La fin des temps
de Haruki Murakami

critiqué par Duncan, le 21 février 2004
(Liège - 43 ans)


La note:  étoiles
Licornes et shuffling
Un livre assez fascinant !

Deux histoires s'entrecroisent ( chapitre pair-impair ) pour se rejoindre d'une manière assez mystérieuse avouons-le à la fin du roman...

Pour la première, il s'agit des "aventures" assez étranges d'un informaticien de haut niveau aux prises avec d'un côté son train-train quotidien assez déprimant et de l'autre avec un complot fomenté par une association assez obscure ( c'est le cas de le dire puisque une bonne partie de l'histoire se passe dans un souterrain abritant un labo high-tech... ).

Pour l'autre, une ville fermée, peuplée de gens "sans ombre et sans coeur"... des licornes, des crânes qui rêvent, un gardien patibulaire et une forêt étrange...

Bref, un mélange constant entre rêve et réalité, terre à terre et surréalisme...

Moi j'adore ! Mais si vous cherchez un livre avec une fin "sensée", passez votre chemin !
La rencontre de deux mondes 10 étoiles

Deux mondes: l'un ancré dans la réalité met en scène un informaticien guidé dans les méandres de Tokyo par un homme étrange et une jeune fille rondouillarde de rose vêtue; l'autre, sorte de ville retranchée gardée par un mur infranchissable.
Le point commun de ces deux mondes est la licorne, animal onirique et fantasmé qui permet de relier deux récits enchâssés l'un dans l'autre.
Ce merveilleux roman de Murakami guide le lecteur sur le cheminement d'un homme vers un monde fermé, froid et sans retour. Une allégorie de l'acceptation de la mort peut-être mais en tout cas un chemin bercé de mots justes, de rêves éveillés et de plaisir réel.

Oxymore - Nantes - 52 ans - 9 novembre 2011


La conscience d'un homme 8 étoiles

mmmmm....

bien embêtant ce livre de Murakami. Après les 'Chroniques', je crois que c'est son bouquin que j'ai lu (j'en ai lu cinq) avec le plus de deuxièmes degrés, de sens cachés et de métonymies. A l'ombre d'une première lecture je dois m'avouer vaincu par la pluricité et la multiplicité des éléments connotatifs de ce livre. J'avais découvert bien vite que les deux narrateurs étaient liés (pour ne pas trop en dire!) et que le thème de la quête identitaire était omniprésente, mais les liens entre les deux narrations sont toujours relativement flous pour moi. Ces crânes de licorne, ces rêves, ces personnes dans la ville de la fin des temps.

Jamais n'ai-je douté du caractère cryptique de l'écriture Murakamienne, mais celui-ci me laisse un peu en dehors du récit. Une deuxième lecture, accompagnée d'un bloc-note s'impose je crois. Est-ce que je vous conseille la lecture? Peut-être pas si vous n'êtes pas complètement vendus à Murakami comme je le suis, mais si vous êtes un lecteur courageux et rigoureux, un ouvrage ardu mais gratifiant vous attend!

FightingIntellectual - Montréal - 42 ans - 23 décembre 2005


Un Japon déconcertant 9 étoiles

Deux narrations distinctes qui se succèdent tout au long des chapitres; les pairs, ce sont les tribulations d'un informaticien high-tech, dans un Tokyo relativement normal, les impairs celles d'un liseur de rêves anciens dans un monde clos, peuplé de licornes et d'habitants hors-normes...
On découvre peu à peu les choses, simultanément avec ces deux narrations, on les relie par tâtonnements, jusqu'à l'explication. On s'identifie énormément et on savoure au passage toutes les étrangetés et les inventions de ce beau roman, si décalé.
L'écriture de Murakami est formidable, tellement précise et pleine d'humour. J'ai été souvent désarçonnée par le contraste entre les évènements et les dialogues, cette façon de nommer les gens, et les observations pleines de finesse.
C'est surprenant et touchant, installant des atmosphères très différentes, mais toutes passionnantes.
Oui, vraiment, une magie se dégage de cet auteur, on ne peut qu'avoir envie de le lire à nouveau.

"... En général, je suis quelqu'un de plutôt sincère. Quand je comprends, je le dis clairement et, quand je ne comprends pas, je le dis aussi. Je ne laisse planer aucune ambiguïté. Je pense que la plupart des gens dans le monde où nous vivons, qui s'expriment de façon ambiguë, cherchent des ennuis inconsciemment, au fond d'eux-mêmes. Je ne peux pas penser autrement..."

Cuné - - 57 ans - 12 mars 2005