Contes
de Maurice Leblanc

critiqué par CC.RIDER, le 5 janvier 2016
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Nouvelles policières
Lors de son passage en conseil de révision, Charles Ramel a la mauvaise surprise de se retrouver dans le plus simple appareil face à Paul Brancourt, l'amant de sa femme... François Herledent est un personnage falot, transparent qui n'intéresse personne et qui se voit comme un objet inutile et sans valeur. Devenu veuf, il se retire à la campagne où il n'est toujours rien... L'abbé Gallois dépose régulièrement de l'argent à la banque et en retire autant dans les semaines et les mois qui suivent... Deux vieux garçons, Auguste et Joseph Jumelin vivent sous le même toit. Gros et gras, Auguste est actif et travailleur. Sec et maigre, Joseph reste à la maison pour tenir le ménage. Le premier est libre penseur, le second catholique pratiquant... Un pauvre bougre de cambrioleur est surpris en flagrant délit dans un appartement dont le propriétaire vient de se suicider... Le poète Marescaux et le philosophe Chancerel n'ont pas obtenu le succès littéraire qu'ils espéraient. Ils sont amis et découvrent qu'ils aiment la même femme mais sous des aspects différents...
Ce recueil comporte 19 textes qui sont plus des nouvelles que des contes à proprement parler. Magnifiquement écrits, d'une concision et d'une efficacité remarquable, ils font penser immanquablement aux nouvelles de Guy de Maupassant tant la maîtrise stylistique et l'inspiration en sont proches. Même réalisme, même sens du détail révélateur et surtout même pessimisme sur la condition humaine. Là s'arrête la ressemblance car le lecteur trouvera un peu moins de fantastique chez Leblanc et nettement plus de policier. Plusieurs nouvelles traitent d'assassinats, de suicides et autres crimes de sang souvent étranges et surprenants, ce qui est tout à fait normal sous la plume du père d'Arsène Lupin. Ces textes publiés d'abord dans des journaux (entre 1892 et 1897) n'ont pas pris une ride. Encore aujourd'hui, on peut donc les lire avec grand plaisir.