Les nuits de la Saint-Jean
de Viveca Sten

critiqué par Hcdahlem, le 6 février 2016
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Les nuits de la Saint-Jean… font ressurgir le passé
Après La Reine de la Baltique (2013) et Du sang sur la Baltique (2014), voici la troisième traduction française des cinq tomes déjà parus mettant en scène l'inspecteur Andreasson et l'avocate Nora Linde. On peut rassurer d’emblée les inconditionnels de Viveca Sten, Les Nuits de la Saint-Jean est aussi bon que les précédents. On peut aussi rassurer tous ceux qui ne sont – pas encore – familiers de l’œuvre de la romancière suédoise : ils peuvent découvrir son univers avec ce roman qui peut se lire indépendamment des autres.
C’est avec l’émission de télévision «Avis de recherche», qui fait appel aux téléspectateurs pour essayer de trouver des indices dans des enquêtes irrésolues, que s’ouvre cet épisode. Le présentateur y explique que « Lina Rosén a disparu par une sombre nuit de tempête sur la petite île de Sandhamn, aux confins de l’archipel, qui abrite à peine cent vingt habitants, mais accueille cent mille visiteurs chaque année.»
Une fois posé le décor, il ajoute «La dernière fois que les parents de Lina ont vu leur fille en vie, c’est le vendredi 3 novembre dernier. Elle se rendait chez une amie au sud-est de l’île. Elle serait repartie à vélo pour rentrer chez elle vers dix heures du soir. Après elle disparaît sans laisser de traces. Malgré les recherches de la police, elle n’a jamais été retrouvée.»
En fait, comme souvent dans ce type d’enquête, il faudra attendre une découverte inopinée pour qu’enfin les choses bougent : des enfants, dont ceux de Nora, mettent au jour un morceau du corps de la fillette lors d'une partie de cache-cache.
L’enquête, qui était en sommeil jusque là, peut reprendre. La police scientifique, le légiste et l’équipe de Thomas Andreasson prennent la direction de l’archipel et interrogent les enfants, les voisins et les membres de la famille. Petit à petit de nouveaux éléments se font jour.
Viveca Sten a toutefois choisi de construire son thriller en deux parties. Parallèlement à cette enquête, elle nous raconte l’histoire d’un enfant martyr, rudoyé par son père et qui a même failli mourir de ses mauvais traitements. Gottwald devra s’enfuir de l’île et abandonner Karolina, la jeune fille aux longues nattes brunes qu’il aime ardemment, pour échapper à la folie de son géniteur.
Bien entendu, le deux récits vont finir par se rejoindre. On découvre alors comment la géographie et le climat agissent sur les habitants, combien le poids de la religion luthérienne peut entraîner de dérives, combien la solitude, surtout lorsqu’elle s’accompagne de conditions de travail très difficiles, peut forger des caractères intransigeants et hostiles.
Une histoire comme il ne peut en arriver que dans ces pays du Nord en quelque sorte. Mais une histoire qui vous fera sans aucun doute frissonner de plaisir lorsque vous la lirez.
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La rancune se transmet entre générations 8 étoiles

Bon, comme toujours avec Viveca Sten, elle s'éloigne de l'enquête policière pour s'attarder sur les tourments familiaux du duo vedette. Nora est empêtrée dans un divorce avec Henrik. Sa belle-famille veut lui mettre des bâtons dans les roues. Thomas, lui, voit revenir son ex avec qui il avait divorcé suite au décès de sa fille. + d'autres habitants de l'île de Sandhamn qui ont tous leurs problèmes personnels.

Ajoutons à cela des flashbacks tous les deux chapitres sur la triste histoire de Thorwald dans la Suède des années 1920 élevé à la dur par son père. Évidemment, le passé aura un lourd impact sur les événements récents à Sandhamn. Il en sera même la clé.

Ces allers-retours ne m'ont pas dérangé. J'ai trouvé Les nuits de la Saint-Jean plus réussi que Du Sang sur la Baltique et La Reine de la Baltique. C'est toujours passionnant de voir ces vieux secrets de famille remonter à la surface entre parents violents ou résignés, éducation d'un autre temps, amour impossible. Et il y a toujours chez Viveca Sten une colère vis à vis des privilégiés que l'argent et leur position sociale permettent de tout acheter.

