La reine de la Baltique
de Viveca Sten

critiqué par Anna Rose, le 19 juin 2017
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Un air de déjà vu
Camilla Läckberg en moins bien. On retrouve l'esprit suédois avec un policier beau et intelligent, une amie d'enfance mère de famille, un chef ronchon et les paysages des îles autour de Stockholm. Un mort, puis deux, enfin trois. L'enquête avance péniblement, on s'ennuie même parfois avec ces policiers qui ont l'air d'avoir tout leur temps pour résoudre des meurtres. Cependant, l'histoire se tient, le suspense est là: un bon polar pour cet été, à lire sur la plage ou ailleurs, les doigts de pied en éventail.
La nouvelle reine du polar suédois ? 6 étoiles

Viveca Sten marche sur les plates-bandes de Camilla Läckberg. Des secrets de famille. Un commissariat avec des membres bien sympathiques quoique parfois un peu ridicules. Les paysages de la Suède et plus particulièrement l'île de Sandhamn près de Stockholm et son phare imposant particulièrement mis en valeur.

Comme ses personnages (surtout Nora) sont tiraillés par des problèmes conjugaux ou familiaux, je trouve que, par moment, elle en oublie un peu son enquête policière.

Thomas Andreasson est néanmoins sympathique. C'est un bon policier et son idylle naissante avec Carina est mignonne. Il faudra voir comment elle évolue. Pareil pour Nora et son mari Henrik.

Incertitudes - - 40 ans - 5 février 2024


Dans la tradition nordique 8 étoiles

Ce premier roman de l'auteur nous fait découvrir le début des aventures de Thomas Andreasson inspecteur de police récemment intégré à la section criminelle de Nacka, transfuge de la police maritime..

Lorsqu'un corps est découvert sur la plage de l'île de Sandham, en plein mois de juillet, période de vacances, la police criminelle dépêche l'inspecteur Adreasson, originaire de cet archipel d'îles du sud-est de la Suède. La noyade de cet homme Krister Berggren semble naturelle. Mais lorsque le corps de Kicki Berggren cousine et seule parente de Krister est retrouvée sans vie sur la plage de l'île, tout change.

Si l'on assiste en tout début de roman à la découverte du premier cadavre, l'intrigue est assez lente à se mettre en place. En effet, à l'instar des auteurs nordiques, l'auteure prend son temps pour poser son décor et présenter ses protagonistes principaux.

Tout de suite, l'ambiance du roman se met en place : au côté tragique de la découverte d'un cadre, l'auteur nous décrit le cadre paradisiaque de cet archipel, ainsi que la qualité de vie de ses habitants permanents affectés par le tourisme de plus en plus tentaculaire.

Puis l'on découvre les protagonistes principaux, d'une part un inspecteur torturé, que la vie n'a pas épargnée : divorcé suite à la mort subite du nourrisson de sa fille à trois mois. Bien qu'il commence doucement à reprendre goût à la vie, c'est un personnage bien nordique que nous offre l'auteure, replié sur lui même, malheureux et ne s'intéressant qu'à son travail, ce qui le rend de suite attachant. Son amie d'enfance, juriste dans une banque, une femme débordée par une vie de famille un peu envahissante, qui se pose beaucoup des questions sur elle-même et sur son rôle dans la société. Un personnage qui se révèle au fil des pages un peu trop énervant avec sa phase existentialiste. Puis on ne peut pas malheureusement éviter la jeune stagiaire énamourée qui n'a que d'yeux pour le beau policier et que bien entendu lui ignore. Même si on peut les trouver quelques peu caricaturaux et un peu creux au début, sans surprises, finalement on les trouve plutôt sympathiques malgré une psychologie qui a un air de déjà vu.

L'enquête est bien construite car l'auteur prend le temps d'intégrer chaque élément aux événements quotidiens de l'île ce qui les rend plus crédibles et au fil des pages plusieurs scénarios possibles se dessinent : affaire de trafics d’alcool ou de drogue, affaires de famille, ou simple coïncidence… Thomas rencontre certaines difficultés par moments et l'enquête piétine parfois du fait que l'on se trouve sur une île et que les gens sont un peu réticents à livrer des secrets à un étranger. La conclusion s'avère toutefois un peu trop rapide par rapport au rythme de l'enquête qui malgré quelques rebondissements est un peu lente. La narration des dernières pages donne l'impression que l'auteure avait hâte d'en terminer.

Le style de l'auteure est un peu trop simple, mais elle parvient à maintenir le suspense grâce à des changements de point de vue et à l'emploi de certaines ellipses narratives qui permettent au lecteur de se forger son opinion entre les scènes cruciales. Les chapitres sont courts ce qui donne malgré la lenteur de l'enquête une dynamique plutôt satisfaisante.


Au final un livre plaisant pour un premier roman même si l'ambiance n'est pas aussi sombre que dans les ouvrages d'autres auteurs nordiques.

Goupilpm - La Baronnie - 67 ans - 25 juin 2017