Nouvelles complètes de Marcel Aymé
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Aymé, j'ai aimé !
La critique qui suit n'est pas la critique de ce livre ci mais bien celle de l'édition précédente, malheureusement l'ISBN n'est pas "compatible" avec le format actuel du site. Voici donc, dans le plus pur style surréaliste une critique de livre avec couverture d'un autre livre. Cette réédition est même sans doute plus complète vu qu'elle comprend plus de 1300 pages alors que mon livre à moi n'en a que 900... Va donc falloir que je me procure celui ci !
Paru dans la collection Biblos chez Gallimard en 1989 (avec une préface de Patrick Modiano), ce volumineux ouvrage (900 pages)reprend cinq recueils de nouvelles de Marcel Aymé, pour moi un des auteurs les plus complets du XXème siècle. L'ouvrage s'ouvre sur " Le Nain", publié initialement en 1934 dans la foulée du roman "La jument verte". 13 nouvelles de qualité inégale mais où percent déjà le sens du merveilleux et l'ironie douce-amère caractéristique de l'oeuvre de Marcel Aymé, il s'y exerce à la parodie dans "L'affaire Touffard" par exemple. Vient ensuite "Derrière chez Martin" (1938), livre déjà critiqué sur ce site. Aymé a déjà gagné en maturité, son style se précise et certains des textes sont de pures merveilles (Rue de l'évangile, Je suis renvoyé ou encore Le romancier Martin). En 1943 paraît le recueil de nouvelles le plus célèbre de Marcel Aymé "Le Passe-Muraille" lui aussi critiqué fort bien sur le site. La nouvelle qui donne son titre au recueil sera adaptée plus tard au cinéma avec Bourvil dans le rôle titre. Moins connue "les bottes de sept lieues" fût adaptée à la télévision dans les années 80 avec un éblouissant Jacques Dufiloh dans le rôle du marchand. Ce recueil est sans doute le plus drôle, paradoxal vu l'époque ! La part du fantastique et du merveilleux y est aussi très importante. Le quatrième recueil "Le Vin de Paris" date de 1947. Là, le ton change radicalement. C'est le recueil le plus sombre d'Aymé. Certaines de ces nouvelles ont été adaptées au cinéma. "La traversée de Paris" avec un trio inoubliable Gabin (Grangil)-Bourvil (Martin) -De Funès (Jamblier) qui est une aimable comédie au grand écran est une (très) libre adaptation de la nouvelle du même nom. En effet, la traversée de Paris version littéraire est plutôt sombre et se termine fort mal. La nouvelle "La grâce" donna à Michel Serrault un rôle fort jubilatoire au cinéma sous la direction de Pierre Tchernia. La 8ème et dernière nouvelle du recueil (La bonne peinture), est finalement la seule où l'on ne s'étripe pas à qui mieux mieux. Le dernier recueil "En arrière" ( paru en 1950) est constitué de 10 nouvelles assez courtes. Aymé y renoue avec le merveilleux et s'y adonne à quelques beaux morceaux d'ironie et d'humour grinçant. Ce livre reprend donc en tout 50 nouvelles du maître: 5 des 7 recueils de nouvelles, j'ignore pourquoi l'éditeur à délaissé le tout premier recueil (Le Puits aux Images- 1932) et le dernier (La Fille du Shérif - 19??) pourtant publiés aussi par Gallimard l'origine. Les choix éditoriaux resteront pour moi toujours un mystère !
Sans hésiter, je lui mets 5 étoiles !
Les éditions
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Nouvelles complètes [Texte imprimé] Marcel Aymé nouvelles et contes ill... par Nathan Altman, Madeleine Parry et Nathalie Parain
de Aymé, Marcel Alʹtman, Natan Isaevič (Illustrateur) Parry, Madeleine (Illustrateur) Parain, Nathalie (Illustrateur)
Gallimard / Quarto (Paris)
ISBN : 9782070763733 ; 29,50 € ; 31/03/2002 ; 1363 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (5)
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Le plaisir est partout présent...
