Red Skin - Tome 02 : Jacky
de Xavier Dorison (Scénario), Terry Dodson (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 29 juin 2016
( - - ans)


La note:  étoiles
Le plus grand super-héros américain est une espionne… Russe!
Rappelons tout d’abord rapidement le « pitch » de cette BD.
Véra Yelnikof est un agent russe qui remplit des missions de commando. Sur ordre du Kremlin elle est envoyée à Los Angeles aux USA sous couverture avec le nom d’Alabama Joe. Sa mission : Jouer les super-héros et faire de la propagande en faveur de l’URSS. En effet, le KGB craint que si le pasteur Jackie Core, leader d’un mouvement ouvertement fasciste, arrive à se faire élire Gouverneur, celle-ci remette en cause la signature par les Etats-Unis, des accords Salt de désarmement nucléaire.

Ce deuxième épisode de la série « Red Skin » reprend exactement là où avait terminé le premier album, c'est-à-dire à l’affrontement entre « Le charpentier » et l’héroïne de cette BD, Red Skin. Le Charpentier se révèle vite beaucoup trop fort pour elle, et Red Skin est obligée de fuir pour sauver une victime innocente. Elle réussit malgré tout à faire tomber le pick-up du Charpentier dans un fleuve.
Mais celui-ci est-il mort ?

Suite à cet affrontement, notre héroïne découvre que le Charpentier n’est que la marionnette d’un pasteur politicien nommée Jackie Core. Celle-ci, véritable tête pensante du mal, l’utilise comme tueur pour se débarrasser de ses adversaires politiques et instiller la peur dans l’esprit du peuple.
Red Skin n’a dès lors plus qu’un seul objectif : éliminer définitivement le pasteur fasciste…

Le dessin de M. Terry DODSON est bon sans toutefois « casser des briques ». Encore une fois il se révèle un as quand il s’agit de dessiner la plastique très avantageuse de Véra, qui tient tout de celles des fameuses pin-up des années 60. Les scènes d’action sont bien rendues, même si les décors sont parfois vraiment minimalistes à tels point que parfois on pourrait se croire en trait de lire un comics de bas étage. Par contre il y a franchement du mieux dans le découpage, notamment dans les scènes d’actions p. ex. pages 38-41. Les phylactères par contre sont tellement petts qu'il faut une oupe pour bien les lire!
Les couleurs de Mme. Rachel DODSON par contre laissent toujours autant à désirer et sont comme « délavées », tellement claires (même pour la tenue rouge de Red Skin), que cela en fait mal aux yeux !...

Mais, encore une fois, la véritable faiblesse de cette BD est dans le scénario de M. Xavier DORISON, qui aussi épais qu’une chips!
Passe encore sur les erreurs et autres grosses approximations dans le scénario, p. ex. si à la fin de l’épisode précédent, Red Skin a perdu ses armes dans la bagarre avec le Charpentier, comment cela se fait-il qu’elle les retrouve miraculeusement au début de cet épisode ? Ou encore si elle se fait méchamment castagner toujours par le Charpentier, comment se fait-il qu'elle s'en sort juste avec quelques bleus et quelques coupures?

Passe encore sur les scènes de « castagne », complètement exagérées, (7 adversaires mis KO à main nues la page 27, et tous armés qui plus est!), passe encore sur la naïveté exagérée de Véra (dont on se demande parfois si elle est une espionne ou bien une bimbo sans cervelle…), mais quand même M. DORISON, ce n’est pas avec un scénario flirtant avec le navet de SF de série Z que vous réussirez à attirer les lecteurs!
Les personnages ne sont pas du tout crédibles et tous sont exagérés dans un sens ou dans l’autre! Ils ont une psychologie proche de celle d’une huitre! Les scènes de violence sont parfois gratuites et sans utilité, ni justification et certaines scènes ne servent qu'à faire du "remplissage" de pages! Le scénario est quant à lui, linéaire et prévisible au possible il frise donc parfois vraiment avec la bêtise…

Stop! N’en jetons plus! Il n’ y a d’ailleurs plus grand-chose à sauver dans cette BD! Je dois d’ailleurs avouer que j’ai fini ma lecture très, très déçu!...

Rappelons enfin que, contrairement à ce que le dessin de couverture et certains extraits pourraient laisser croire, cette BD est aussi accessible aux adolescents.