La sieste assassinée de Philippe Delerm
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Le talent du quotidien
Après " La Première Gorgée de bière ", Philippe Delerm utilise la même recette pour notre plus grand plaisir.
On pourrait croire qu'il use et abuse d'un genre qu'il maîtrise parfaitement, mais non.
Avec autant de talent que pour ses autres livres, il réussit à écrire sur le quotidien de nos vies sans jamais se répéter ni lasser. Ce sont de petits textes qui parlent des moments de la vie que l’on pourrait croire anodins mais lorsqu'on les lit on a toujours envie de dire " mais oui c'est exactement comme ça que je le ressens moi aussi! "
Ce livre est une série de nouvelles plus agréables les unes que les autres. J'ai malgré tout une certaine préférence pour " la Maison du gardien me suffirait " et " la Voie du doublage ".
Philippe Delerm a su rester simple, malgré l'énorme succès remporté par ses livres. C’est sans doute pour cela que chacun dégage tant de chaleur humaine. Il vit en Normandie où il a été muté au début de sa carrière de professeur, et ne l’a plus quittée depuis ; il y est d’ailleurs resté professeur à mi-temps.
Assez d’éloges maintenant, je vous laisse avec ce grand écrivain.
Les éditions
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La sieste assassinée [Texte imprimé] Philippe Delerm
de Delerm, Philippe
Gallimard / L'Arpenteur (Paris. 1988).
ISBN : 9782070758357 ; 12,10 € ; 24/01/2001 ; 97 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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Un bon filon.
Critique de Sotelo (Sèvres, Inscrit le 25 mars 2013, 41 ans) - 5 juillet 2020
L'anodin glorifié
Critique de Millepages (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 65 ans) - 20 octobre 2014
En nous les décrivant avec une justesse telle que l'on a l'impression qu'il est venu lire la réflexion dans nos pensées, il sort tous ces petits faits quotidiens de leur banalité, leur donne un relief inattendu, une gloire insolite.
Réapprendre à prendre mieux conscience de ces petites réalités nous serait d'ailleurs bien salutaire, nous connecterait mieux à la vraie vie, nous mettrait mieux en harmonie avec nous-même.
Ce dont une multitude de gadgets aussi indispensables les uns que les autres nous détournent, à force de les triturer sans plus lever le nez ou sans plus tendre l'oreille au presque rien, si essentiel à notre construction.
Les bouquins de Delerm pourraient presque faire office de technique individuelle de sophrologie......
Il n'est jamais trop tard pour lire ce recueil...
Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans) - 3 août 2009
Les nouvelles sont courtes, voir très courtes, mais ce n’est pas un inconvénient car Philippe Delerm a le talent de nous plonger dans une ambiance, de nous transmettre un sentiment en quelques mots. Ici, pas de superflu, pas d’emballage, on va directement à l’essentiel… Les premières phrases ne sont jamais poétiques, dithyrambiques ou complexes. Elles sont basiques, banales, quotidiennes et elles laissent, en creux, l’envie d’en savoir plus… Pourquoi dit-il cela ? Ou veut-il en venir ? Qu’est-ce qu’il va encore nous raconter ?
« On ne sait rien d’eux. »
« La joue droite s’incline à peine vers l’épaule. »
« Elles sont neuves, sûrement. »
« Ça se fait dans l’action, dans l’élan, en partant, en rentrant. »
De quoi nous parle l’auteur ? De la vie de tous les jours, des rencontres insolites, de la pluie qui tombe sur les cours de Roland Garros, de la brasserie où l’on s’apprête à aller manger, du pain qui manque le soir au moment de se mettre à table, du monde dans le métro et de sa place assise que l’on hésite à offrir à une personne plus âgée ou une femme enceinte…
Certains pourraient croire que ces faits sont si banals qu’ils ne valent pas la peine d’être «mis en littérature»… En fait, c’est le contraire que nous démontre Philippe Delerm : cette quotidienneté nous touche tous, elle est si ancrée dans notre vie que nous n’avons aucune difficulté à nous approprier les faits, les personnages et parler ou penser comme eux…
« Non, c’était personnel. Je rappellerai plus tard. »
Oui, nous sommes tous tombés au moins une fois sur ces secrétaires- remparts qui protègent si bien leurs maîtres que nous ne pouvons même plus leur parler…
Quelles sont les nouvelles qui m’ont le plus marqué ? Probablement celle chez le coiffeur car c’est un lieu que je n’aime pas tant que cela et où je n’ai jamais envie de parler… Celle sur ces vieilles dames qui vont jouer au casino car c’est un sujet sur lequel je travaille beaucoup et, enfin, celle qui est intitulée : La maison du gardien me suffirait. Il faut dire que chaque fois que l’on visite un château, un palais, une grande propriété… cette petite phrase nous échappe : La maison du gardien me suffirait… Et c’est vrai, en plus !
