Témoignage davantage que roman et témoignage dur, noir. Noir comme le riz dont il est question dans le titre, ainsi nommé parce que les assiettes de riz servies aux prisonnières au bagne de Poulo Condor étaient noires … de mouches !
Et pourquoi le bagne de Poulo Condor (une île au large de ex-Saïgon maintenant Ho Chi Minh City), me direz-vous ?
Parce que :

<>En 1968, la guerre du Vietnam bascule. La violence parvient à son paroxysme lors de l’offensive du Têt : Saïgon est à feu et à sang.
Au-delà de certains faits réels, j’ai tenté de donner à voir et à sentir le Vietnam de mon enfance. Ce roman m’a été en partie inspiré par l’histoire authentique de Tan, que j’ai connue au lycée, et de Tao, deux sœurs de quinze et seize ans arrêtées, torturées puis internées dans le bagne de Poulo Condor, au large de Saïgon, à la fin des années 1960.

Il y a donc de très durs passages, notamment au démarrage du roman puisqu’on commence avec les séances de torture auxquelles sont soumises les deux jeunes sœurs. C’est une véritable abomination, tempérée dans la suite du roman où Anna Moï s’emploie à faire passer ses sensations, visuelles, olfactives, sentimentales, qui lui viennent de son enfance au Vietnam. Mais bizarrement ça reste davantage sur un mode témoignage que sur un mode roman.
S’il est un pays qui aura souffert dans l’Histoire moderne c’est bien le Vietnam avec ses guerres successives contre la France, les USA puis brièvement contre la Chine puis le Cambodge ! Tout ceci dans la seconde moitié du XXème siècle.
Riz noir est le premier roman d’Anna Moï, elle avait publié des nouvelles auparavant. Il semblerait que les romans suivants soient moins noirs. Mais si l’histoire récente du Vietnam et ce pays et son peuple vous intéressent, alors il ne faut rater ce roman …