La preuve de Agota Kristof
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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La seconde occupation
Ce livre est le second volume de la trilogie. La guerre est finie et l’occupant d’hier est très vite remplacé par un autre. Ses soldats sont partout, violent et volent, alors que les portraits de son dirigeant inondent les murs et les places de la petite ville de Lucas. Celui-ci se sent terriblement seul suite au départ de Claus, son frère jumeau, pour l’étranger.
Pour combler cet « horrible vide » il s’occupe de plus en plus du vieux curé qui ne se nourrit plus et perd ses forces. La religion n’est plus soutenue et les paroissiens disparaissent. Un soir, alors que la rivière est gelée, il entend des pleurs à côté de chez lui. Il s’approche et trouve une jeune femme avec un bébé de quelques jours dans les bras. Elle envisageait de jeter son enfant à l’eau, mais n’en a plus le courage. Lucas recueille la mère et l’enfant chez lui. Alors que la mère est une très jolie jeune femme, il apparaît très vite que l’enfant sera difforme. Il est le fruit d’un terrible péché.
Quelques mois plus tard, Lucas fait la connaissance d’une autre femme qui pourrait presque être sa mère. Elle est belle aussi mais complètement minée par la perte de son mari. Il a été pendu pour haute trahison par l’occupant. Il devient son amant.
Un jour, la mère du petit Mathias disparaît en lui laissant l’enfant. Il s’en occupe vraiment comme un père et lui donne énormément d’affection.
Le vieux curé, à bout de forces, quitte le village pour entrer dans un home pour vieillard. Lucas va se créer de nouvelles amitiés dont celle du secrétaire local du parti, le jeune Peter, ainsi que le vieux libraire. Ce dernier n’a qu’une seule idée en tête : écrire un livre. Selon lui, chaque homme se devrait d’écrire un livre. Faute de l’avoir fait, il ne laisserait aucune trace de son passage sur terre.
Et le temps avance… Le régime va-t-il rester ce qu’il est, Claus va-t-il un jour pouvoir revenir ?… Que sera devenu Lucas ?…
Ce livre a un ton légèrement différent du premier dans la mesure où il est moins analytique et froid. Lucas ne forme plus un bloc compact et impénétrable avec son frère. Il est devenu plus humain aussi avec l’apparition de l’enfant et son amour pour Clara. L’écriture d’Agota Kristof est donc différente de celle du premier volume, elle s’est réchauffée.
Et toujours l’envie de se ruer sur le troisième et dernier volume de la trilogie pour connaître la fin de cette histoire.
Les éditions
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La preuve [Texte imprimé], roman Agota Kristof
de Kristof, Agota
Seuil / Points (Paris).
ISBN : 9782020239271 ; 6,50 € ; 18/04/1995 ; 186 p. ; Broché
Les livres liés
- Le grand cahier
- La preuve
- Le troisième mensonge
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Les critiques éclairs (8)
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TOUJOURS AUSSI BEAU, TOUJOURS AUSSI FORT !
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 21 juillet 2012
Je ne reviendrai pas sur l’histoire, déjà abondamment commentée, je me contenterai juste de dire, que le livre se situe bien dans la continuité du premier, la talent de conteuse de l’écrivaine est toujours aussi beau, toujours aussi intact, et on se surprend à tourner les pages de plus en plus vite, afin de connaître la fin de l’histoire!...
Et toujours cette incroyable mais magnifique écriture, -dure, sèche, aride, époustouflante de beauté et de modernité qui restitue à merveille, et nous fait entre de plain-pied dans la vie, l’atmosphère, dans cet ancien pays de l’Est (on reconnaît ici, sans peine, la Hongrie d’avant 1989, même si jamais nommément citée par l’auteur…) -et qui justifierait, pour elle, et à elle seule la lecture de ce livre !...