L'hédonisme à la Delerm
Critique de Albireo (Issy-les-Moulineaux, Inscrit le 14 janvier 2006, 47 ans) - 19 mai 2007
Curieux...
Critique de Poupi (Montpellier, Inscrit le 11 août 2005, 34 ans) - 19 novembre 2005
Mon père m'a parlé de Philippe, qui est donc le papa de Vincent...et je dois dire que le style ressemble...
En effet, l'auteur nous offre des petites tranches de vie, d'une page, deux à la rigueur...Très savoureuses : la dégustation d'un artichaut, une sieste au soleil, la découverte du nouvel appartement d'amis...
Il nous peint une société gentillette...et qui fait envie, nonobstant...
Je vous conseille ce livre, lu à peu près où et quand vous voulez : dans le train qui vous amène à Paris pour une réunion, dans le bus pour aller voir un ami, ou un soir, dans votre lit...
Maudit Delerm!
Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 15 août 2005
Mais c’est si agaçant qu’on le maudirait, Delerm. Avouer qu’on ne pourrait pas dire mieux, qu’il n’y a que cette façon delermienne d’écrire sur le sujet abordé... Rhâ ! On est presque heureux d’en finir avec le recueil et de passer à du moins concentré, de l’émotion diluée qui fait moins mal car au fond, on l’a dit, il se tapit beaucoup de gravité et de mélancolie dans ces instants pris sur le vif, décortiqués dans ce qu’ils recèlent de plus humain, donc d’éphémère et de mortel.
Mes préférés sur ce coup-ci ont été Le oui oui au coiffeur (un must !), La vérité, Correspondance (avec le relevé journalier et un rien fébrile de la boîte postale : « On n’est pas amoureux, et c’est pourtant comme si on attendait une lettre d’amour ») et La sieste assassinée, avec l’arrivée sur la pointe des pieds de ces amis bien intentionnés qui, dans un premier temps, vont nous massacrer cette après-midi consacrée à soi, à la lecture...
Fraîcheur
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 4 mai 2004
Voici de "belles anodineries", l’énonciation des petites choses de la vie qui prennent soudain du caractère et une tournure poétique. Le tout avec beaucoup de douceur, presque de la torpeur qui nous plongerait vers une sieste en aucun cas assassinée.
Quelques préférences et coups de cœur :
- Il va pleuvoir sur Roland-Garros : on s’y croirait, tout cela est si juste.
- Les petites vieilles du jackpot : quelques mots bien sentis, la description de la solitude et des habitudes avec un coup de canif ironique dans les cheveux toujours mauves et les tailleurs de ces femmes en peine sociale
- Le oui oui au coiffeur : c’est le quatrième de couverture, un bon choix, notre complet abandon entre les mains du coupe-cheveux.
- Je regarde jamais : magnifique ! Regard cruel et tendre à la fois sur nous qui affirmons ne jamais regarder la télé-réalité et ne tomber dessus que par hasard en zappant.
- La vérité : la description croustillante de l’arrivée des Témoins de Jéhovah (ils ne sont jamais nommément cités mais on devine de suite qu’il s’agit d’eux) à un moment inopportun
- Gagner le cœur d’un artichaut : l’art de bien déguster un artichaut, c’est gourmand et plein de saveur.
Un peu de mélancolie dans ces récits, beaucoup de vérités et de réalisme, avec toujours en toile de fond la douceur et la tendresse. Un livre qui fait beaucoup de bien quand on a envie d’apaisement.
Génial
Critique de Agnes (Marbaix-la-Tour, Inscrite le 19 février 2002, 59 ans) - 14 avril 2002
Je ne regarderai plus jamais une pivoine d'un simple coup d'oeil banal, je ne mangerai plus jamais un artichaut tout simplement en le trempottant dans une vinaigrette.
Avec Delerm, les petits faits anodins du quotidien prennent une dimension jubilatoire.
J'ai adoré et je vous le recommande chaleureusement.
Cela fait du bien
Critique de Nona (Lyon / Paris, Inscrite le 29 décembre 2001, 43 ans) - 29 décembre 2001
Un peu déçue
Critique de Val (Pavillons sous bois, Inscrit(e) le 9 mai 2001, 50 ans) - 9 mai 2001
Critique de Joujou (Bordeaux, Inscrite le 2 février 2001, 55 ans) - 12 février 2001
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