La nuit des hulottes de Gilbert Bordes
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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"Mourir devant tout le monde est d'une intolérable indécence"
Cyprien Mallorie est un vieil ébéniste qui a perdu sa femme . Il se sent usé , fatigué . Il souffre d'une maladie de coeur et vit seul dans un petit hameau à côté de ses machines qu'il ne fait plus fonctionner . Sa voisine l'aide un peu . Un petit gamin le retient encore à la vie . Il faut dire que ses enfants sont tous partis . Le fils a interrompu la longue chaîne des ébénistes pour travailler dans l'immobilier . La fille est en instance de divorce . Il n'y a que la petite fille qui veut se lancer dans la fabrication de violons .
Il subit donc le triste sort des personnes âgées de notre époque où les familles sont éclatées voire atomisées ou reconstituées et où règne le chacun pour soi .
Bien sûr , la solution pourrait être la maison de retraite médicalisée car notre ébéniste a besoin de soins . Mais cet univers infantilisant et semi-carcéral ne lui convient pas car il aime trop sa liberté . Il fera donc des allers et retours entre les deux univers qui sont méticuleusement décrits . Le hameau avec son air vivifiant si plein de silence et de liberté qu'il n'est parfois plus supportable à un homme qui ne se sent plus capable de rien . La maison de retraite et son air surchauffé , plein d'aigreurs et de mesquineries diverses .
Très agréable à lire de par son style limpide , ce livre est une réflexion mélancolique sur une fin de vie . Cela pourrait être désespérant . Heureusement cela se termine bien , mais je ne vous dirai pas comment pour que vous lisiez le livre .
Les éditions
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La nuit des hulottes [Texte imprimé] Gilbert Bordes
de Bordes, Gilbert
Pocket / Presses pocket (Paris).
ISBN : 9782266053334 ; 2,93 € ; 12/11/1993 ; 334 p. ; Poche
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Têtu(e)s
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 19 octobre 2024
Comme un grillon séché !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 14 janvier 2022
"La Nuit des hulottes" paraît en 1991 et reçoit le Prix RTL grand public.
Cyprien Mallorie est un vieil homme, parvenu au bout du chemin (... )
Usé par la vie, terrassé par de violentes douleurs de poitrine, la maison de retraite le guette.
C'est mal connaitre le vieil ébéniste qui souhaite ardemment finir ses jours dans sa maison de la Neuville (Corrèze) , à proximité de son atelier.
Laurent et Marthe -ses enfants - tentent de le convaincre de rejoindre la maison de retraite mais comprennent parfaitement son entêtement.
Cyprien a toujours été un homme libre, indépendant, digne, malin et profondément amoureux de la Nature.
Ses seuls petits plaisirs sont les cigarettes, son verre de vin, ses escapades avec le jeune Olivier à qui il enseigne la pêche et le braconnage.
Sa petite fille Caroline -au caractère bien trempé - vient illuminer ses jours.
Elise, sa défunte épouse, Tino, son vieux chien mort au coin du feu et Rainette, son amour caché, l'aident à tenir le coup et faire revivre de beaux souvenirs.
Un superbe roman autour d'un personnage incroyable, indomptable et digne.
On s'attache à Cyprien et Olivier qui fuient ensemble l'enfermement (la maison de retraite pour Cyprien/ la pension pour Olivier)
Cyprien qui lit la nature comme d'autres lisent un roman.
Une oeuvre tendre, émouvante.
Crépuscule … d’un homme.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 30 mars 2010
Cyprien Mallorie a perdu sa femme depuis peu. Cet artisan ébéniste de …, on ne sait pas –vieux en tout cas – a perdu avec sa femme, ses repères, et son organisme fatigué se met à le lâcher. C’est même son cœur qui le lâche et l’envoie aux services d’urgences. Il commence à faire connaissance d’un monde qu’il ne soupçonnait même peut-être pas et qu’il repousse de toutes ses forces ; celui de l’hôpital où l’individu est comme infantilisé, où les décisions sont prises par d’autres. D’un caractère entier, il s’enfuit pour regagner sa maison où il va tenter de vivre, avec l’assistance de ses voisins, vieux également, loin de tout, avec l’affection aussi d’un enfant perdu, le petit-fils de ses voisins, élevé difficilement par ses grands-parents.
Gilbert Bordes aborde ces sujets via une histoire consistante et très crédible, hélas certainement d’une actualité quotidienne dans nos campagnes éloignées. Il prend le recul nécessaire pour ne pas tomber dans le simple pathos, et l’on vit avec Cyprien ses attaques cardiaques successives qui l’emmèneront plusieurs fois aux urgences, et même, à la maison de retraite. Subtilement traité également le thème des relations impossibles ( ?) – délicates au moins – inter-générationnelles. Ses enfants, dans l’incapacité ou le refus de le prendre en charge. Lui, Cyprien, dans l’incapacité, ou le refus, de tenter de comprendre leur vie, incompatible avec ses principes. Tout cela est d’une brûlante actualité.
Il y aura donc, in fine, une charge contre les maisons de retraite et ce monde terrible. Cyprien finit par s’échapper, à nouveau, mettant sa vie en danger, mais de quelle vie parle-t-on ? Gilbert Bordes concocte une fin qui, néanmoins, n’exclue pas l’espoir. Un espoir possible, raisonnable, mais … on est dans un roman …
Un beau roman qui traite lucidement de la fin de vie.
Une belle leçon de vie
Critique de Kikounette (Nîmes, Inscrite le 15 mai 2003, 52 ans) - 12 février 2004
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