Le poids du ciel de Jean Giono

Le poids du ciel de Jean Giono

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Essais

Critiqué par Chene, le 16 mai 2016 (Tours, Inscrit le 8 juillet 2009, 54 ans)
La note : 5 étoiles
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Coloré de poésie cosmique, seule unité d’un livre confus et parfois obscur.

« Le poids du ciel » a été édité en 1938, l’aurait-il été de nos jours ? Je n’en suis pas certain.
Composé en trois parties : I - Danse des âmes modernes, II - Les grandeurs libres, III - Beauté de l’individu, c’est une œuvre mal équilibrée, un essai déconcertant et difficile à lire : symphonie lyrique, harmonie poétique, envolée cosmique, en tout cas un ensemble trop long comprenant de nombreuses répétitions, des failles et des déséquilibres qui fatiguent le lecteur et l’endorment. Par exemple, dans la deuxième partie, on y trouve pêle-mêle des digressions à n’en plus finir, sur la nuit terrestre, les étoiles, un bateau soviétique sur la mer Noire, un fonctionnaire dans une ville de la steppe russe, un train lancé dans la nuit, des dialogues impromptus de gens simples, Marseille de midi à quatorze heures etc...
Les développements stylistiques sur l‘astronomie finissent par devenir indigestes.
Véritable ivresse verbale, bouillonnement de mots et cascades de phrases incohérentes et monstrueuses qui aujourd’hui auraient fait l’objet de coupes franches par un éditeur consciencieux.

Est-on en présence d’une littérature cubiste ? Impressionniste ? Psychédélique ?

La troisième partie « beauté de l’individu » est de loin la meilleure à mon goût et digne d’intérêt.

Giono livre dans ce chapitre un plaidoyer pour la civilisation paysanne, la nature et la paix d’une terrible modernité.

Il fait écho à un autre de ses livres « les vraies richesses ».

Il pourfend le nationalisme, la Nation, le capitalisme, le nazisme, le communisme qui n’apportent que déchets, destruction de la nature et des hommes.
L’industrie, la civilisation technique est antinaturelle. Elle souhaite faire le bonheur des hommes par la force en créant de nouveaux désirs et conduit à la guerre.
Où sont les mystérieuses subtilités qui font jouer le sens naturel de l’homme ?

La civilisation paysanne, elle, concept de civilisation de paisible solitude (les paysans et les artisans) existe en fonction de la beauté de l’individu. Celui-ci travaille la terre en lien avec les choses de l’univers pour lui-même et sa famille.

La civilisation technique accouche de la civilisation ouvrière, civilisation de l’artifice, dénaturée, détachée des choses de la terre. Par exemple, le tracteur, besogne mécanique, sans joie, sans gaieté pour lequel l’humain travaille avec une hâte sombre. Avec la machine l’homme est asservi à la technique, les puits de pétrole, les marchands et les intermédiaires, alors qu’avec son cheval l’homme est libre..

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