Celle que vous croyez
de Camille Laurens

critiqué par LesieG, le 18 avril 2016
(CANTARON - 58 ans)


La note:  étoiles
Ecriture très surprenante
J’avoue avoir pris ce livre par simple curiosité pour le sujet abordé : Une femme, Claire, approchant la cinquantaine se crée un faux profil Facebook, bien entendu très avantageux, pour surveiller son amant et se retrouve piégée dans un jeu de séduction virtuelle avec un ami de ce dernier.

Ce qui fait, pour moi, la force de ce roman c’est la façon dont il a été construit. Il y a trois parties bien distinctes qui donnent successivement la parole à Claire, à Marc, son psychiatre, et enfin à Camille, un écrivain. Chacun d’eux aborde l’histoire à sa manière, avec son propre langage.

Je vous laisse la surprise du prologue et de l’épilogue, eux aussi très surprenant par leur tournure.

C’est drôle, mordant et parfois très féroce. L’auteur a une vision lucide et réfléchie sur le temps qui passe, ainsi que sur les relations humaines qu’elles soient « réelles » ou virtuelles. J’ai aussi beaucoup apprécié ses jeux de mot ainsi que la façon dont elle se sert des citations venant parfois de personnalités tout à fait inattendues.

Pour finir je dirai que c’est un roman court, qu’on a du mal à lâcher et qui une fois fini appelle quand même à réflexion.
Une lecture pénible et déroutante. 3 étoiles

Que cette lecture fut longue et pénible et ce à bien des égards…
La faute, très certainement, à un long monologue au style plat en guise de première moitié du roman. Tant de fois ai-je eu eu envie de lâcher cette lecture…
Un personnage principal peu crédible, peu fouillée, un rythme bizarre, peu de rebondissements, une empathie inexistante, et pourtant il y a de quoi en avoir, tout cela dessert ce livre dans lequel je ne suis jamais vraiment rentré.
Je reviens sur ce monologue d’une infinité abyssale. Franchement s’infliger cela, il faut vraiment le vouloir. Quel ennui… Il y a tant de livres à lire avec des qualités ô combien supérieures. Quelle perte de temps.
Une fois achevée cette pénible partie je me suis dit que les choses allaient enfin changer : Effectivement. A la trappe le monologue (ouf !!). L’auteure nous aiguille vers un revirement de situation mais au final cela n'apporte pas grand chose. Tout ça… pour ça…
Bref je me suis ennuyé ferme et ai dû lutter pour atteindre une fin à l'image de cette horripilante lecture: un final désopilant.
Une erreur de casting et c’est peu de le dire.

Sundernono - Nice - 41 ans - 13 septembre 2023


Jeu de miroirs 9 étoiles

Dans la catégorie roman qui vous retourne l’esprit et qui prend à malin plaisir à vous dérouter, je voudrais « Celle que vous croyez ». Dans le but de nous égarer, Camille Laurens utilise plusieurs profondeurs de plans dans cette histoire de relations amoureuses compliquées. Elle alterne entre différents modes de narration, différents points de vue qui apportent leurs lots de révélations. Elle adapte le style de son écriture selon qu’il s’agisse d’un entretien avec un psychologue, d’une version romancée des faits ou d’une lettre à un éditeur. On est alors balloté entre fiction, fiction dans la fiction et réalité. On ne sait plus où donner la tête. Au fil des informations que l’on récolte, les personnages prennent des identités diverses, les scènes s’inspirent les unes des autres et la vérité se dessine progressivement.

Vous devez vous dire que tout ce méli-mélo doit être déstabilisant et difficile à appréhender. Ce serait vrai s’il n’était parfaitement maîtrisé. Même si le cerveau est mis à rude épreuve, les récits s’emboîtent à merveille. Je suis resté en perpétuel équilibre, dans le flou jusqu’au dénouement final, sans jamais perdre le fil. C’est très bien construit et d’une grande efficacité.

En plus de nous offrir une histoire troublante, Camille Laurens en profite pour passer des messages subliminaux. La condition de la femme est au centre de son drame. Elle nous parle de ses désirs et de ses ambitions mais aussi du regard que l’on porte sur elles à partir d’un certain âge. Leur place dans la société change et le jugement des autres devient moins indulgent.

Vous avez donc compris que j’ai pris beaucoup de plaisir à me perdre dans ce labyrinthe de personnalités. Ce livre se lit rapidement malgré sa complexité et c’est parfois agréable de se creuser les méninges, en toute simplicité. Belle première rencontre avec cette auteure !

Killing79 - Chamalieres - 45 ans - 10 août 2017


Où est le faux ? Où est le vrai ? 5 étoiles

Présentation de l'éditeur
Vous vous appelez Claire, vous avez quarante-huit ans, vous êtes professeur, divorcée. Pour surveiller Jo, votre amant volage, vous créez un faux profil Facebook : vous devenez une jeune femme brune de vingt-quatre ans, célibataire, et cette photo où vous êtes si belle n'est pas la vôtre, hélas. C'est pourtant de ce double fictif que Christophe -pseudo KissChris - va tomber amoureux. En un vertigineux jeu de miroirs entre réel et virtuel, Camille Laurens raconte les dangereuses liaisons d'une femme qui ne veut pas renoncer au désir.


C’est après avoir lu de nombreuses critiques concernant ce livre que je l’ai pris à la bibliothèque. Une fois ce court roman terminé, je reste mitigée quant à ce que je ressens. Bien que le thème soit intéressant, je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé ni que j’ai aimé…

Ce roman traite des sentiments amoureux, du désir et de la sexualité de la femme à l’approche de la cinquantaine. Il dénonce aussi l’inégalité qui est faite entre l’homme et la femme, dans la vie familiale, professionnelle et au sein de notre société, ainsi que du regard des hommes sur les femmes passé la cinquantaine... "Les hommes mûrissent et les femmes vieillissent".

A travers son héroïne qui se cache derrière un faux profil sur un réseau social et s’invente une vie, et entre réel, virtuel et imaginaire, l’auteure joue avec les mots et sème le doute et le trouble dans l’esprit du lecteur.

A vous de juger…

Cristina21 - - 51 ans - 20 juin 2016