Incertitudes - - 40 ans - 2 mars 2024


Tout bonnement chiantissime 1 étoiles

La présentation de ce roman par Hcdahlem est comme la quatrième de couverture : alléchante car centrée uniquement sur la mince intrigue policière. Or, le côté polar du roman ne représente que dix à vingt pour cent du livre (la partie émergée de l'iceberg ?). Pour le reste, l'auteur s'étend laborieusement sur la dérive d'un couple après le décès accidentel de leur fils unique, sur le pétage de câble d'une quadragénaire apprenant la liaison de son mari avec une jeune infirmière, sur les retrouvailles du flic en titre et de son ex qui se demandent s'ils ont bien fait de se quitter, sur l'échec d'un couple des années vingt après l'hyper baby-blues de la femme et les répercussions sur l'enfant, etc. Le tout englué dans une psychologie de bazar mal assimilée et régurgitée approximativement ! Un problème de couple Viveca Sten ?!
Et évidemment, on ne se doute à aucun moment que le passé et le présent puissent avoir une quelconque corrélation.
Côté écriture, je ne sais pas pour la V.O., mais la traduction française est plus que basique avec de nombreux mésusages et un vocabulaire réduit.
Bon j'ai récupéré ce roman lors d'un échange de livres entre voisins, je serai plus circonspect la prochaine fois …

Homo.Libris - Paris - 58 ans - 30 avril 2019


Problèmes conjugaux trop présents 7 étoiles

Avec Les Nuits de la Saint-Jean, son troisième roman, l'auteure nous projette une fois de plus sur l'île de Sandhamn pour nous faire retrouver ses personnages fétiches l'inspecteur Thomas Andreasson et son amie Nora Linde.

Nora qui apprend que son mari la trompe part se réfugier dans sa maison de Sandhamn avec ses enfants. C'est en jouant à cache-cache dans la forêt que l'un de ses fils se prend le pied dans un trou. Un trou contenant un sac plastique noir dans lequel se trouve un bras humain. Thomas Andreasson dépêché sur place avec sa collègue Margit relie immédiatement cette affaire avec la disparition quelques mois plus tôt d'une jeune fille Lina Rosèn.

L'enquête avance lentement, entrecoupée avec les problèmes conjugaux de Nora, les retrouvailles de Thomas avec son ex-femme, leurs introspections à tous deux, et un récit parallèle qui nous transporte dans le passé. Ces retours dans le passé nous plongent au début du 20ème siècle et nous font découvrir la vie d'un enfant martyr victime d'un père convaincu que la justice de Dieu doit s'appliquer en toutes circonstances. Des scènes fortes qui nous font découvrir la dureté de la vie difficile de cette époque. Et s'il ne semble pas y avoir de corrélation entre les faits entre ces deux époque c'est au dénouement qu’apparaît le lien comme il est habituel dans la manière de procéder de l'auteure.

L'intrigue avec une histoire de vengeance manque d'originalité et passé le suspense du début l'affaire est presque au point mort : les recherches n'avancent pas tout comme les interrogatoires qui n'apportent rien de concret. L'histoire familiale de deux protagonistes principaux reléguant presque l'enquête à un rôle secondaire. Quant au dénouement c'est une fois de plus Nora qui va solutionner la situation avec un détail presque banal.

Si l'ambiance hivernale est plutôt bien réussie, il n'en est pas de même avec les protagonistes principaux qui se révèlent fades et peu attachants. Le côté policier de l'inspecteur ne prenant pas assez le dessus sur les côtés annexes du récits quant à sa collègue, elle n'est pas du tout mise en avant. Les personnages du passé apparaissent plus travaillés et le lecteur se focalise plus sur ce récit alors qu'en principe c'est l'enquête qui devrait occuper le premier plan.

Malgré cela la narration de l'auteure faite de chapitres courts et d'alternance passé-présent offre une bonne dynamique de lecture.

Au final un roman policier pas inintéressant et sans prise de tête qui permet tout de même de passer un bon moment de lecture.

Goupilpm - La Baronnie - 67 ans - 29 juillet 2018