Les tambours de bronze de Jean Lartéguy
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Agonie du colonialisme français au Laos
Pas vraiment un roman d’espionnage, pas vraiment un roman d’aventure, pas vraiment un roman portant sur le Laos en tant que tel, « Les tambours de bronze » est plutôt un roman tentant de décrire dans sa complexité les jeux de pouvoir pitoyables et les chassés – croisés entre factions laotiennes, Français colonisateurs chassés par les Japonais, puis les Américains, alliés objectifs alors des Vietnamiens, les Chinois, les Russes. L’Orient compliqué … enfin l’Extrême – Orient plutôt !
Mais là où un Jean Hougron était d’abord guidé dans ses récits par l’amour qu’il portait au pays, l’Indochine (Vietnam , Laos, Cambodge), Jean Lartéguy est davantage dans une démarche journalistique ou historienne. Le récit est davantage la description des méandres des jeux de pouvoir, pas souvent assumés par les grandes puissances. Il en est confus tant la multitude des protagonistes impulsent des actions – réactions parfois hors logique, simplement cyniques, déshumanisées.
Le Laos ne ressort pas de cette lecture avec une image franche, au contraire des romans de Jean Hougron. Il est simplement le cadre malheureux du jeu de puissances rivales qui font son malheur. Laos, pays simple et paisible, qui est passé par des décennies bien troublées.
Oui, c’est bien le jeu cruel du pouvoir qui est le sujet du roman. Comprenant qu’il était compliqué de tout saisir, Jean Lartéguy a intégré en tête du roman une carte du Laos et la liste des intervenants dans le roman. Et tout ça, pour finir, pour ne pas en savoir plus sur l’origine de ces fameux « tambours de bronze » qui ont donné le titre au roman ! Jean Lartéguy raconte d’emblée ce qu’en dit la légende :
« On trouve des tambours de bronze au Laos, en Birmanie ou au Tonkin , partout où vivent encore les peuples qui les premiers ont habité le Sud-Est asiatique comme les Moïs ou les Khas, les Karens et les Kachins. Ce sont de grands chaudrons qui produisent quand on les frappe un roulement semblable à celui du tonnerre. Le plateau de ces tambours est orné au centre d’une étoile, et, sur le pourtour, de grenouilles qui s’accouplent.
Selon la légende, le général Ma Yuan qui vivait au 1er siècle de l’ère chrétienne, sous la dynastie des Han, avait été chargé de défendre les marches du sud de la Chine. Mais comme on ne lui avait pas donné de soldats, il avait eu l’idée d’installer des tambours de bronze dans toutes les cascades proches des lieux où vivaient les peuples crédules des montagnes. L’eau tombant sur ces tambours faisait résonner si fort le métal que les montagnards croyaient entendre les armées innombrables du Fils du Ciel … »
Mais ceci n’est pas le sujet du roman …
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Livre passionnant et immersif
Critique de Petereyes (, Inscrit le 12 mai 2021, 48 ans) - 12 mai 2021
Je viens de revoir La 317e Section de Pierre Schoendoerffer, film sorti en 1965. Même si les scénario différent, il y a des points communs entre ces deux oeuvres. Tout d’abord la temporalité identique ainsi que l’aire géographique, mais le point commun le plus saillant est cette capacité qu’ont Lartéguy et Schoendoerffer à décrire cette ambiance de fin d’empire. Un espace temps où rien n’est sûr, ou tout peut basculer d’un instant à l’autre et qui se nourrit de la beauté de ces magnifiques pays que sont le Vietnam et le Laos.
Bref, si vous aimez la mousson et la chaleur asiatique ainsi que les intrigues politiques et mafieuses, vous passerez un joli moment en lisant ce livre.
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