Le cocher du Boiroux de Michel Ragon
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques
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Crépuscule de la petite noblesse campagnarde
En Vendée , à la limite du Marais Poitevin , Henri , le fils du châtelain du Boiroux rentre chez son père gravement malade . Il découvre un domaine laissé à l'abandon . Son père donne dans un éthylisme avancé et le cocher , ex-ami d'enfance , lui bat froid . Sa nourrice s'est réfugiée dans les greniers du château et est devenue quasi-folle . Elle finit jetée par la fenêtre . Un domestique est trouvé pendu . Le père meurt . Henri vend le domaine et lègue au cocher une petite ferme .
Soudain , le cocher disparaît avec sa femme . Henri part à sa recherche ...
Un roman un peu mélancolique , mais qu'on lit d'une traite , car il est très bien écrit et les personnages sont attachants . Il nous décrit en fait , le crépuscule de la petite noblesse campagnarde sacrifiée sur l'autel de la modernité .
" L'industrie nous nargue , dit le châtelain . Elle arrache de nos campagnes de bons valets qui , dans ses usines se transforment en mauvais sujets . Elle nous envoie des machines qui rendent inutiles la main d'oeuvre des pauvres . Les métayers et les fermiers mettent à la porte leurs domestiques . Que peuvent-ils faire sinon d'aller travailler pour les industriels si on veut bien d'eux ?"
En fait , une exploitation en remplace une autre et rien ne change sous le soleil.
Le mérite de ce très beau livre est de nous donner à réfléchir sur la valeur du travail humain , sur l'influence du progrès et de la modernité sur la vie d'un terroir .
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Les éditions
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Le cocher du Boiroux [Texte imprimé], roman Michel Ragon
de Ragon, Michel
Albin Michel
ISBN : 9782226059062 ; 3,48 € ; 28/04/1992 ; 212 p. ; Broché
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La Vendée à l’aube du siècle des techniques
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 1 mars 2008
L’action du « Cocher du Boiroux » se situe au tournant du siècle (XIX_XXème), lorsque les chatelains sont encore seigneurs et maîtres sur une domesticité nombreuse et une main d’oeuvre rurale soumise, mais que l’industrialisation devient progressivement une réalité traduite, par exemple, par l’arrivée du Chemin de Fer dans les campagnes les plus reculées.
Henri, le fils du chatelain de ces terres marécageuses aux confins du Marais Poitevin, a quitté son emploi d’Ingénieur des Chemins de Fer à Paris, pour venir assister son père dans ses derniers jours. Il retrouve là, outre une situation qui lui parait anachronique (refus de la modernité, domaine laissé à l’abandon, écroulement d’un monde en voie de disparition) Clovis, le cocher, son ami d’enfance recueilli très jeune pour lui servir de compagnon. Mais les relations avec Clovis ne sont plus ce qu’elles étaient. Tant d’années ont passé, et Henri a tourné la page de la ruralité, sans vraiment s’en rendre compte.
Et rien n’est rationnel, logique tout à coup ; les évènements comme les comportements. Suicides, morts non naturelles, microcrises de société, Michel Ragon agence des faits d’époque pour servir son intrigue et faire de ce qui pourrait n’être qu’un roman à vocation historique un roman de chair et d’hommes.
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