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 23 décembre 2013
Marcel Aymé était un esprit curieux, indépendant et malicieux et par certains côtés, émule de Jean de la Fontaine. Tout comme l'homme des fables, il sut faire parler les animaux et même oser les rendre un tantinet précieux car les siens ont de la culture, ils ont appris à lire et peuvent en remontrer aux enfants. Humour léger, poésie et même une certaine forme de morale ou de philosophie latente parsèment ou illuminent cette oeuvre aussi brillante que non conformiste. Inutile de préciser qu'aucun de ces textes n'a pris la moindre ride et que le plaisir est partout présent.
De la lecture de ces textes courts mais soigneusement ciselés, ressort partout un grand amour de l'humanité et particulièrement des petites gens, Monsieur et Madame Tout le monde qui sont toujours croqués avec finesse et causticité mais sans aucune méchanceté. Et, par la grâce de ce démiurge bienveillant, toutes ces existences très ordinaires basculent à un moment ou à un autre dans un fantastique léger et bon enfant. L'un des personnages traverse les murs, un autre se retrouve en train d'arborer une bien encombrante auréole et un dernier se voit soudain doté du don d'ubiquité. Suivant l'ordre chronologique (très intéressant pour suivre l'évolution d'une production littéraire complète), cette somme ravira les inconditionnels de Marcel Aymé et pourra sans peine servir d'introduction à celles et ceux qui feront l'effort de le découvrir ou de le redécouvrir.
Marcel Aymé, les bêtes, les enfants, les innocents
Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans) - 8 novembre 2011
Citation d'une interview à un critique après la première des « Sorcières de Salem » d'Arthur Miller, écrivain communiste, qu'il avait traduit en français tout comme « Vu du pont », lui l'écrivain réputé infréquentable après la Libération.
Invité en 1949 à l'Elysée pour effacer son indignité il répondra ceci à la Présidence de la République : « Si c'était à refaire, je les mettrais en garde contre l'extrême légèreté avec laquelle ils se jettent à la tête d'un mauvais français comme moi et pendant que j'y serais, une bonne fois, pour n'avoir plus à y revenir, pour ne plus me trouver dans le cas d'avoir à refuser d'aussi désirables faveurs, ce qui me cause nécessairement une grande peine, je les prierais qu'il voulussent bien, leur Légion d'honneur, se la carrer dans le train, comme aussi leurs plaisirs élyséens. »
Je suis un cas à part, je suis un anar de droite, ou réputé tel, qui préfère Marcel Aymé à Céline, et bien sûr à Nabe, ce qui n'arrive pas souvent. Céline, Louis-Ferdinand a des fulgurances, des images magnifiques, mais sa détestation générale de l'humanité laisse un malaise qui a beaucoup de mal à se dissiper. Nabe a des côtés sympathiques mais il devrait parfois se relire, et c'est de toutes façons surtout la communauté de ses fans enamourés qui m'insupporte. Et pourtant, j'aime bien « le Voyage au bout de la nuit » et c'était un ami d'Aymé qui défendit aussi Brasillach à un moment dangereux. Je me souviens aussi de la réaction d'un monsieur d'âge mûr sage et raisonnable, pondéré, qui me dit qu'« Aymé » c'est « faible quand même ». Je lui demandais d'expliciter son point de vue, qui m'agaçait sérieusement. Il ne répondit pas vraiment sur le contenu mais me conseilla de lire des auteurs plus « engagés », plus concernés par le monde et les problèmes politiques actuels « comme le racisme et tout ». Ce brave homme avait l'écharpe rouge quasiment obligatoire autour du cou pour tout homme ayant de nos jours des prétentions intellectuelles et des opinions d'homme de gôche. Ainsi que le disait fort justement Kléber Haedens, critique littéraire également infréquentable aux yeux des bonnes âmes dont ce type était certainement, c'est très vulgaire de clamer sur tous les toits que l'on est pour la liberté, la justice et la paix dans le monde en montrant sa bobine partout puisque cela va de soi pour tout homme un peu honnête. Kléber trouverait notre époque extrêmement vulgaire. Lui aussi préférait le merveilleux des romans ou contes de Marcel Aymé aux divagations nombrilisto-centrées des gendelettres modernes. Ils appellent ça de l'auto-fiction alors que c'est juste les restes du Nouveau Roman vulgarisés.
