Wild Idea: Des bisons à la terre et de la terre aux bisons
de Dan O'Brien

critiqué par Septularisen, le 3 juin 2016
( - - ans)


La note:  étoiles
UN FORMIDABLE RÉCIT ÉCOLOGIQUE!
Je ne présente plus l’écrivain et fauconnier américain Dan O'BRIEN (*1947), le chantre de la « nature writing » et ses nombreux livres sur les grandes plaines américaines. « Wild Idea » se présente un peu comme la suite de son autobiographie, le merveilleux « Les Bisons de Broken Heart » (déjà critiqué sur CL).

Toutefois, ce livre-ci ouvre un tout nouveau chapitre de l’histoire de sa vie. De fait, on retrouve ici les mêmes personnages que dans le précédent livre, notamment sa femme Jill et Herney son ami et complice de toujours. Dans ce livre-ci toutefois, Dan O’BRIEN, tout en continuant à nous faire partager son amour inconditionnel pour la nature et en particulier pour les bisons, nous raconte sa longue odyssée (ou devrais-je dire calvaire ?...) pour créer et faire vivre sa société, la « Wild Idea Buffalo Company.

Au début du récit l’auteur quitte le ranch « Broken Heart », pour s’installer sur celui beaucoup plus grand et vaste de « Cheyenne River ». Il compte y élever des bisons, de manière traditionnelle et tout à fait naturelle, loin des parcs d’engraissement, et en les laissant toute l’année dans les pâturages, sans aucune intervention humaine, aucune nourriture supplémentaires, aucune hormone, aucun médicament.
Son objectif étant ici double, une viande de bison d’une qualité exceptionnelle et un respect absolu de la faune et de la flore Dan O’BRIEN est en effet un écologiste convaincu, qui prêche en faveur du retour des espèces animales et végétales endémiques aux Grandes Plaines.
Il fonde donc sa société la « Wild Idea Buffalo Company», pour commercialiser et expédier la viande de bison à partir de son ranch, où les bisons sont tués sans stress et tout de suite conditionnés pour l’expédition à travers tous les Etats-Unis.

L’idée est originale et rencontre un vif succès, mais le travail est harassant et les temps sont durs. Dan O’BRIEN se heurte toujours au même problème, l’argent, le « nerf de la guerre » manque de façon répétée…

Comme toujours avec cet auteur, le livre se passe « chez lui » dans les Black Hills, et comme toujours, il nous parle de son métier et de sa passion pour les bisons, le récit est donc largement autobiographique. Dan O’BRIEN peut se vanter d’une écriture incroyable, qui ne ressemble à aucune autre, simple et qui se lit vite et bien, mais non dépourvue de beauté et de poésie, avec surtout cette petite touche d' «authentique », qui la rend si précieuse.

Mais, ce que me touche le plus chez Dan O’BRIEN, ce sont les descriptions absolument incroyables qu’il fait de la nature. Je vous assure que quand vous le lisez, vous êtes vraiment dans les « Grandes plaines » du Dakota du Sud, vous voyez les collines et les nuages, vous touchez les hautes herbes de la prairie, vous ressentez la neige qui tombe vous toucher le visage, vous sentez l’odeur des bisons en train de se promener dans leurs pâturages!

Je ne peux donc que recommander ce livre au plus grand nombre et vivement mon prochain O’BRIEN, que je retourne dans les Black Hills !...
Après Broken Heart 8 étoiles

Wild Idea est une suite des Bisons de Broken Heart.
Ces deux livres proposent à la fois une autobiographie et un manifeste. Elle raconte en effet les grands événements de la vie de Dan O'Brien, mais expose surtout son grand projet et sa façon de penser la nature.
Dans Broken Heart, une idée prenait forme, un rêve se concrétisait. Le récit était empli de beaucoup de tendresse. Avec Wild Idea, on perd un peu de cette magie, mais le livre recèle encore énormément de sensibilité, la marque de Dan.
C'est juste que les choses deviennent sérieuses. Rendre aux grandes plaines leur forme originelle, doit pour cela revêtir une dimension beaucoup plus vaste que le petit ranch de Broken Heart. Mais pour ce faire, il faut emprunter, investir et y laisser une bonne part d'innocence et de naïveté ....
Livre dur et beau à la fois, Dan nous entraîne dans ses aventures, pas toujours rigolotes, mais sa sensibilité vous apporte du réconfort, et de l'espoir aussi.
Merci Dan !

Lejak - Metz - 50 ans - 7 août 2016