Mémoires d'une geisha de Yuki Inoue, Kinu Yamaguchi
( Kuruwa no Onna)
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique
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Immersion...
Ce livre, que je me suis décidé à lire après pas mal d'hésitations vu que je pensais "tout" savoir sur le sujet, m'a transporté...
Car pour un occidental ( comme moi... et vous je suppose ;-) ) , c'est véritablement un monde très différent... Déjà le Japon en lui-même est dépaysant, mais au sein du Japon, la "société des geishas " ( okiya ) est encore bien plus particulière ! ( et sujette à illusions et fantasmes divers )
Alors oui, bien sûr, j'avais lu des ouvrages tout à fait généraux sur le sujet, présentant dans les grandes lignes les fêtes, coutumes etc. qui se pratiquaient à la "glorieuse" époque des geishas ; mais ici, c'est de l'intérieur que l'on "vit" la chose !
A travers les yeux de Yamagushi Kinu vendue à 8 ans par son père, alcoolique sans ressources, nous découvrons outre toutes ces coutumes, les détails, beaucoup plus émouvants finalement, de la dure vie de ces jeunes femmes...
Une anecdote m'a beaucoup touché: quand Kinu raconte comment elle fut émue quand un prisonnier russe ( le livre se déroule en partie durant la guerre entre la Russie et le Japon au début du XXè ) la félicite pour une danse qu'elle vient d'exécuter ( les soldats russes étaient autorisés à se balader en ville pendant certaines heures ) en l'appelant "Odjosan"... "Mademoiselle"... Elle s'en souviendra toute sa vie : "Mademoiselle" ( le prisonnier russe ne se rendant sans doute pas compte à quel point ce simple mot porte en lui une telle charge émotionnelle )
Bref, une vie très dure, faite de renoncement et de sacrifice ( l'initiation sexuelle étant une épreuve dont toutes les geishas se souviennent avec dégoût, maudissant l'homme choisi pour leur faire subir "ça" )... Mais aussi de plaisirs, de joies et de fêtes !
Le tout est ponctué de photos retraçant l'évolution "physique" de la jeune femme au sein de l'okiya... d'apprentie à "mère"...
Les éditions
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Mémoires d'une geisha [Texte imprimé] [Kinu Yamaguchi] [recueilli et éd. par] Inoue Yuki trad. du japonais par Karine Chesneau
de Yamaguchi, Kinu Yamaguchi, Kinu (Editeur scientifique) Chesneau, Karine (Traducteur)
Editions Philippe Picquier / Picquier poche (Arles).
ISBN : 9782877303347 ; 8,60 € ; 23/04/1999 ; 279 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (4)
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L'univers révoltant des Geishas
Critique de Jordanévie (, Inscrite le 27 septembre 2022, 49 ans) - 20 mars 2023
Le vocabulaire peut sembler rébarbatif si l'on ne connaît pas celui utilisé au Japon.
Geisha ou prostitution : Dilemme...
Comment répondre à ça alors que les Geishas font partie des mœurs et coutumes ancestrales et immuables...
Comment peut-on à l'heure actuelle consentir que le fait de perdre sa virginité alors que l'on est qu'une enfant et de surcroît par des hommes beaucoup plus âgés est un acte normal ?
On parle de dépucelage contraint ou consentant !!! A voir tellement c'est dérangeant...
Malheureusement c'est une étape obligatoire pour accéder au rang de Geisha.
De plus, établir un contrat pour vendre son enfant est choquant.
L'auteur nous fait découvrir dans son livre l'univers des Geishas, comment y parvenir, y vivre et y survivre.
A travers les mémoires de son héroïne, nous assistons aux pratiques des Geishas.
Biographie très riche et émouvante
Critique de Fanyoun06 (, Inscrite le 19 août 2008, 55 ans) - 10 mai 2009
La trame de l'histoire est citée ci-dessus dans la quatrième de couverture, je ne m'y attarde donc pas.
