'électricité.
À l'heure où le terrorisme s'attaque à des endroits précis, s'ils s'attaquaient à notre dépendance énergétique, cela pourrait engendrer des milliers de victimes.
La nouvelle guerre virtuelle qui s'annonce pourrait s'avérer catastrophique pour l'humanité.

Albator76 - - 47 ans - 1 juin 2017


burn out 1 étoiles

J'ai été tenté par le sticker promotionnel "l'avis des lecteurs" et grand mal m'en a pris. Je suis complétement d'accord avec la critique principale. Le livre est raté, les termes trop techniques encombrent le roman plus qu'ils ne le servent. Les personnages sont peu crédibles et moyennement attachants. Les longueurs sont trop présentes bref j'ai mis un temps inouï à le finir tant j'ai frôlé le burn out...

Seb - - 47 ans - 19 novembre 2016


Fragilité de notre civilisation 8 étoiles

L'objectif de ce bouquin n'est pas la qualité littéraire c'est une alerte sur sur la fragilité de notre civilisation dont les besoins vitaux reposent sur l’alimentation électrique, sous contrôle de l’informatique. Tout est inter-connecté, tout pourrait s’effondrer en même temps en cas de pénurie d’électricité suffisamment longue. Nous nous croyons en sécurité alors que nous ne le sommes pas. La réalité a déjà rattrapé en partie la fiction : le roman a été écrit avant l’accident de Fukushima et l’attaque des réseaux nucléaires iraniens par le virus américano-israélien Stuxnet. Même pas très bien écrit il fait réfléchir.

RayUnion - - 66 ans - 2 août 2016