Un après-midi avec Rock Hudson de Mercedes Deambrosis
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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On ricane.. mais c'est d'un méchant !
Premier roman que je lis de Mercedes Deambrosis, j'étais curieuse de la découvrir ! Je ne m'étais préparée à rien, je ne m'étais forgée aucune idée inconsciente, et donc j'ai ouvert ce livre avec bonheur.
D'emblée l'écriture est vive et nous entraîne dans un tourbillon. Présentation: Dorita interpelle une ancienne amie du lycée, Carmen, qu'elle vient de croiser par hasard par un glacial après-midi, en ville. Cela fait si longtemps... les bons souvenirs vont refleurir ! Les deux femmes vont prendre un verre et pouvoir parler du bon temps. D'office on lit les traits de ces deux anciennes camarades: l'une est une riche épouse exubérante tandis que l'autre est cramoisie, gênée, légèrement frustrée et balbutiante.. On pressent un tableau caustique et méchamment moqueur. Et puis, à trop se moquer de l'une ou de l'autre, on est mal à l'aise. Finalement c'est trop méchant!.. On perçoit que la situation va mal tourner, la riche fofolle boit trop, se vante trop, et en fin de compte se révèle gourde. Son amie est passive, désolée et déprimée, elle couve un secret qu'on découvre en ricanant. Bref, l'issue de cette histoire ne va pas être toute rose!..
Pour conclure, j'ai bien aimé cette histoire vraiment méchante et trop moqueuse. Car finalement j'ai apprécié ce cynisme et cette perpétuelle dérision. On se doute que les apparences sont trompeuses et que cette mascarade va se terminer en eau-de-boudin. C'est probablement ce qui donne la tournure et le rythme à cette histoire. "Un après-midi avec Rock Hudson" (déjà le titre!... ) est un petit roman -- on le lit en peu d'heures -- qui laisse sa petite trace dans notre coeur.
Les éditions
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Un après-midi avec Rock Hudson [Texte imprimé], roman Mercedes Deambrosis
de Deambrosis, Mercedes
Buchet-Chastel
ISBN : 9782283018644 ; 5,53 € ; 24/08/2001 ; 103 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (1)
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Cruauté, bêtise, ... féminines.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 11 juillet 2006
Le roman n’est qu’un huis-clos, pas spécialement complaisant, entre Carmen, qui était destinée à ne pas réussir et ne pas se marier (et qui y est parvenue !) et Dorita, qui considère, elle, qu’elle était destinée à réussir, qui le pense (même si …).
« Un silence étrange se produisit alors. L’air était rempli d’une fumée bleutée diffuse, soufflée quelques instants auparavant par des dizaines de vieilles bouches grimées, occupées maintenant à mastiquer tartelettes et sandwichs au foie gras alors que les longues américaines, marquées de rouge, se consumaient dans les cendriers.
Dorita agita sa main encore une fois. Son bras replet était couvert de bracelets en or que Carmen ne put voir, ayant à nouveau ôté ses lunettes pour les nettoyer, mais dont elle entendit le tintement délicat, confondu dans son esprit avec un banal bruit de tasses et de petites cuillères. »
On dirait que Mercedes Deambrosis se fait un plaisir de distiller de la cruauté dans cette relation bancale d’un après-midi. La guerre d’Espagne n’en est pas le sujet mais il est d’autres guerres, moins visibles, qui peuvent aussi dévaster. Pas un instant de répit dans ce court roman qui se lit comme on déguste une glace, avant qu’elle ne fonde. Des dialogues très réussis auxquels on adhère dès le départ. Hubert Mingarelli fait beaucoup dans le dialogue père/fils, Mercedes Deambrosis réussit bien dans les dialogues femme /femme.
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