Cinq nouvelles extraordinaires
de Gustave Le Rouge

critiqué par CC.RIDER, le 3 janvier 2016
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Nouvelles horribles et fantastiques
Dans une taverne sombre, un homme en observe un autre qui a l'air particulièrement pitoyable. Mais plus il le regarde et plus cet individu lui semble familier... Le grand Répresseur Georgius préside à la mise au pas du peuple qui a eu le tort de se révolter. Avec lui, les pauvres vont être « définitivement humiliés, domestiqués pour des siècles »... A l'issue d'un repas bien arrosé, quelques notables évoquent de généreuses réformes susceptibles d'améliorer les conditions de vie du peuple. Un poète resté jusque là silencieux leur raconte une étrange légende normande... Deux marins rêvent à tout ce qu'ils pourront réaliser quand ils auront retrouvé l'or et les pierres précieuses cachés dans les flancs de l'épave du navire de Jules César coulé au large des côtes anglaises... Capturé par une tribu indienne, un explorateur est enfermé à l'intérieur d'une statue de pierre...
Ces « Cinq nouvelles extraordinaires » relèvent toutes de près ou de loin du genre fantastique et même de l'horreur avec un arrière-plan socio-politique affirmé pour au moins trois d'entre elles. Doté d'une plume de très belle qualité, Le Rouge sait en peu de pages dresser un décor, mettre en place des personnages et lancer une histoire qui bascule très vite du côté obscur. Émule de Jules Verne et de Paul d'Ivoi, ce prolifique auteur, malheureusement un peu oublié de nos jours, fut un des pères fondateurs de la science-fiction et du fantastique d'expression française et, à ce titre, inspira Blaise Cendrars. Le lecteur notera quelques erreurs ou approximations (en particulier dans la nouvelle sur les Aztèques) parfaitement excusables car dans l'esprit du temps. Ces textes qui n'ont pas pris la moindre ride peuvent parfaitement se lire encore aujourd’hui avec grand plaisir et même servir de référence à tous ceux qui veulent reprendre le flambeau de cette forme particulière de littérature.