Zéro pour l'éternité Vol.3
de Naoki Hyakuta (Scénario), Sōichi Moto (Dessin)

critiqué par Fanou03, le 30 novembre 2015
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
Guadalcanal
La personnalité de Kyuzô Myabe, le grand-père de Kentarô et de Keiki, est encore entourée d’une grande part de mystère malgré les éclairages des vétérans qui ont côtoyé Myabe. Etait-il vraiment un patriote fanatique, comme le soutient un journaliste collègue de Keiki ? Pourtant le nouveau témoignage de Genjirô Izaki, qui a participé, au côté de Myabe, à la bataille de Guadalcanal, a plutôt l’air d’être en contradiction avec cette opinion.

Cet épisode aborde la question de la responsabilité des Japonais dans le conflit : les militaires tout d’abord, et les pilotes en particulier dont le fanatisme aurait débouché sur les opérations suicides, mais également les Japonais en général, aveuglés par leur obéissance à l’Empereur. Les auteurs se gardent bien de prendre position sur le sujet, mais le débat en tout cas est lancé, entre Kentarô, qui commence à toucher à la complexité de cette période, et Ryûji Takayama, un journaliste imbu de ses certitudes.

En contrepoint, le récit de Genjirô Izaki semble éloigné de tout point de vue idéologique. Le vieil homme, qui vit ses dernières heures, dépeint des pilotes dénués de fanatisme, mais animés par la volonté de se battre pour leur pays. L’absurdité de la bataille de Guadalcanal, pour les pilotes japonais (qui étaient obligés de faire un trajet de trois heures pour se rendre sur le théâtre des opérations), est également pointé du doigt.

La question de la mort, à travers la figure de Genjirô Izaki, vieil homme au crépuscule de sa vie, évoquant Guadalcanal, ainsi que la volonté farouche Kyuzô Myabe de survivre à cette guerre, hante profondément ce troisième opus.