Ecoute-moi de Margaret Mazzantini
( Non ti muovere)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
Moyenne des notes : (basée sur 12 avis)
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Emotion troublée...
J'ai beaucoup de mal à donner mon avis sur ce roman, parce que je suis partagée. Dès le départ, j'avais un sentiment de nausée: l'accident de scooter, la jeune fille entre la vie et la mort (je passe les détails techniques médicaux et chirurgicaux loin de mes préoccupations de lectrice moyenne) et cet homme qui nous livre son histoire à la fois bouleversante et écoeurante.
Il replonge dans un passé où sa fille n'existait pas encore, pendant un été où il fait la rencontre d'une jeune femme, Italia. Décrite comme n'étant ni belle, ni désirable, habitant un lieu lugubre, au coeur d'un 'bidon-ville', cette femme va pourtant l'embarquer dans une étrange histoire de corps, de coeur, d'envie et de désir... Le narrateur nous livre le récit d'une aventure qu'il juge dégoutante et inexplicable, il se juge coupable d'une liaison qu'il ne souhaitait pas, dont il avait honte de désirer. Italia est une jeune femme pitoyable, "laide et vulgaire", et pourtant il est obnubilé par elle. Lassé d'un mariage presque conventionnel, devenu sage et oppressant, il aimerait fuir sa femme, qui ne lui convient plus. Et puis, l'indésirable va survenir : l'intolérable, l'invraisemblable. L'homme va subir son destin, à contre-coeur...
On suit donc son long monologue, tandis que sa fille de quinze ans se fait opérer, l'opération de la dernière chance. Seul dans le couloir, ce père se confie comme jamais auparavant et dévoile un "mea-culpa" qui nous touche difficilement.
Paradoxalement, cette histoire m'a captivée et ennuyée. L'ambiance malsaine de la liaison entre Italia et le narrateur m'a parue trop oppressante et étouffante. Sort-on vivant de cette lecture ?.. Moi j'ai été abasourdie et j'avais du mal à comprendre et pardonner cet homme.
Pourtant, ce livre reste à découvrir. C'est toujours ennuyeux "les tapages médiatiques" car les attentes sont souvent faussées. Ce fut le cas, pour moi. D'autre part, après avoir lu que ce film allait être porté à l'écran, j'ai vraiment du mal à imaginer l'actrice Penelope Cruz dans le rôle d'Italia.. Mais ça, c'est mon avis personnel.
Les éditions
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Écoute-moi [Texte imprimé] Margaret Mazzantini trad. de l'italien par Vincent Raynaud
de Mazzantini, Margaret Raynaud, Vincent (Traducteur)
R. Laffont / Pavillons (Paris. 195?)
ISBN : 9782221096543 ; 0,09 € ; 15/01/2004 ; 324 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (11)
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Troublant miroir
Critique de Silex (dole, Inscrit le 13 mars 2011, - ans) - 5 novembre 2012
Ce qui me trouble le plus est que ce livre est écrit par une femme et qu'il parle avec grande profondeur et perspicacité de l'histoire d'un homme. Il s'agit d'une histoire somme toute banale mais narrée dans un moment que personne ne souhaite vivre. Autre fait troublant: je suis chirurgien...
J'ai aimé ce livre tout en le détestant, peut être comme le personnage principal a aimé Italia tout en la détestant ou en se détestant?
Je ne sais pas quoi en penser mais je suis très troublé.
Pour ceux que le côté médical a pu choquer je peux vous assurer que tout est crédible sauf la fin et je me demande comment il ne s'est pas rendu compte plus tôt que l'amour de sa vie était en train de mourir d'une péritonite? Là c'est le chirurgien qui parle, pas l'homme amoureux et c'est bien là le problème.
Drôle d'histoire à la fois banale et très remuante.
Emouvant
Critique de Luce33 (, Inscrite le 29 mai 2011, 45 ans) - 1 septembre 2011
Chirurgien, mais anéanti par l'angoisse de la perdre et impuissant à l'opérer, c'est l'occasion pour lui de revenir sur une période trouble de son existence, pendant que la vie de sa fille est suspendue à un fil, sur la table d'opération, juste de l'autre côté de la porte.
Le ton est juste, intime et sans concession. La tension monte et accroche le lecteur dans cette angoisse diffuse qui renvoie le père à ses petites lâchetés passées. Une plongée dans la vie d'un homme imparfait, mais humain.
J'ai adoré
Critique de Enparenthese (, Inscrite le 5 décembre 2010, 49 ans) - 5 décembre 2010
Moi je l'ai trouvé passionnant, touchant. L'humanité face à ses contradictions, ses ambivalences, ses mauvaises manières. L'histoire d'un homme dérouté qui fuit dans les bras d'une prostituée si touchante. Des flash backs bien réussis qui donnent de la matière et du rythme. C'est un de mes livres préférés car il touche profondément. On a du mal à reprendre un nouveau livre juste après. J'étais bien triste de le terminer. Mais je ne le relirai sous aucun prétexte, trop peur de ne pas retrouver ce moment de douce dureté.
Le portrait d'un homme qui a du mal à s'aimer
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 18 mai 2008
- dès son enfance entre l’envie qu’il a de fréquenter les enfants du quartier populaire et l’interdiction maternelle qui lui en est faite
- entre son épouse Elsa, belle et brillante et sa maîtresse Italia, « blafarde, déprimante »
- entre ce qu’il appelle paradoxalement « la vraie vie, clandestine » avec Italia et la vie « parallèle, sans ciel » avec Elsa
- entre l’attraction et la répulsion qu’exerce sur lui Italia « le corps ne peut aimer ce que l’esprit méprise »
- entre le souvenir de l’enfant accepté mais disparu et la présence d'Angéla « Je l’ai vu grandir à tes côtés comme un jumeau malchanceux »
Un homme qui tombe le masque , fait le bilan de sa vie et au chevet de sa fille mourante se confesse à cet enfant non désiré mais qui a réorienté son destin dans le sens du retour à la norme « tu es apparue dans cette maison le soir où j’avais décidé de la quitter et tu n’as fait qu’une bouchée de mon destin ……..Petite mouche innocente »
Ce monologue intérieur produit sur lui un effet libérateur et thérapeutique « maintenant , je sais, c’est toi qui m’opères » et se double, comme dans une succession de poupées russes, d’autres confessions- parenthèses destinées à Italia, à Elsa ou à ses confrères .
