L'éléphant s'évapore de Haruki Murakami
(Zō no shōmetsu)
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique , Littérature => Nouvelles
Moyenne des notes : (basée sur 12 avis)
Cote pondérée : (591ème position).
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Et moi je suis conquis...
Comme d'habitude j'ai adoré ce livre de Murakami. L'éléphant s'évapore est un recueil de dix sept nouvelles qui nous entraine une fois de plus dans l'imaginaire de ce très bon auteur.
De l'histoire d'un nain qui danse à celle d'une fille "cent pour cent parfaite", c'est tout l'imaginaire débridé de Murakami qui défile devant nos yeux. Et on retrouve deci-delà des thèmes développés plus longuement dans certains de ses romans comme "la Fin des temps" ou "la course au mouton sauvage" ( ici, un nain diabolique ;-) )
Avec, comme à chaque fois, un entrelacement entre le réel et l'imaginaire, le rêve et la réalité, l'allégorie et le terre à terre. Le tout avec une qualité narrative peu commune et un style très fluide !
Ce genre de recueils déçoit souvent par son côté "inégal": toutes les nouvelles ne se valant pas... Ici ce n'est décidemment pas le cas... même si certaines sont sans doute un peu trop courtes ! On en voudrait toujours plus ! ( ça risque de finir comme "Misery" tout ça... Viendra un moment où je ne pourrai plus me passer de Murakami ! )
Dernier détail: j'ai beaucoup ri en lisant ce livre... ça faisait longtemps... sourire ça m'arrive, mais rire c'est nettement plus rare !
Les éditions
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L'éléphant s'évapore [Texte imprimé], nouvelles Haruki Murakami trad. du japonais par Corinne Atlan
de Murakami, Haruki Atlan, Corinne (Traducteur)
Seuil / Points (Paris)
ISBN : 9782020631235 ; 6,47 € ; 14/01/2004 ; 432 p. ; Poche -
L'éléphant s'évapore [Texte imprimé], nouvelles Haruki Murakami traduites du japonais par Corinne Atlan...
de Murakami, Haruki Atlan, Corinne (Traducteur)
10-18 / 10-18. Série Domaine étranger
ISBN : 9782264047724 ; 8,40 € ; 02/04/2009 ; 417 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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L'étrangeté du quotidien
Critique de Kostog (, Inscrit le 31 juillet 2018, 52 ans) - 13 novembre 2018
Ce qui m’a personnellement frappé dans ce recueil de nouvelles, c’est qu’il offre un miroir de la société japonaise contemporaine. Et ce miroir est d’une sombre monotonie : des gens rangés, a priori biens sous toutes coutures, vivant des vies ennuyeuses à en crever. Ses personnages sont des gens simples, vaquant à leurs occupations et paraissant être insatisfaits de leur vie, de manière consciente ou non. Leur esprit s’embarque ou est emporté vers d’autres réalités moins stéréotypées.
Autant dire que le fantastique, même si parfois ce ne sont que de mystérieux petits riens qui bousculent la routine journalière, permet de créer de véritables bouées de sauvetage dans ce monde formaté. Cette étrangeté du quotidien, qui peut être redoutée ou évoluer vers l'horreur, se révèle comme un remède à l’absurdité de vies sans passion.
Le style de Murakami est d’une grande subtilité : partant du quotidien, il glisse en peu de mot dans l’étrangeté. Les protagonistes se posent des questions, mais l’auteur ne cherche jamais à apporter des explications rationnelles. La porte du fantastique une fois ouverte ne se referme pas et contraint les personnages à accepter cette seconde réalité. Il faut saluer la justesse psychologique des personnages.
En dépit d’un recueil tourné vers le fantastique (je ne sais pas si je peux me permettre de dire que certaines fins peuvent laisser le lecteur sur sa faim), c’est la nouvelle Le Silence qui m’a le plus séduite, véritable petit roman d’initiation qui lie force et profondeur. Une perle.
De qualité inégale ...
