La panthère des palaces
de Michel Brice

critiqué par Fanou03, le 28 septembre 2015
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
La servitude volontaire
Personne ne sait où est passé Omar Keresso, un richissime homme d’affaire gabonais, qui était descendu dans un luxueux palace parisien. Or l’homme en question est un intermédiaire très important dans les négociations qui vont se dérouler entre le régime gabonais et le gouvernement français. Sa disparition est donc du plus mauvais effet. De fortes présomptions indiquent que cette disparition est en lien avec les mœurs dissolues de l’homme d’affaires. Le gouvernement français confie donc l’enquête à la meilleure équipe de la Brigade Mondaine, constituée de Boris Corentin et de Aimé Brichot, qui auront affaire à des adversaires extrêmement coriaces.

Avec les Brigade Mondaine il ne faut certes pas s’attendre à la de la grande littérature, mais même en sachant cela il me semble que cet épisode est un chouia en deçà de ceux que j’avais lus jusque-là. L’auteur paraît avoir oublié deux de ses fondamentaux, à savoir proposer au lecteur une enquête policière à peu près vraisemblable, et un bon zeste d’humour, bien nécessaire pour rafraîchir l’ambiance souvent assez glauque de la série. A ce titre l’intrigue de La panthère des palaces est vraiment assez faible, tandis que Boris Corentin et Aimé Brichot, qui habituellement donnent, l’un à travers ses talents de séducteurs, et l’autre par sa maladresse, beaucoup d’air à la série, sont presque réduits au seul rôle de faire valoir.

Les deux policiers s’effacent en effet largement devant le personnage d’Odile, la prostituée de luxe, qui est à l’origine de l’enquête, et qui occupe une place centrale dans le récit. Paradoxalement cette singularité fait aussi l’intérêt de cet épisode : Odile s’avère être un personnage assez peu conventionnel. Dans la Brigade Mondaine en effet les femmes sont le plus souvent des victimes sans défense. Ce n’est pas tout à fait le cas d’Odile puisque, même si elle subira un épisode d’asservissement volontaire (complaisant et parfois assez insoutenable il faut le dire), elle saura toujours trouver les ressources pour s’émanciper (parfois brutalement) de la domination des différents hommes qu’elle rencontre sur son chemin. Cela ne sauve pas tout à fait La panthère des palaces mais permet au moins de pardonner à l’auteur cet opus plutôt bancal.