La petite fille en rouge
de Aaron Frisch, Roberto Innocenti (Dessin)

critiqué par Pucksimberg, le 31 mai 2016
(Toulon - 45 ans)


La note:  étoiles
Le Petit chaperon rouge transposé dans le monde d'aujourd'hui. Une réussite !
On ne peut que s'émerveiller devant les dessins de Roberto Innocenti, dont les dessins sont foisonnants de détails. Il faut bien de nombreuses minutes au lecteur pour parvenir à voir l'essentiel de ces planches.

Roberto Innocenti et Aaron Frisch ont collaboré ensemble sur cet ouvrage qui revisite le conte du Petit chaperon rouge. Le bois, c'est la ville, une forêt de béton où les voitures grouillent, où les panneaux publicitaires envahissent les murs et où la saleté s'impatronise.

Cette modernisation du mythe est tout simplement géniale. Réfléchie et originale, l'histoire qui est proposée au lecteur est de qualité et permet de montrer que certaines histoires ont une résonance encore aujourd'hui. C'est le propre du mythe d'être capable de se renouveler et de parler à toutes les générations. Les enfants sont visés par cette histoire, mais franchement un public adulte peut y trouver le plus vif intérêt. De plus quelques points concernent davantage les lecteurs de plus de 18 ans. Certaines publicités montrent des femmes dénudées, certains objets ont des connotations sexuelles ... C'est le monde des adultes qui semble avoir contaminé le monde de l'enfance. La fin peut souligner ce point. Du moins les fins. Pour ceux qui seraient troublés par une situation finale violente, les auteurs proposent une seconde fin qui pourra rassurer l'amateur de Happy end.

Ce livre touchera les plus jeunes mais aussi les adultes qui découvriront avec plaisir comment ces deux artistes ont réactualisé ce conte, loin d'être uniquement destiné aux enfants.
La ville de Montpellier a bien eu raison de consacrer une petite exposition à ce dessinateur talentueux lors de la dernière fête du livre consacrée aux auteurs italiens.