Yuki Inoué a recueilli le témoignage de Kinu qui avait 84 ans. C'est donc au début du XIXème siècle que débute le récit de cette gamine qui, dès l'âge de huit ans, va apprendre pendant de nombreuses années le dur métier de geisha. Histoire bouleversante et fidèle au témoignage de Kinu, elle est en outre très riche information : le parcours des geishas y est décrit sans fioriture, sans mélo, le tout sur un fond sur un fond historique et l'évolution de ce métier qui perd peu à peu de son "prestige". Instructif, courage, révolte et résignation sont les adjectifs que j'utilise pour décrire ce roman.
Geisha ou Geiko signifie "quelqu'un qui pratique ou vit par le gei (l'art)", ou plutôt les arts. Les arts musicaux : le jeu du shamisien (instruments à corde), du tambour, de la danse et du chant traditionnel et les autres : la cérémonie du thé, de la calligraphie et de la conversation.
Dans les Okiyas, régentés par les Okamisan (mère qui tient la maison), vivent les geishas, les maikos (titre attribué à partir de 17 ans) et les tamagos (jeunes filles en apprentissage). Le roman de Inoué nous apprend que l'habillage, le maquillage, la manière dont sont attachés les cheveux ont leur importance, tout est codifié.
Les maikos, généralement vendues par leurs parents, subissent un apprentissage qu'elles mettront des années à rembourser car excessivement chers : les leçons, l'apprentissage des arts, les kimonos (d'où le travail de servitude auquel devra se plier pendant de nombreuses années la future geisha afin de rembourser sa dette. La plupart d'entre elles espérait rencontrer leur dana, leur protecteur : un homme qui leur fournirait kimono et argent, parfois même le remboursement de leur créance, en échange de faveurs sexuelles. Il est dit que les geishas ne sont pas des prostitués bien que leur virginité se négociait et s'achetait à prix d'or selon la beauté de la jeune fille, on appelle cela le mizuage, l'histoire de Inoué semble nous indiquer le contraire. La différence étant que les geishas, outre des objets de plaisirs, étaient des artistes accomplissant leurs arts avec perfection, à l'inverse des prostituées qui ne sont là que pour... je ne vous fais pas un dessin.
Ces mémoires qui nous livrées par l'intermédiaire de Yuki Inoué retranscrivent simplement une condition, une vie, des faits.
Je vous encourage vivement à lire cette oeuvre mais si vous souhaitez du romanesque, passez votre chemin et choisissez plutôt le roman de Golden. Moi, j'ai de loin, de très très loin, préféré celui-ci.
Plus intéressant que passionnant
Critique de Mallollo (, Inscrite le 16 janvier 2006, 42 ans) - 15 octobre 2008
Cela dit, je ne le recommanderais pas spécialement pour son intrigue (j'ai trouvé le début plutôt lent) ou son écriture que j'ai trouvée neutre et effacée (encore que je ne l'ai lu ni en version originale, ni en français).
Bref, un bon - long - moment passé à "découvrir en s'amusant" le monde des geishas, mais certainement pas le coup de coeur auquel je m'attendais...
Nota: j'aime voir les films après avoir lu les livres dont ils sont tirés, et je suis curieuse de voir ce que ça donne!
Une histoire pleine de charme
Critique de Babsid (La Varenne St Hilaire, Inscrite le 8 mai 2006, 37 ans) - 2 septembre 2008
Le lecteur vit épisode par épisode sa vie dans le quartier des « filles-fleurs ». Ses arcanes sont complexes et le métier codifié à l’extrême. Le Japon du début du siècle dernier est rythmé par les fêtes et les coutumes.
Cette femme a connu une enfance pauvre, la gloire, l’amour, la peine mais a tout traversé. Ce ton de la confidence est étrange et touchant.
J’ai ouvert ce livre après avoir vu le fameux film du même nom, ce même si ce n’est pas cette histoire qui l’a inspiré. Et bien m’en a pris, l’histoire est réaliste et très prenante.
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