Un grand, très grand livre, je n’ai rien à en dire de plus…
Pas aussi fort
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 22 septembre 2010
Un peu moins de cruauté mais un peu plus de remplissage
Critique de Baader bonnot (Montpellier, Inscrit le 11 janvier 2008, 41 ans) - 4 février 2009
Mais ce deuxième tome est assez différent du premier. Tout d'abord dans sa narration plus évènementielle faisant vivoter quelque peu ses personnages et en particulier lucas qui se retrouve seul dans un monde jouant à la chaise musicale. Ensuite, "La Preuve" comporte plus d'échanges humains. Le jeune Lucas s'extériorise et met tout son apprentissage de la vie au profit de ceux qu'il a envie d'aider, et cela avec une grande maturité (On pourra tout de même trouver que ces dialogues traînent un peu en longueur quelque fois).
Agota Kristof excelle quand elle nous fait rentrer dans la peau de ses personnages. L'univers de Lucas, plein de responsabilités croissantes, se présente comme un microcosme déconnecté d'une réalité trop difficile à embrasser, en quelque sorte un réservoir (avec ses fuites tout de même...) de bonté et de vertu. La tragique histoire de Victor et de sa soeur est également des plus touchantes. Le passage où celui-ci conte comment il a tué sa soeur confère au génie et nous émeut au plus haut point. La pauvre existence de Yasmine et de son fils Mathias viennent noircir un peu plus le portrait...
Bref, "La Preuve" est plutôt une réussite même s'il présente quelques longueurs. Comme dans "Le Grand Cahier", il nous envoie des petits pics là on l'on ne s'y attend pas. La fin, que certains trouvent "bâclée" est au contraire une réussite. Non pas dans le sens où elle donne envie de lire le troisième tome, mais plutôt dans le portrait qu'elle nous donne des deux jumeaux qui se retrouvent étrangers chez eux. En somme, c'est l'inverse de la situation d'aujourd'hui. Claus se retrouve étranger, voire inconnu dans un pays où il possède toutes ses racines et tous ses souvenirs, seul le côté officiel l'empêche d'appartenir à son pays.
C'est également grâce à cette fin et à l'atmosphère qu'elle véhicule, que le livre reste imprimé dans notre tête.
Deuxième volet toujours aussi réussi
Critique de Amanda m (, Inscrite le 10 janvier 2008, 57 ans) - 7 février 2008
Ce deuxième volet est plein de désillusion, terriblement pessimiste. On ne sait plus où Agota Kristof veut nous mener, mais on la suit, totalement hypnotisés par l’histoire des ces jumeaux, de ce pays totalitaire et effrayant.
Le troisième volet, « Le troisième mensonge » ouvrira peut-être des portes plus optimistes ?
Impossible de s'arrêter
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 17 octobre 2007
Ici, je me suis d’abord sentie un peu perdue au départ. Les jumeaux s’étant séparés, le grand cahier semble relégué aux oubliettes et l’histoire n’est plus écrite au «nous» ni même au «je», mais bien à la façon du narrateur absent comme dans la plupart des romans. Le style de l’écriture se ressemble toutefois, même si ce ne sont plus les jumeaux qui s’imposent les règles de l’objectivité. En effet, tout semble retranscrit de manière aussi neutre et distante que dans le Grand Cahier. Malgré cette coupure entre les deux volumes, j’ai bien vite repris le fil de l’histoire, peut-être même avec plus d’enthousiasme que dans le Grand Cahier… Les petits chapitres étant maintenant éliminés, je pense qu’il est encore plus facile de se laisser emporter au fil des pages.
Sordide désillusion
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 19 juin 2006
La fin de cette seconde partie, à savoir l'arrivée de Claus, qu'on prend pour Lucas (il en joue) ne m'a rien apporté, je l'ai même trouvée un peu bâclée. Je me serais volontiers contentée de ce puissant portrait de Lucas sans voir arriver cette pirouette qui me fait penser à un feuilleton télé avec la sempiternelle mention "A suivre".
Coup de chapeau par contre pour tout ce qui entoure le personnage, l'histoire de ce pays imaginaire au régime totalitaire, de ces gens qui vivent avec la peur et la misère comme seule nourriture quotidienne. Par ses mots simples et forts, Agota Kristof donne beaucoup de vie à ce contexte et c'est indissociable du destin de Lucas.
Dérangeant II
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 26 novembre 2004
Suite du Grand Cahier
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 20 juillet 2004
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