Block 46
de Johana Gustawsson

critiqué par Ayor, le 26 février 2017
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Bien, sans plus
Ce roman traite deux histoires, l’une étant contemporaine, et l’autre se déroulant en 1944 à l’époque des camps de concentration Et c’est dans celui de Buchenwald, en 1944, que l’auteur s’attache à coucher sur le papier plusieurs chapitres, n’hésitant pas à décrire des scènes abjectes dans lesquelles les prisonniers subissent les pires vilenies.

Bien évidemment le lien entre ces deux histoires se dessine au fur et à mesure de l’avancée du récit, dans lequel interviennent plusieurs enquêteurs des pays où ont lieu les meurtres, à savoir la Grande-Bretagne et la Suède. On peut d’ailleurs noter la coopération des différentes polices quand il s’agit de stopper les pires individus.

En dehors de ces aspects, l’œuvre est sympa à suivre, mais ne marque pas le genre, loin s’en faut; c’est plutôt un roman qui sitôt lu, sera bien vite rangé et oublié. Il ne se démarque pas suffisamment d’autres pour surprendre ou captiver outre mesure le lecteur.
Si vous aimez le noir très, très noir 6 étoiles

En Suède, l'amie d'Alexis est retrouvée morte le soir qui devait signer sa consécration en tant que designeuse pour une marque de renom. A Londres, Emily Roy, profileuse, enquête sur une série de meurtres sur des enfants. Or le cadavre de la morte présente des mutilations très similaires à celles des enfants. Il n'en faut pas plus pour que la profileuse soit envoyée à Falkenberg. Si vous ajoutez à ce maelström des événements remontant à 1944 au camp de concentration de Buchenwald, et qu'évidemment ce fil aussi du mystère est lié à l'enquête, vous obtenez un thriller dense et finalement prenant. Finalement, oui, malgré un début qui a peiné à m'absorber : si les descriptions sont vivaces, frappantes surtout dans le glauque, Johanna Gustawsson pèche dans la peinture de ses personnages principaux. On leur devine un passé trouble, des failles, des affinités pour certains qui ne sont guère expliquées ni exploitées, mais l'auteure nous laisse partiellement dans l'ombre et cela devient gênant si, comme moi, vous avez besoin sinon de vous identifier, du moins d'entrer un minimum en empathie avec ceux qui portent l'histoire.
Au bout du compte, la lecture est plutôt plaisante (pour qui aime le noir, très noir et ne craint pas les scènes "graphiques" comme disent les anglo-saxons). En revanche, je vous déconseille toutefois la version audio du roman, ponctuée de trop de fautes de lecture et autres liaisons maltapropos pour servir correctement l'histoire.

Missef - - 58 ans - 24 août 2021


Enquêtrices pas convaincantes. 6 étoiles

Linnéa, une créatrice de bijoux, ne se rend pas à la présentation de sa dernière collection organisée à Londres chez Cartier. Ses amis, inquiets, préviennent la police suédoise où elle a l'habitude de séjourner. Le corps énucléé, larynx sectionné, gravé d'un étrange Y, est rapidement retrouvé près du port de Falkenberg où elle possédait sa maison, dissimulé sous une barque. Alexis, une romancière spécialisée dans les biographies de tueurs en série, et amie de la victime alertée par la police locale se rend sur place. Elle est bientôt rejointe par Emily, une profileuse de Scotland Yard qui enquête sur deux meurtres de jeunes enfants à Londres et présentant la même mise en scène. Les deux femmes qui se sont rencontrées trois ans plus tôt sur une autre affaire vont unir leurs forces à celle de la police locale pour démasquer le coupable.

En parallèle de l'avancée lente de l'enquête, l'auteure nous fait suivre la vie d'un jeune interne en médecine, Erich Ebner, interné pour ses inclinaisons communistes, dans le camp de concentration de Buchenwald.

Même si l'on devine rapidement le lien entre les deux périodes, l'intrigue est bien orchestrée, alternant le présent et le passé. L'on suit également sur quelques passages le tueur en action, mais surtout psychologiquement au travers de ses réactions, ses pensées, sa satisfaction à s'émanciper du schéma qui lui était tracé.

L'enquête qui étudie toutes les pistes possibles, et plus précisément dans l'entourage proche de la joaillière, alterne principalement entre les deux protagonistes principales, en de courts chapitres, sans temps morts, qui parviennent à tout de même donner un peu de rythme à un récit un peu lent et long dans certains passages.

En ce qui concerne l'équipe d'enquêteurs, on n'échappe malheureusement pas pour les trois principaux aux clichés habituels. Tout d'abord on a droit au sempiternel flic machiste, grande gueule, imbu de sa personne qui n'a pas compris la sanction qui lui a été infligée par sa précédente hiérarchie. Ensuite, l'auteure se complaît dans le morbide avec la romancière qui a axé sa vie sur les serials-killers malgré ce qui lui est arrivé dans sa vie. Quant à la profileuse, elle traîne elle aussi une casserole et agace sérieusement le lecteur dans ses manières d'agir, et sa petite manie redondante. L'auteure est totalement passé à côté des personnages les plus intéressants, à savoir le Commissaire et le Super intendant ne sont pas du tout exploités, tout comme les enquêteurs secondaires qui agissent trop dans l'ombre. L'histoire, déjà peut être un peu trop axée sur le macabre, est de ce fait rendue encore moins intéressante à suivre. L'auteure a trop insisté à certains moments sur le sensationnel que le crédit perd de sa crédibilité. La scène de torture finale n'était peut-être pas nécessaire : à trop vouloir en faire on n'arrive pas à atteindre le but qu'on s'était fixé.

Hormis la scène de torture le dénouement est intéressant à suivre de l'identité du tueur à sa confrontation avec les deux enquêtrices en prison. C'est certainement le meilleur passage du récit.

Au final on sort de cette lecture avec un avis mitigé, certes pour un premier roman il y a du bon, mais l'on n'échappe pas non plus à certains écueils.

Goupilpm - La Baronnie - 67 ans - 4 novembre 2017


Bien, mais sans plus... 7 étoiles

J'ai rajouté trois petits points au titre de la critique de Ayor pour ne pas être accusé de "plagiat" ! En effet, sa critique résume exactement mon point de vue.
Merci pour le travail.

Usdyc - Bruxelles - 68 ans - 28 mai 2017