Jouer à la Borde de Henri Cachia

Jouer à la Borde de Henri Cachia

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie , Théâtre et Poésie => Théâtre , Littérature => Francophone

Critiqué par Henri Cachia, le 25 octobre 2015 (LILLE, Inscrit le 22 octobre 2008, 62 ans)
La note : 5 étoiles
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 6 115 

CECI N'EST PAS UNE AUTO-CRITIQUE!

ATTENTION ! PRESENTATION.

Ceci n'est pas une auto-critique, mais bien une information.
Je suis très heureux de vous présenter « JOUER A LA BORDE-Théâtre en Psychiatrie », mon dernier livre publié aux éditions libertaires et diffusé par Hobo Diffusion.
Préface de Yannick Oury-Pulliero.
Dessins de René Caussanel.

Je n'enverrai aucun exemplaire à quiconque de « Critiqueslibres.com »
De façon à ce que, si par bonheur une critique arrivait, elle ne pourrait venir que de quelqu'un ayant eu envie d'acheter et de lire cet ouvrage. Ce que je souhaite, dans la mesure où j'apprécie depuis de nombreuses années ce site. Ce qui donnerait à mes yeux beaucoup de valeur à cette critique, quelle qu'elle soit. Espérons...

Vous trouverez la couverture (1ère et 4ème) définitive, et un portrait sur le site suivant :
http://editions-libertaires.org/?p=797

Ce livre relate l'expérience d'un comédien parmi les psychopathes, névropathes et normopathes de la clinique psychiatrique (hors norme) de La Borde pour la création théâtrale « Qui va là-bas » 2007.

J'ai demandé à René Caussanel, peintre-dessinateur, de collaborer à mon projet.
32 portraits de pensionnaires, réalisés durant son long séjour dans ce lieu mythique viennent ponctuer les écrits, donnant à voir un autre aspect de La Borde.

Voici donc deux extraits :

« ...Je passe chercher Ga. dans sa chambre, et en route pour la première répétition des Valises… J’ai le trac. Peu de gens savent que je suis comédien professionnel, en principe, mais les rumeurs vont vite, ici comme ailleurs, et ça me gêne… terriblement… Ça m’inhibe. J’ai peur qu’on attende trop de moi. Pourtant, le contexte me semblait idéal pour une reprise en douceur. Me revoilà dans le même état que trente ans auparavant, lors de mon premier cours de théâtre. Ou presque.
Au fond de la salle de spectacle, une montagne de valises de tous les formats, des plus grandes aux plus petites. Des vieilles, des neuves, des très vieilles avec des poignées plus ou moins pratiques. Chaque improvisation se fera systématiquement, pour chacun des participants, une valise dans chaque main. Sans paroles, dans un premier temps. Regard ping-pong: pour les spécialistes du clown, pas de problème. D’une rotation de la tête, il s’agit de regarder un objet ou une personne, et de renvoyer au public par adresse directe et retour de ce même mouvement latéral, ce qui vient d’être vu ou perçu. Assez efficace lorsque c’est bien fait. Sans sur-jeu.
Pour l’instant, nous sommes loin du compte et un long apprentissage nous attend d’ici le 15 août. Exercice difficile. S’exposer au regard d’autrui, sans possibilité de fuite par la parole. L’impression d’être complètement nu, sans pouvoir cacher son sexe.
Après plusieurs entraînements en solo, duo, trio, quatuor, nous finîmes la séance tous ensemble, une douzaine de participants, en avançant, reculant, trébuchant, certains en sueur et exténués, d’autres en sueur et plein d’énergie.
Voici ce qu’en écrit Ro., schizophrène trentenaire toujours un peu triste, jamais content de lui, et pourtant rempli d’imagination:
« ...Les Valises… Un peu perdu… tellement perdu… Je prends mes valises… Non je reste… Si je pars… pour où? Je regarde derrière moi… rien à espérer, à moins que?… Je me retourne alors… non, je continue. Je fais un pas… non deux. Oh, et puis non, je reviens. Qu’ai-je à regretter après tout? Je repars devant moi. Un doute: je pose mes valises… à moins que je reparte vraiment pour le voyage de ma vie. Je regarde devant moi. Un autre voyageur… regards… que fait-il? Je dois le suivre… Non, je dois suivre mon chemin à moi. Je reprends mes valises doucement… tout doucement… et puis non, je crains le pire qu’est l’inconnu. Je repose mes valises d’un coup, je suis trop fou, trop audacieux… et si pourtant là-bas il y avait…? C’est décidé, je pars! »
Je décidai donc de m’engager à fond et m’exposais aux yeux de tous. Non sans mal. Pas simple de lutter contre une envie de se montrer et son contraire. Surtout, quand elles sont de force sensiblement égale... »

« ...Et puis il y a Jean Oury. Le maître des lieux. Incontournable. Ses séminaires du samedi à 18h30, depuis 1971, sont très prisés par les gens de La Borde, mais également très appréciés de personnes venant de l’extérieur. Des fidèles. Ce séminaire donne lieu à un exercice d’improvisation d’une dextérité inouïe, exprimé avec une douceur incomparable à la tonalité poétique et empreinte d’une évidente portée politique. Des noms comme Lacan et Tosquelles reviennent très souvent: « Tosquelles disait que la psychothérapie institutionnelle repose sur deux jambes: l’une freudienne, l’autre marxiste.» Des mots autour de l’ambiance sont légion et viennent renforcer le discours que les auditeurs écoutent avec acuité... »


Je ne saurai vous conseiller cette lecture, et je me mets la moyenne:2,5.
En espérant que vous serez très nombreux à lire ce livre...

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  "Jouer à La Borde-Théâtre en Psychiatrie" 30 Henri Cachia 25 décembre 2020 @ 17:45

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