Violent Cases
de Neil Gaiman (Scénario), Dave McKean (Dessin)

critiqué par Lolita, le 8 novembre 2015
(Bormes les mimosas - 38 ans)


La note:  étoiles
Roman graphique ou comics ?
Violent cases est un roman graphique paru en 1992 (édition française), fruit de la collaboration de Gaiman et Mc Kean.

Il retrace un épisode de l'enfance du narrateur, on y reconnaît d'ailleurs aisément sous ses traits Gaiman, lorsqu'il avait 5-6 ans et qu'un malheureux accident domestique le conduisit dans les mains d'un vieil ostéopathe, ayant côtoyé Al Capone. Le praticien va alors se confier à lui.
Cette aventure met en évidence la réminiscence des souvenirs traumatiques vécus par les enfants.

Pourtant, ce récit d'intériorisation, servi par le duo Gaiman-McKean, où il est question de souvenirs enfouis, de mémoires et de métamorphoses m'a laissée de marbre.
J'y ai vu un comic brouillon, une collaboration qui m'a parue inaboutie et bien souvent inaccessible.
La surcharge graphique, propre à McKean, est tout simplement aveuglante.

A mon sens, une oeuvre à réserver aux amateurs du duo.
waouh la claque 8 étoiles

Dense dans la narration comme le graphisme.
Mon premier McKean acheté en soldes dans un grande surface à Londres parce que j'avais entendu dire que Gaïman était un auteur de fantasy.
Pour ceux qui ne connaissent pas Neil Gaiman c'est un auteur comics/livres qui aime explorer l'imaginaire (avec prédominance sur le mythologique) et le confronter au monde réel.
Quand à Dave McKean un graphiste hors norme mélangeant les techniques d'art graphique (dessins, peinture, collages photos ou matières...) avec des résultats époustouflants et indescriptibles. Ici les pages sont parfois comme des plaies, parfois des jouets ou bons. Le récit nous plonge dans une fracture mentale. Pas de trash mais un réaliste reflet de violence sans que la violence ne soit jamais une finalité ou un effet tape à l’œil. D'ailleurs ce n'est pas que cela ce sont les souvenir d'une personne.
Si ce que je dit peut paraître incompréhensible c'est simplement que Violent Cases est tout simplement indescriptible et poignant en quelques pages. Une expérience à vivre plus qu'un roman graphique ou Bédé. La force de l'art de McKean où Arkham Asylum est incroyablement dense (on y retrouve sa force pour mettre plonger dans une ambiance à des lieues de ce que dessin et peintures peuvent faire) est ici sublimée pour donner autre chose qu'une histoire.
Depuis peu McKean s'est mis à utiliser des techniques numériques (en plus des autres) et cela reste avec sa facture.

Magicite - Sud-Est - 46 ans - 21 septembre 2018