Aymé n'était pas vraiment un engagé car s'engager c'est faire un choix mais cela ne l'empêchait pas d'écrire dans « Silhouette du scandale » : « L'injustice sociale est une évidence si familière, elle est d'une constitution si robuste, qu'elle paraît facilement naturelle à ceux mêmes qui en sont victimes ». On notera aussi que l'homélie en chaire du curé de Claquebue dans « La Jument verte » pourrait être encore le discours des libéraux actuels, des petits enfants raisonnables de notre époque grisâtre.
Marcel Aymé n'était pas très bavard dans la vie, c'était un taiseux. Disait-il deux mots que l'assistance émue se taisait de saisissement quand il était chez Gen-Paul à boire du picrate de Montmartre et du vin d'Arbois, et écouter le peintre massacrer telle ou telle scie à la mode à la trompinette. Pendant les alertes, quand il habitait rue de Norvins, sous les bombes, il ne s'affolait pas plus, ne disait pas grand chose, il se contentait de regarder les gens et de sourire un peu dans le vide, engoncé dans une robe de chambre molletonnée rosâtre. Il avait souffert de la grippe espagnole et une paralysie partielle du visage lui en était restée, à moins que ce ne soit un habile subterfuge pour éviter de répondre aux cuistres. Il réservait sa verve, son amour des autres, sans illusions, à ses personnages, surtout aux enfants, aux innocents, même si ce sont des géants assassins aux mains comme des battoirs comme Dermuche. Dermuche est un simplet qui a massacré trois rentiers pour leur voler un plat à musique. La veille de Noël, le jour de son exécution, on le retrouve dans sa cellule redevenu nourrisson. Après quelques hésitations, les autorités décident de l'exécuter malgré tout. On apprend alors que les trois rentiers sont ressuscités. Rendant son innocence à l'assassin, la main de Dieu lui avait également remis ses péchés.
C'est quand il parle d'enfance qu'il est le plus intéressant, le plus profond, tout comme ses histoires de paysans qui ne s'étonnent jamais de voir une ancienne déesse païenne se balader dans leurs champs accompagnée de serpents, ou d'entendre les animaux parler et discuter avec deux petites filles comme dans « Les contes du chat perché » : « Les petites étaient ennuyées de savoir que le loup avait froid et qu'il avait mal à une patte. La plus blonde murmura quelque chose à l'oreille de sa soeur, en clignant de l'oeil du côté du loup, pour lui faire entendre qu'elle était de son côté, avec lui. Delphine demeura pensive, car elle ne décidait rien à la légère.
- Il a l'air doux comme ça, dit-elle, mais je ne m'y fie pas. Rappelle-toi Le Loup et l'Agneau... L'agneau ne lui avait pourtant rien fait.
Et comme le loup protestait de ses bonnes intentions, elle lui jeta par le nez :
- Et l'agneau, alors ?... Oui, l'agneau que vous avez mangé ?
Le loup n'en fut pas démonté.
- L'agneau que j'ai mangé, dit-il. Lequel ?.. »
Car « la nature ne se perd pas. Ce qui se défait d'un côté se refait d'un autre. » comme il l'écrit dans « La Vouivre » excessivement mal adaptée au cinéma par Georges Wilson.
