Caverne, les disparus du val
de Bernard Afflatet

critiqué par CC.RIDER, le 3 novembre 2015
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un agréable moment
Siméon Brocciante a décapité son père, sa mère, sa femme et ses deux enfants après avoir transformé ceux-ci en punching-ball et celles-ci en poupées gonflables. Trois gendarmes, le maréchal des logis chef Michel Crouzet, la suédoise de Strasbourg Marion Terboven et le « bleu bite » Josselin Cortignac ont mission de le convoyer de la prison de Nîmes à celle de Privas. Mais à la sortie d'un virage négocié trop vite, le fourgon cellulaire fait une embardée, quitte la chaussée et percute un arbre. Brocciante profite d'un moment d'inattention de ses gardiens pour disparaître à leur vue. Les battues pour le retrouver ne donnent rien. Vingt ans plus tard, l'évadé est toujours dans la nature et l'affaire enterrée. Mais elle obsède encore Josselin Cortignac devenu entre temps détective privé itinérant...
« Caverne » ou « Les disparus du val relève du thriller fantastique. Vaguement inspirée de la fameuse caverne de Platon, l'intrigue, avec ses mondes parallèles, ses disparitions incompréhensibles et ses failles dans l'espace-temps donne à fond dans le fantastique le plus échevelé ce qui ne pourra qu'irriter cartésiens et rationalistes et ravir tous les autres. Le volet « thriller » de l'affaire est nettement moins étoffé et c'est un peu dommage. Les « exploits » du monstre Brocciante, émule d'Hannibal Lecter, auraient mérité un large développement plutôt qu'une simple évocation. Les nombreux rebondissements et la fin assez surprenante font de la lecture de cet ouvrage un agréable moment si on fait abstraction d'un certain nombre de développements et de redîtes inutiles et de quelques petites lourdeurs narratives ou stylistiques. Il faut se montrer indulgent avec ce second roman d'un auteur dont l'originalité, l'imagination et la fantaisie méritent absolument le détour.