Aliens, vaisseau & cie
de Jean-Christophe Gapdy

critiqué par CC.RIDER, le 25 septembre 2015
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un bel hommage à Philip K. Dick
Le détective Philippe K. Dester mène une difficile enquête sur la société Boltic, spécialisée dans la plasticination de cerveaux humains, une technologie apparemment pas tout à fait au point. Lui-même a eu recours à ce procédé suite au décès de sa femme et de sa fille... Acteur de séries télé tout comme son frère Ted, Martin est en plein tournage quand il entend sa mère, commandante d'un vaisseau spatial, appeler au secours depuis les confins de l'espace... Après un terrible conflit continental qui a complètement redistribué les cartes en Afrique, le major Rochinko, alias Dosseldon, qui travaille pour les services secrets, convoie par avion quatre officiers de l'Abwehr qui lui font découvrir une étrange base spatiale perdue en plein désert... La commandante d'un vaisseau sur le point d'appareiller découvre qu'un des membres de l'équipage est atteint par un virus très contagieux qui va le rendre aveugle en attendant de le tuer... En Alsace, dans un futur glacé, Alex veut porter secours à Sonia et Adelin, deux jeunes gens de passage dans le coin. Ceux-ci l'entraînent dans une étrange cavale...
« Aliens, vaisseau & Cie » est un recueil de onze nouvelles de belle taille et de belle forme (assez longues, toutes relèveraient presque du format « novella ») qui peuvent être classées dans quasiment tous les registres de la littérature de l'imaginaire : anticipation, science-fiction, space-opera, post-apocalyptique et même uchronie. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur dispose d'une imagination débridée et qu'il sait à merveille jongler avec toutes les nouvelles technologies et avancées scientifiques en les poussant dans leurs plus improbables voire leurs plus terrifiants développements. L'avenir qu'il imagine n'est pas très réjouissant car en plus des apocalypses et autres cataclysmes, la plupart des nouvelles présentent quelque chose d'assez original : le féminisme a été transformé en « suprématisme féminin » avec réduction du mâle en esclavage. On remarquera également de nombreuses touches d'humour souvent noir ou grinçant, des clins d'oeil aux grands de la littérature (Stevenson, Chandler, Agatha Christie, Kipling, Grimm et même Hergé !). Sans oublier l'immense auteur autour de qui tout cet ouvrage est conçu, j'ai nommé Mister Philip K. Dick ! Jean-Christophe doit beaucoup l'aimer car il lui rend un hommage on ne peut plus appuyé. Chaque nouvelle est précédée d'une citation du maître. Les noms des personnages sont autant de références ou d'allusions. Sans parler des expressions, des scènes ou des circonstances qui rappelleront tant de choses aux fans de PKD ! Toutes les nouvelles ont leur charme et leur intérêt (ce qui est rare dans ce genre de recueil) mais trois dominent le lot, celle au titre en cyrillique, incompréhensible pour qui ne parle pas russe, « Importance toute relative » pour son côté uchronique et surtout « Neutral game », à notre goût la meilleure de toutes dans la mesure où elle dépasse le cadre de la simple nouvelle pour atteindre les délices du conte philosophique ! J.C. Gapdy est un auteur très prometteur qui mérite amplement de sortir du lot. On attend avec impatience son premier roman.