Il s'était essayé au début de sa carrière au réalisme social mais ce n'était pas très bon. C'est « La rue sans nom »Étroite, coincée entre deux rangées d'immeubles lépreux, c'est la rue des miséreux. Un homme, Finocle, l'arpente fiévreusement au début de l'histoire : il recherche Méhoul, un ancien complice de ses méfaits. Celui-ci habite la rue, dans un sordide deux pièces-cuisine, avec sa femme, belle autrefois, et Manu, son voyou de fils. Aujourd'hui, Méhoul est rangé des voitures, pauvre mais honnête. L'apparition de Finocle suscite en lui le rejet total de son passé crapuleux. Mais son complice menace : s'il refuse de l'héberger avec sa fille il le dénonce à la police.
Son théâtre est excellent également, sauf à la fin où ses pièces sont juste des illustrations de discours politique, comme dans les « Maxibulles », après « Clérambard » ou « la Tête des autres ». Il n'y atteint pas quand même le génie théâtral de Ionesco. J'aime bien cependant au moins cette réplique de « Clérambard », pièce dans laquelle une brute est séduite par les fioretti de Saint François d'Assise : « Le monde souffre de ne pas avoir assez de mendiants pour rappeler aux hommes la douceur d'un geste fraternel ». Malgré la ruine, le vicomte de Clérambard s'impose en tyran sur gens, en particulier sur sa famille, et sur les animaux. Au début de la pièce, il vient de tuer le chien du curé. Au village, nombreux sont les gens qui voudraient lui donner une correction, mais personne n'est assez courageux pour aller jusqu'au bout. C'est alors le gardien du château du vicomte, Gustalin, organise un simulacre et se déguise en saint François.
Quand il fait dire le fameux « Salauds de pauvres » à Grandgil dans « Traversée de Paris », dans laquelle Martin qui est le Bérenger d'Aymé transbahute du cochon à travers tout Paris pour un commerçant véreux, ce n'est pas par détestation des pauvres mais à cause du mal ordinaire, de la bêtise quotidienne de ceux qui se laissent aller un peu trop souvent aux facilités que leurs dictent leur instinct grégaire. Il y a d'autres répliques saignantes dans « la Traversée de Paris », le film (on trouve la nouvelle dans le recueil « le Vin de Paris »), dont ceux-là, après qu'un couple de cafetiers bredouillent face aux éructations de Grandgil :
« - Grandgil : Suffit, j'en sais déjà trop. Non mais regarde-moi le mignon, là, avec sa face d'alcoolique et sa viande grise avec du mou partout, du mou, du mou, rien qu'du mou ! Mais tu vas pas changer d'gueule un jour, toi, non ?! Et l'autre, là, la rombière, la gueule engélatinée saindoux. trois mentons, les nichons qui déballent sur la brioche. 50 ans chacun, 100 ans pour le lot, 100 ans de conneries !
- Martin : Mais où est-ce qu'il va chercher tout ça...
- Grandgil : Mais qu'est-ce que vous êtes venus foutre sur terre ? Nom de Dieu, vous n'avez pas honte d'exister ? Hein ? ».
On oublie souvent le conte de « l'huissier » dans le recueil « Le Passe-Murailles ». À sa mort, Maître Malicorne, impitoyable huissier, n’est pas accepté au Paradis à cause de ses mauvaises actions envers les pauvres. Pour lui donner une nouvelle chance d’accomplir de bonnes actions, Dieu le renvoie sur Terre. Mais le personnage n'a rien compris et note toutes ses bonnes actions dans de grands cahiers, sauf une, la seule qui lui permettra de rentrer en grâce. Ce mot rappelle bien sûr la nouvelle éponyme : Un brave homme, pieux et aimé de tous, respecté pour son calme et ses vertus, se retrouve affublé d’une auréole phosphorescente. Son épouse, bonne chrétienne mais pas trop, car elle anxieuse des ragots des voisins, estime quant à elle « qu’il vaut mieux être bien vu de sa concierge que de son créateur », elle l'encourage à s'en débarrasser en commettant successivement chacun des sept péchés capitaux. Non seulement il n’y parvient pas, mais se complait tellement à pécher qu’il finit par devenir proxénète sur les trottoirs de Montmartre. Enfin j'ai une tendresse particulière pour « les Bottes de Sept Lieues » : Dans la vitrine d'un brocanteur excentrique de la rue Drevet, un bric-à-brac somptueux éblouit les écoliers qui passent devant quotidiennement : le porte-savon de Marat voisine avec le stylographe du traité de Campo-Formio, le moulin à café de la Du Barry avec les charentaises de Berthe aux grands pieds. Au milieu de cet assemblage hétéroclite, les bottes de sept lieues... Qui en deviendra l'heureux propriétaire ? Antoine, l'enfant pauvre, n'ose même pas rêver les porter un jour, et pourtant, le marchand un peu fou les vendra pour un prix modique à sa mère après s'être mis en colère contre un héron empaillé avec qui il a l'habitude de jouer aux échecs.