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 31 mars 2014
* « L’oiseau à ressort et les femmes du mardi « : une mystérieuse femme au téléphone – l’épouse du narrateur accuse celui-ci d’avoir tué leur chat – la jeune fille de seize ans de la ruelle – sans oublier l’oiseau à ressort …
* « La seconde attaque de la boulangerie « : un jeune couple, qui a soudain attrapé une folle fringale, décide de dévaliser …un Mac Do …
* « A propos de la rencontre avec la fille cent pour cent parfaite par un beau matin d’avril » : tout est dans le titre …
* Les Lederhosen « : ou comment un short allemand peut amener au divorce …
Que vous pouvez lire en version anglaise ici :
http://isites.harvard.edu/fs/docs/…
Extraits :
- J’entendais le cri régulier d’un oiseau, kiii kiii, provenant des bosquets du voisinage, on aurait dit que quelqu’un remontait un ressort.
- Je me fis simplement la réflexion que la vie conjugale était un phénomène bien étrange.
- On est humains, on a tous nos petites bizarreries, n’est-ce pas ?
- C’est comme une épingle de sûreté. Si cette épingle s’ouvrait, je crois que nous tomberions littéralement en morceau.
Des nouvelles surprenantes
Critique de Eoliah (, Inscrite le 27 septembre 2010, 73 ans) - 2 février 2013
Une ambiance agréable - Fantastique - Zen
Critique de Kreuvar (, Inscrit le 3 avril 2012, 41 ans) - 31 mai 2012
A lire absolument!
Recueil de nouvelles, d'humour et de poésie
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 6 septembre 2009
On passe du nain envoûtant, mystérieux, machiavélique qui ne vit que pour la danse, à la disparition ou l’enlèvement d’un éléphant, qui s’avèrera être une évaporation, à l’histoire d’un homme dont le métier est d’améliorer le style de ses clients lui envoyant des lettres, à des petits êtres, des TV people, qui envahissent votre maison, votre bureau, en y laissant des télés. On passe du coq à l’âne ? Pas vraiment, dans chaque histoire, même si la chute n’a souvent rien d’inattendu ou même rien d’une chute, on peut trouver des liens entre la nouvelle certes issue de la fiction et notre propre vision des choses et plus largement de l’humanité.
Plus qu’un recueil de nouvelles : un recueil de poésie et d’humour.
Depuis cette lecture, presque quotidiennement j’en revois par éclair des extraits.
VIVEMENT MON PROCHAIN HARUKI MURAKAMI!
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 11 mai 2009
Sinon, que dire de plus sur le contenu de ce livre? Que l’on s’y promène, comme toujours avec Haruki MURAKAMI, sur la corde raide, le fil du rasoir entre la fiction et la réalité? Que les nouvelles n’ont pas vraiment de fin, et parfois pas vraiment de début, que les personnages sont toujours aussi beaux, mais toujours aussi mystérieux (l’auteur ne nous donne même pas le nom de certains et d’autres n’ont même pas droit à une description physique…). Que ce sont là de véritables «morceaux de vie» du Japon et de ses habitants, (voir «Sommeil», «Family Affair» «Le silence» ou encore «La dernière pelouse de l’après-midi»…) que l’écriture du Japonais est toujours aussi belle, toujours aussi descriptive, toujours aussi en nuances, si fines, qu’on en arrive pourtant à oublier qu’il s’agit pourtant là d’une traduction!..
Enfin, cerise sur le gâteau, ceux qui ont déjà lu le livre «Chroniques de l’oiseau à ressort» découvriront ici la nouvelle «L’oiseau à ressort et les femmes du mardi» qui leur semblera certainement très familière… et pour cause, puisque le texte et surtout l’idée de base de cette nouvelles sont à l’origine du livre de l’écrivain Japonais, qui en a repris l’idée, les personnages pour la développer en un roman !
Je n’en dirai pas plus sur les nouvelles contenues dans ce recueil, d’autres critiques en ont déjà très bien parlé… je laisse donc aux Cliens(liennes) le plaisir de découvrir ce livre, et éventuellement le grand auteur Japonais, qui pour sa part n’a besoin que d’un Prix Nobel de Littérature, amplement mérité, pour être définitivement consacré parmi les plus grands écrivains!..
Vivement mon prochain Haruki MURAKAMI!
Petites histoires folles et sages
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 25 mai 2006
le salaud
Critique de Grass (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 47 ans) - 9 février 2006
Cependant, des textes comme "TV people" ou "The dancing dwarf" sont des trésors imprédictibles qui ne pourraient prendre la forme longue. Comme si l'auteur avait fait une séparation entre le réel et le fantastique, alors que ses romans intègrent les deux approches.
