Aucun homme ni dieu
de William Giraldi

critiqué par RayUnion, le 2 août 2016
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un autre monde
Giraldi nous plonge dans un autre monde. Un univers de neige et de froid où la nuit dure dix huit heures. La nature est impressionnante, dangereuse et aussi sauvage que les loups qui l’habitent. Les hommes y sont petits et fragiles, surtout ceux qui ne sont pas nés dans cet endroit. Ce milieu a façonné les hommes et les femmes qui y vivent. Les lois de la civilisation n’ont pas cours dans ce lieu, d’autres lois ancestrales s’y substituent. Le silence, les croyances anciennes et la sorcellerie font partie de la vie des habitants de Keelut. Mais comme l’Alaska est un état américain les représentants de la loi doivent y intervenir. Dans ce cas il n’y a pas de collaboration des gens locaux qui préfèrent régler leurs affaires entre eux. Cette partie de l’Alaska est un monde à part, une autre planète. Giraldi nous restitue l’atmosphère du lieu de façon saisissante, il arrive à nous y immerger complètement.

Les personnages sont en accord avec le cadre. Le civilisé Russel Core est un homme vieillissant qui a beaucoup de respect pour les loups. Mourir sous leurs crocs serait pour lui la meilleure façon d’en finir avec la vie. Medora et Vernon Slone sont des sauvages, naturellement violents et cruels, ils ont un rapport à la vie et à la mort correspondant à leur culture mais complètement différent de notre façon de voir. Le lien qui les unit est puissant et viscéral, totalement indécent aussi.

Aucun homme ni dieu est une plongée dans un monde inconnu obéissant à des lois différentes des nôtres. Un roman très dépaysant, parfois dérangeant. Un voyage dans les ténèbres dans un décor de blancheur.