Padre Pio - Le stigmatisé
de Yves Chiron

critiqué par Bernard2, le 5 juillet 2016
(DAX - 76 ans)


La note:  étoiles
Nombreux mystères
La vie de Francesco Forgione, devenu le Padre Pio (1887 – 1968) suscite bien des interrogations. Pendant cinquante ans, il a porté des stigmates. De nombreux cas de bilocalisation ont été constatés. Les guérisons miraculeuses ne se comptent plus. Les études et observations de ces phénomènes n'ont jamais trouvé d'explications rationnelles.
Et pourtant le Padre Pio s'est très souvent considéré comme torturé par le diable. Il a souffert dans sa chair au-delà de toute logique. Et il a été persécuté par l'Église elle-même, ses confrères capucins, et jusqu'au pape. Pour être finalement canonisé en 2002.
Un livre très détaillé, très documenté, son auteur ayant délibérément opté pour une interprétation exclusivement divine. Comment expliquer d'une autre manière le fait que souffrir soit une grâce envoyée par Dieu ?
Un livre passionnant, mais qui nous laisse face à de nombreux mystères...
Revivre la Passion du Christ 9 étoiles

Dans la vie de Padre Pio, le surnaturel surabonde : visions, guérisons miraculeuses, bilocation, « incendum amoris » (montée en température à près de 50°), odeur de sainteté, don des langues, prédictions et surtout les stigmates de la passion du Christ qui en ont été la manifestation de loin la plus spectaculaire. De son vrai nom, Francesco Forgione, il est né en 1887 à Pietreluna (Campanie), dans une nombreuse fratrie. Sa famille pas vraiment pauvre possède un terrain d’environ un hectare et une petite maison dans le village. Quand cette terre ne suffit pas à faire vivre la petite famille, le père part travailler quelques mois ou quelques années en Amérique. Dès son plus jeune âge, Padre Pio a des visions de la Vierge. Il ressent à ses côtés la présence de son ange gardien. Il part bientôt à Morcone pour entrer chez les capucins, un des ordres les plus rigoureux de la lignée franciscaine. Puis le 28 juillet 1916, il entre au couvent Santa Maria de San Giovanni Rotondo où il restera jusqu’à sa mort en 1968. Très vite, ses miracles et sa réputation de sainteté attireront des foules ferventes mais aussi bien des souffrances…
« Padre Pio, le stigmatisé » est certainement la meilleure biographie que l’on puisse lire sur la vie et l’œuvre du premier et jusqu’à aujourd’hui unique prêtre stigmatisé de l’histoire de l’Eglise. Portant dans sa chair pendant cinquante années les marques du supplice du Christ, sa vie fut un long calvaire, car il était lui-même de santé fragile et se donnait totalement à son sacerdoce, confessant près d’une centaine de personnes par jour, vivant une messe qui pouvait durer plusieurs heures et apportant aide et consolation à d’innombrables âmes en peine. Il fut à l'origine de la construction d’un immense hôpital doté du meilleur de la médecine et totalement gratuit pour les nécessiteux. Le lecteur apprendra énormément de choses sur le sujet et sera sans doute surpris par les réactions de sa hiérarchie, tour à tour bienveillante vis-à-vis de lui (Benoît XV, Pie XII, Paul VI et Jean-Paul II) et parfaitement hostile (Pie XI et Jean XXIII) au point de l’obliger à vivre reclus dans sa cellule pendant des années, de lui interdire de dire la messe en public, de confesser, d’apparaître en public, de prêcher et de recevoir des pénitents. La sainte prudence se muant en tyrannie injuste.

CC.RIDER - - 67 ans - 9 novembre 2022


Incommensurable 9 étoiles

J'ai découvert Padre Pio avec le Dictionnaire de l'impossible de Didier Van Cauwlaert.
Je porte beaucoup d'intérêt à la littérature religieuse chrétienne.
Cette biographie fait figure de nec plus ultra, elle date un peu, mais ne dément pas toutes les élogieuses critiques parues.
Padre Pio est déstabilisant pour le commun des mortels.
Un petit homme, un grand saint.
Doté de charismes perturbants, pensez qu'il avait le don de bilocation ( nombreux témoins), il lisait dans les âmes, a porté pendant 50 ans les stigmates du Christ, ce qui en fait le premier prêtre stigmatisé.
Il confessait des dizaines de milliers de croyants par an, jusqu'à 70 par jour, il mangeait très peu, dormait peu, pouvait souffrir d'hypothermie jusqu'à 48 degrés.
Il aurait guéri des malades à distance. Il a converti par la parole et la confession l'un des chefs francs-maçons italien qui est devenu l'un de ses principaux défenseurs.
Il était en odeur de sainteté selon plusieurs témoins.
Il a fondé un hôpital qui est toujours en activité.
Il a été controversé par l'église, persécuté, reclus dans sa cellule, coupé du monde et jamais il n'a cessé de célébrer la messe.
Messe à laquelle Jean Guiton a assisté et en a été ému tant la tension mystique lors de l'Eucharistie était forte et palpable.
Un grand mystique de notre époque dont les charismes déconcertent les incrédules, mais qui doivent être la marque d'intenses prières et méditations.
Un homme comme il nous en manque à notre époque, peut-être serons-nous les témoins d'autres mystiques qui feraient un grand bien à cette humanité dévoyée. Les voies du Seigneur sont impénétrables.
Une très bonne biographie qui n'est pas l'oeuvre d'une grenouille de bénitier mais d'un auteur objectif traitant un sujet délicat.
A lire.

Hexagone - - 54 ans - 31 juillet 2016