Bien que ces nouvelles offrent un survol de thèmes récurrents dans l'oeuvre de Murakami, il passe droit, à mon avis, le plus important, celui de la recherche personnelle et, par le fait même, la recherche de l'autre. Beaucoup des personnages de ces nouvelles voient leur vie boulversée par un évènement et le subissent simplement, alors que dans les romans, on assiste à tout le processus de changement. Mais je suis loin de me plaindre. C'est juste que j'ai encore des frissons de "La ballade de l'impossible".
Ces nouvelles sont rafraîchissantes, surprenantes, et... parfaites dans bien des cas.
Fuck yeah, Murakami.
Au génie!!!!!!!!!AU GÉNIE!!!!
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 24 avril 2005
Deux histoire furent selon moi des nouvelles dans l'âme et vinrent illuminer le recueil et déclarer toute la force de l'écriture d'Haruki Murakami. Il s'agit de "Family Affair" (qui est tortueusement liée aux chroniques de l'oiseau à ressort) et "Le silence" histoire touchante des déboires d'adolescent d'un boxeur (sincèrement , cette nouvelle m'a touché en plein coeur comme un coup de fusil).
Encore une fois, que dire, sinon "Lisez-le?" Cette forme de nouvelles de Murakami se laisse dévorer comme une glace au soleil. J'ai été tellement accroc à ce bouquin que je n'ai pris que cinq jours à en venir à bout.
Ca y est... je ressors ma copie des chroniques...
ZÔ NO SHÔMETSU
Critique de Lamanus (Bergerac, Inscrit le 27 janvier 2005, 65 ans) - 5 février 2005
Si vous cherchez le dépaysement, inutile de s’endetter pour dix ans, d’abandonner votre chien attaché à un arbre dans une forêt perdue, de larguer la grand-mère dans l’hospice le plus près de chez vous, de balancer les poissons rouges dans les toilettes, de se faire piquouzer l’arrière-train en vue de prévenir d’immondes maladies des pays lointains, de fermer le gaz, l’électricité, l’eau et de prévenir le concierge que vous partez pour des contrées éloignées et mythiques, non inutile, prenez plutôt un bouquin de littérature japonaise, dévissez un abat-jour pagode que vous posez sur votre tête pour faire couleur locale, et lisez.
Ça y est vous y êtes.
D’une manière générale, l’écrivain japonais, pour nous occidentaux décadents à la sauce Mac Do’, est une énigme. D’abord il se suicide avec un franc bonheur qui ne permet pas aux tenants de la morale d’y aller de leur refrain éthique sirupeux et sans saveur. Oui, l’écrivain japonais a le bon goût, quand il considère avoir tout dit, de tirer sa révérence. Soit en grandes pompes comme Mishima ou la tête dans le four comme Kawabata ou encore plus généralement en se noyant dans la gawa (rivière) la plus proche de chez lui tel Dazaï. Vraiment ces gens ont du savoir-mourir. Ensuite l’écrivain japonais est un poète. Quelque livre que l’on choisisse, la poésie est présente, elle est là qui, sous-jacente au propos, nous culbute dans un univers étrange. L’étrangeté de la littérature japonaise est un facteur à prendre en compte. Les délires fétichistes d’un Junichiro Tanizaki pour l’ancienne génération ou le monde insolite dans lequel évoluent la plupart des personnages de Yoko Ogawa pour la nouvelle, nous font entrer de plein pied dans une fantasmagorie quasiment inconnue en Occident.
Et vingt Bouddha que c’est bon !
Murakami est un de ces nippons dont les œuvres fascinent avant d’enthousiasmer. L’éléphant s’évapore, un recueil de nouvelles, n’est pas, il faut l’avouer, le livre par lequel il faut commencer si l’on n’a jamais lu d’œuvres en provenance du pays du Soleil levant. Trop déroutante. Le béotien sera très rapidement largué. Il s’ennuiera et terminera la soirée la lippe pendante, une canette de bière tiédasse dans une main, en regardant le Maillon faible à la télé. L’éléphant s’évapore est le représentant parfait de la subtilité des lettres japonaises, encore faut-il avoir quelques bases pour l’apprécier. Sinon on aura vite fait de trouver ça bête comme chou. On pourra même imaginer qu’on peut faire la même chose sans se casser un ongle. On pourra aussi dire : Ah ces faces de citron, z’ont rien inventé. On pourra. Et on retournera à un bon vieux Djian des familles parce que ça c’est de la littérature facile à digérer.