C’est ce portrait d’un personnage humain, qui souffre par son présent, et d’un passé marqué par la transgression d’un interdit social, qui m’a intéressée dans ce roman, beaucoup plus que la relation violente, animale d’un chirurgien avec une femme qui n’est pas son genre
Prix Premio Strega 2002
Critique de Véro lé la (, Inscrite le 5 février 2006, 53 ans) - 18 mars 2006
Confidences d’une passion ravageuse et culpabilisante
Critique de Voni (Moselle, Inscrite le 1 septembre 2005, 64 ans) - 20 janvier 2006
Dans cette insoutenable attente, rongé par sa propre ambivalence et une forte culpabilité, il livre les affres de sa vie dans ce long monologue adressé à sa fille en salle d’opération. Seize ans plus tôt, malgré sa parfaite réussite sociale et sentimentale, il s’est éperdument épris d’une jeune femme, Italia, au physique ingrat et à l’univers fondamentalement opposé. Une passion tumultueuse et dévorante qui exorcisait sans doute une enfance oppressée, vécue auprès d’une mère surprotectrice qui l’a isolé du monde extérieur, lui interdisant même les jeux et les camarades dont il rêvait.
Ainsi, dans cette aventure extraconjugale, il recherchait la moelle du jeune homme téméraire qu’il aurait voulu être et dont il a été frustré. Aller retrouver Italia l’avait rendu totalement dépendant de sa propre lâcheté. C’était uniquement en sa compagnie qu’il se sentait en harmonie avec lui-même alors qu’actuellement il a toujours du mal à s’aimer et qu’il survit malgré le profond désamour de sa personne.
C’est un livre très fort, violent parfois et sombre, écrit avec une plume magnifique qui ne languit pas. Il est vrai qu’une forme d’ambiguïté indéfinissable demeure après la lecture. C’est surtout la vocation de cette liaison qui me rend perplexe même s’il est certain que raison et passion vont rarement de pair. Quant au physique d’Italia, n’est-ce pas celui-là même qui justement a si fortement attiré Timotéo ? Alors ce qui peut effectivement mettre mal à l’aise dans cette histoire, ne serait-ce pas la suspicion d’une instrumentalisation de cette relation ?
Abus ? Passion ? Thérapie ?
Pour ma part, je n’étais au courant ni de l’immense succès de ce livre en Italie ni de son adaptation au cinéma. Le film “A corps perdus”, réalisé par Sergio Castellitto (époux de l’auteure), est sorti en France en début 2005 avec Pénélope Cruz dans le rôle d’Italia. Surprenant ! Preuve peut-être que son physique décrit dans le roman pouvait être vraiment secondaire.
confession dérangeante
Critique de Trefoil (Mons, Inscrite le 12 février 2004, 55 ans) - 26 octobre 2005
Je suis dégoûtée par l'histoire d'amour de cet homme avec cette femme si rebutante et je suis à la fois captivée par ce livre. J'ai eu plusieurs fois l'envie de l'abandonner mais comme le personnage avec Italia (la femme en question), cela me fut impossible. J'y suis profondément attachée.
Le narrateur s'épanche admirablement. Sa confession intime est magnifiquement écrite. J'ai besoin de relire certains passages tant ils sont beaux. Et pourtant cette histoire fout la nausée. On a envie de frapper le mec, on voudrait qu'il vive cette histoire d'amour avec une femme tellement mieux. On voudrait que les choses soient propres, correspondent à nos critères mais ce que démontre justement cette histoire c'est que parfois la vie est ailleurs.
Titre touchant
Critique de Taima (Montréal, Inscrite le 3 août 2005, 45 ans) - 3 août 2005
Il faut noter, par contre, la différence de ton entre les deux parties du récit. J'ignore à quel point la traduction est fidèle, mais si elle l'est, on ne peut qu'admirer le talent de l'auteure pour créer deux univers totalement différents, l'un de tendresse pour sa fille, l'autre de dégoût envers lui-même et envers une relation qu'il sait malsaine, mais dont il ne peut se sortir. En bref, une écriture non dépourvue de qualités, mais deux thèmes qui cohabitent difficilement.
j'ai aimé...
Critique de Isa1977 (LYON, Inscrite le 16 mai 2005, 47 ans) - 30 juillet 2005
Je le conseille vivement !
Bof aussi
Critique de Eowyn (, Inscrite le 8 juillet 2004, 51 ans) - 2 août 2004
Rien ne m'a accroché dans cette histoire. Rien pour se donner envie de continuer la lecture si ce n'est cette "maudite" habitude de vouloir laisser sa chance à l'auteur.
Dans ce cas, elle n'a pas trouvé grâce à mes yeux... et ce, jusqu'à la fin.
BOF BOF BOF
Critique de Nelibelul (TOURS, Inscrite le 19 juillet 2004, 55 ans) - 2 août 2004
style morose, histoire mal racontée... j'ai lu la moitié du livre et je n'ai pas pu continuer, pourtant très rares sont les livres qui me procurent un tel recul.
mais je conçois que ce style puisse plaire à d'autres, heureusement que nous sommes différents et complémentaires !
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