Le Maupassant du XXème siècle
Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 14 novembre 2007
Mais, je trouve Aymé encore plus varié dans les sujets, plus ironique et plus fantaisiste aussi.
Aymé est aussi un romancier et un auteur de théâtre de premier ordre.
Un grand auteur trop méconnu qui a su se renouveler d'oeuvre en oeuvre.
Des heures de bonheur
Critique de Beautoucan (, Inscrite le 25 mai 2004, 75 ans) - 30 juillet 2004
J'avais déjà lu pas mal de récits "classiques" de Marcel Aymé (Le passe-muraille et d'autres tout aussi savoureux), mais là, j'ai découvert de nouveaux et moins connus petits bijoux de drôlerie au vocabulaire simple mais efficace, l'air de ne pas y toucher.
Un exemple parmi des centaines ? "Trois faits divers" : l'histoire de deux assassins qui font connaissance au hasard de leur fuite commune, sympathisent en se découvrant de nombreux points communs, se construisent très vite un nouveau monde bien à eux peuplé de gens comme eux. Le tout en quelques minutes de conversation le long d'une route la nuit. La rencontre d'un troisième larron tout aussi paumé qu'eux et qui va donc leur être sympathique va renforcer leur conviction d'être des gens "à part", incompris mais respectables jusqu'au moment où ils découvriront que leur nouvel ami n'est pas allé jusqu'au bout de leur logique à eux. Je vous laisse imaginer la suite, très brève, comme la nouvelle.
Excellente lecture !
Et c'est vrai : pas loin d' 1 kg le pavé !
Que du plaisir !
Critique de Monique (, Inscrite le 29 mai 2004, 52 ans) - 30 juillet 2004
Alors, comme on est en vacances - excusez-moi, tous ceux qui travaillent encore et les autres - et que je me sens très paresseuse, je vais me contenter de vous faire un copié-collé de la quatrième de couverture ! Le voici :
"" Il arrive que les existences les plus ordinaires, les plus banales épousent le fantastique avec un tel bonheur que, loin de nous en formaliser, nous nous y glissons avec délices. Si les animaux parlent, ou deviennent un peu snobs parce qu'ils ont appris à lire, dans les contes du Chat perché, quoi de plus naturel ? Et si certains êtres ont reçu des dons qu'ils n'ont en rien réclamés : traverser les murs, arborer une auréole qui s'avère encombrante, posséder le don d'ubiquité... eh bien nous leur emboîtons le pas et suivons avec passion et tendresse les inévitables avatars qu'entraînent de telles situations chez des individus on ne peut plus normaux.
Marcel Aymé a écrit des contes et des nouvelles tout au long de son existence, 105 au total, réunis ici pour la première fois. Les 17 Contes du chat perché ont été publiés en albums illustrés entre 1934 et 1946 ; les nouvelles ont été rédigées et publiées entre 1927 et 1967. Rien d'impromptu donc dans cette œuvre aussi abondante que caustique, mais au contraire une foule de personnages - hommes et animaux - qui ont habité leur créateur.""
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