Si vous deviez tenter l’expérience d’un Murakami, et en ressortir converti au point de ficher partout chez vous des bâtons d’encens et de faire tinter des petites clochettes zen toute la journée au risque de rendre fous les voisins, alors je conseillerai de débuter par Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil (10/18 n°3499). Vous pourriez ensuite enchaîner sur n’importe quel Yasushi Inoue avant d’embrayer sur le Goût des orties (L’imaginaire, Gallimard) de Tanizaki. Pourquoi pas revenir alors avec une petite sucrerie tel que L’annulaire de Yoko Ogawa chez Actes Sud. Pour achever le périple et envisager d’autres voyages au long cours, il faudra se frotter à Soleil couchant (L’imaginaire, Gallimard) d’Osanu Dazaï, un chef-d’œuvre.
Mamie est sauvée, le chien ravi gigote de la queue, les poissons rouges font des bulles et vous êtes maintenant un vrai aficionado de littérature japonaise. Bravo.
Murakami ou la symphonie au présent
Critique de Yen (Toronto, Inscrit le 2 août 2004, 55 ans) - 16 août 2004
Murakami, serait-il amoral? Pas du tout. Le refus du projet et la répugnance de la motivation sont l’autre face de la monnaie de leur amour du présent, de leur vie dans le présent. Cette vie ancrée dans le présent que les personnages de Murakami redécouvrent un jour (« Sleep » : j’ai lu la traduction anglaise) ou ont toujours pratiquée (« Honeypie ») est en fait un humanisme et une éthique. Il n’y a rien là pourtant qui ressemble à la révélation (Murakami est trop élégant pour cela). S’il y avait de la révélation dans l’expérience de ces personnages, on pourrait les considérer exemplaires et les personnages de Murakami ne sont surtout pas exemplaires. Pour devenir exemplaire, il faut de l’effort, avoir un objectif, préconcevoir. Or, ces personnages ne se soucient pas de l’avenir. Le seul qui s’en soucie, c’est Komura dans « Ufo in Kushiro », un vendeur « exemplaire » des chaînes-stéréo qui a perdu son âme.
À quoi consiste l’éthique de ces personnages ? La question est difficile à cerner puisque l’on ne pourrait pas parler vraiment d’un penchant vers la générosité ou vers l’amour d’autrui de leur part. Le narrateur nous apprend souvent qu’ils sont maladroits devant des inconnus et solitaires et qu’ils passent leur temps à lire et à écouter de la musique dans leur chambre. Le personnage principal et, en même temps, narrateur de « Sleep » a redécouvert la lecture depuis qu’elle ne peut pas dormir. Elle lit Tolstoï avec voracité maintenant. Lire, c’est tout ce qu’elle veut. Elle partage sa vie pourtant avec son mari et son enfant. Une nuit elle se rapproche de chacun d’eux pour les voir dormir. Elle lit dans les traits de leurs visages l’existence d’un monde étranger au sien. L’insomnie l’a mise sur le bon chemin : elle fait ce qu’elle aime (lire Anna Karenine, manger du chocolat, se promener seule tard la nuit, nager), mais cette sorte d’étreinte passionnée du présent la rend plus sensible aux frontières qui la séparent des autres. Alors pourquoi parler d’éthique? En premier lieu, parce que c’est les personnages qui inaugurent eux-mêmes cette vie dans et pour le présent. En deuxième lieu, parce que leur position est un défi aux standards de l’environnement social dans lequel ils vivent. En troisième lieu, parce que leur façon de sentir et de penser va de pair avec leur modus vivendi. Les deux sont en fait inséparables chez Murakami. En dernier lieu, parce qu’ils sont sincères avec eux-mêmes.
Quand on lit les nouvelles de Murakami, on assiste à quelque chose de singulier : les personnages dégonflent la vie telle qu’ils l’ont vécue par le passé ou telle que les autres la vivent. Leur méthode, s’ils en ont une, c’est d’être bien hic et nunc. L’effet sur le lecteur est thérapeutique.
Murakami écrit des nouvelles, mais ces nouvelles sont plutôt des symphonies au présent. L’humanisme (je le croyais mort !) dans l’œuvre de Murakami relève du fait que le présent (et la présence) dans lesquels ses personnages vivent sont des expériences accessibles, en principe, à tous.
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